Date de publication : 2019-01-23
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Grand débat - fiscalité et dépenses publiques

1. Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?

Je pense que la question est mauvaise : nous sommes surtout mal informés sur la source du revenu de l'Etat. L'impôt sur le revenu, typiquement, ne correspond qu'à 10-20% du budget de l'Etat et est particulièrement juste (impôt progressif), alors qu'il cristallise beaucoup de colères du fait de sa visibilité. Il y a clairement un manque de communication à ce niveau.

2. Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?

Il n'y a pas de justice fiscale si la fraude fiscale n'est pas punie. Entre 5 et 10% des impôts ne sont pas perçus, c'est l'équivalent du déficit, ou du budget de l'éducation nationale. Poursuivez les vrais voyous : souvent ils ont un col blanc, et la France ira mieux. Je n'ai jamais vu une niche fiscale que je trouvais justifié, et elles profitent essentiellement aux plus aisés, ce qui est injuste. Simplifiez les impôts, supprimez les niches fiscales, et remplacez-les par des subventions et par des fonctionnaires. L'optimisation fiscale, en général, est facteur d'inégalité et notre système complexe permet cette optimisation. En particulier, l'urgence de notre décennie est d'arrêter les entreprises qui pratiquent l'évasion fiscale. Le sujet est complexe et je n'y connais pas grand-chose, mais il est injuste que les grands groupes payent aussi peu en exploitant des failles du système. Les revenus du capital augmentent de plus en plus alors que ceux liés à l'emploi stagne. Cela implique que les gens dont le seul apport à la société est de posséder quelque-chose captent toute la croissance, alors que le travail est de moins en moins valorisé. Il faut plus taxer les dividendes et autres formes de revenus financiers, surtout les revenus de la spéculation, destructrice pour le marché.

3. Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?

Il faut supprimer les impôts non proportionnels, comme la taxe sur l'audiovisuel public, qui sont injustes. Il faut ensuite progressivement remplacer tous les impots proportionnels (TVA, CSG, ...) par des impôts progressifs (impôts sur le revenu, ...). Je ne pense pas que les impôts devraient diminuer en général, mais la charge devrait être mieux répartie. Je trouve que cette question oriente énormément les réponses, ce qui est contraire au principe même des cette plate-forme.

4. Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...

Augmenter les impôts

5. S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?

Je pense que les moins de 25 ans devraient pouvoir bénéficier du RSA. Je pense aussi que le chômage devrait être décorrélé de la demande d'emploi, et que l'on puisse avoir le droit au chômage sans être en recherche active d'emploi.

6. Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?

Beaucoup de gens en France ne peuvent se loger. Il faut créer plus de centre d’accueil et se focaliser sur le suivi (psychologique, médical, social) des SDF et leur réinsertion.

7. Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?

L'aide aux défavorisés, aux exclus du système. L'expérimentation du revenu universel. L'expérimentation démocratique : comment mieux être représentés, comment améliorer la communication ? La lutte contre la fraude. L'éducation, la justice, les hôpitaux.

8. Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Le service public est actuellement dans un état lamentable, et plein de contradictions. Exemple 1 : on demande aux universités d'accueillir plus d'étudiants mais on leur supprime des financements, alors qu'on augmente le financement de la recherche privée (CIR). Exemple 2 : Les hôpitaux demandent à leurs internes de travailler 50h/semaine mais n'ont pas assez d'argent pour tous les embaucher. Cela implique que nous avons moins de médecins en France, et donc des déserts médicaux. Exemple 3 : l'inégalité devant la justice est inacceptable : avoir de bons avocats permet de temporiser des affaires, d’aménager des peines et de faire des recours, alors que les pauvres sont écrasés devant les frais à payer et ne sont pas accompagnés. Exemple 4 : les "bus Macron" sont financés à grands coups par l'Etat, tandis qu'ils sont plus polluants et moins rapides que les trains. Pourquoi ne pas financer le système ferroviaire la place ? Je trouve qu'en général, on finance les entreprises (CIR, CICE, ...) tout en supprimant des fonctionnaires, ce qui est une stratégie qui accentue les inégalités (les entreprises répondent à l'intérêt privé, le service public répondent à l'intérêt commun).

Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Certains groupes parlementaires, malgré le manque de représentativité du parlement, représentent une partie de mes opinions.

2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

Non

3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

None

4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

Le lien entre citoyens et élus est un lien de mandat ; s'il est rompu, je pense que c'est parce que les citoyens ne croient plus dans le système de création de ce mandat et dans les élus en eux-même. D'abord, il faut donc s'assurer de l'irréprochabilité de nos élus, et de la juste punition de ceux qui bafouent notre confiance. Ensuite, il faut réformer le système de vote, pour nous assurer que nos élus soient représentatifs. La présidentielle à deux tours nous amène des représentants haïs dès le premier jour de leur mandat, ce n'est clairement pas la bonne manière de former un consensus sur notre gouvernance. Le système de jugement majoritaire, par exemple, semble produire le consensus beaucoup plus facilement. De plus, il faut responsabiliser nos élus sur leur devoir de sensibiliser la population aux questions politiques, par exemple en invalidant toute élection où l'abstention serait majoritaire. Il y a des intérêts politiques actuellement à la méfiance du peuple envers les élus : il faut que cette méfiance punisse directement ceux qui sont en capacité de faire quelque-chose. Enfin, il s'agit de mettre en place des mécanismes de contrôle de la population sur l'action de nos élus : un mandat n'est pas une carte blanche. Il faut empêcher nos élus de trahir leurs promesses et les obliger à respecter leurs engagements, par le RIC ou autre.

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

Être un représentant national est un travail chronophage, il ne peut être additionné à une responsabilité locale sous peine d'être mal fait.

7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

1. Réformer le financement des partis politiques. Il est anormal que les partis soient financés par des individus, cela implique que les plus aisés contrôlent leur agenda. Le financement des partis politique pourrait par exemple être soumis à la démocratie directe, chaque vote exprimé correspondant à une part dans un budget global tiré du budget de l'Etat (qui compenserait en supprimant la déduction fiscale liée au financement des partis). 2. Faire en sorte que les députés soient élus à la proportionnelle. Une instabilité gouvernementale légère n'est pas problématique dans la fonction législative. 3. Diversifier l'origine de nos élus, notamment en facilitant l'accès aux écoles prestigieuses (ENA, etc).

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Non

9. Si oui, lesquels ?

None

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

Je pense que notre république est menacée quand une majorité d'individus se désintéresse de la question politique. Je pense donc que c'est alarmant. Je pense que rétablir la confiance entre les citoyens et les élus est nécessaire pour que les citoyens se sentent impliqués. Ensuite, je pense que l'éducation devrait plus se concentrer sur notre organisation politique, la séparation des pouvoirs et la construction de notre société. C'est à mon avis prioritaire sur des matières considérées aujourd'hui comme cœur, comme le français ou la géographie.

11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

Oui

12. Si oui, de quelle manière ?

Si le vote blanc est majoritaire dans une élection, le vote est invalidé et de nouveaux candidats doivent se présenter. Le risque d'une stratégie de coalition contre un certain candidat existe, mais en même temps quelle est la légitimité d'un individu dont la majorité est contre le mandat ?

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

Il faut tout d'abord faire un meilleur travail de formation sur le fonctionnement de notre république, par le biais de l'école. C'est un prérequis à tout débat sur leur transformation. Ensuite, je pense qu'il faut faciliter la démocratie en mettant en place un espace en ligne permettant le débat et le vote électronique (ainsi que la mise à disposition de cette plate-forme dans les mairies). Ainsi, on soulagera les mairies et les démarches administratives correspondantes tout en facilitant l'exercice citoyen. Enfin, je pense qu'il faut organiser des débats citoyens sur des sujets de fond, comme notre vision de la société à long terme, plutôt que de passer notre temps à réagir à l'actualité.

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

Oui

15. Si oui, comment ?

En le transformant en RIC.

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

La question est inclue dans la question précédente. Éduquer, informatiser, faire des réunions de quartier, ...

17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

J'avoue mon incompétence sur le sujet.

18. Faut-il les transformer ?

None

19. Si oui, comment ?

None

20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

Je n'ai pas l'impression qu'il soit nécessaire de renforcer le principe de laïcité.

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

Renforcer l'éducation sur nos organisations et leur raison d'être.

22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

Je pense qu'il faut renforcer nos organisations démocratiques, plutôt que de favoriser l'initiative citoyenne, forcément dépendante du temps et de l'argent des individus impliqués. L'engagement citoyen doit donc passer, à mon sens, par la politique.

23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

Favoriser le transport collectif peu polluant.

24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

On favorise les comportements civiques en rendant l'activité comparativement intéressante pour le citoyen. Typiquement, investir dans le système ferroviaire pour qu'il couvre plus de territoire et qu'il coûte moins cher à l'utilisation.

25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

None

26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

Un ministre de l'intérieur qui m'accuse sans fondement de complicité à des violences. Un président qui méprise la faille sociale qui nous sépare de plus en plus. Pour lutter... un peu d'empathie ? Voire l'obligation pour certains hommes politiques de vivre au SMIC un mois par an, mais bon on va encore m'accuser de populisme :)

27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

None

28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

None

29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

La discrimination sociale. Je vois régulièrement des SDF qui ont des problèmes légitimes se faire ignorer par les passants.

30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

Renforcer la mixité sociale, notamment en diversifiant les écoles (suppression des écoles privées, mélange des classes de collège + lycée sur la région). Valoriser d'autres formes de travail que celles que le marché reconnaît (art, associations, ...). Tester le revenu minimum, et s'en inspirer pour changer notre rapport au travail.

31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

Non

32. Si oui, lesquelles ?

None

33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

J'ai honte de mon pays. Des personnes fuient la guerre et la misère, meurent sur le pas de notre porte, et nous ne daignons même pas leur jeter un regard. Le critère fondamental de la politique migratoire à mon sens : accepter toute personne en danger (politique, économique, ou autre).

34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

Ca n'a aucun sens : on ne peut fixer un nombre maximal d'urgences acceptées. Si il s'avère qu'il y a plus de besoins d'asile, il faut pouvoir répondre à ce besoins, pas avoir des quotas, objectifs ou autre.

35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

Cultiver notre empathie, et celle de nos représentants politiques. La valeur républicaine de fraternité n'est pas accessoire, ou un détail. Il faut lancer des campagnes de communication sur la morale de l'asile, et mieux apprendre à nos enfants à respecter et à aider l'autre.

36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

J'avoue une faible connaissance du sujet. Accompagner l'intégration, apprentissage du Français, de nos valeurs républicaines et de notre système social.

37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

None