Date de publication : 2019-03-03
Code postal : 69001

Grand débat - fiscalité et dépenses publiques

1. Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?

- Les lois de finance votées devraient être largement publiées (Internet, grands media) sous une forme claire et simple. - Il devrait y avoir, par le même biais, une restitution trimestrielle de l'usage des impôts 1) en distinguant impôts sur le revenu et impôts indirects, 2) en indiquant rubrique par rubrique si la part des impôts prévue pour chacune a bien été utilisée, s'il y a un déficit ou au contraire un surplus, quelles réalisations concrètes ont été ainsi effectuées (ex: un secteur hospitalier supplémentaire, un tronçon de route rénové, etc..) - La même restitution régulière devrait être publiée à l'échelle locale quant à l'usage exact fait des taxes foncières et d'habitation (lesquelles, dans une métropole, varient largement d'un arrondissement à l'autre sans que l'on sache vraiment pourquoi !)

2. Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?

1) Supprimer au maximum les impôts indirects, injustes par définition puisque chacun paie les mêmes, quels que soient ses revenus: ainsi la TVA devrait-elle être totalement supprimée pour tous les produits de nécessité primaire, et modulée bien plus progressivement, jusqu'à être vraiment augmentée sur les produits de luxe (N.B.: la voiture n'est plus aujourd'hui un produit de luxe pour les petites et moyennes cylindrées, indispensables au transport pour le travail dans certaines régions); la CSG, fonctionnant en pratique comme un impôt, devrait être considérablement allégée pour les petits revenus (SMIC, faibles retraites); les taxes sur les diverses énergies (essence, gaz, électricité, eau) devraient être non seulement allégées mais homogénéisées entre les différents fournisseurs, voire entre les divers pays européens (ce qui s'oppose aux politiques de privatisation de biens à considérer comme biens publics), y compris pour répartir de façon juste le souci écologique (taxe carbone à homogénéiser, transports aériens et maritimes étant également concernés). 2) Retrouver une vraie progressivité de l'impôt en augmentant le nombre de tranches, et en allant jusqu'à une très forte imposition pour des revenus au-delà de 15000€ par mois, par exemple (cf. taux d'imposition de 70% des très gros revenus aux USA au temps de Roosevelt ! ) 3) Harmoniser les politiques fiscales des divers Etats européens pour éviter des délocalisations d'entreprise dans des pays où la fiscalité est très (trop) avantageuse pour les entrepreneurs (cf. cas de l'Irlande), et, toujours à l'échelle européenne au moins, chercher activement à supprimer les paradis fiscaux (cf. Lichtenstein, Luxembourg, Monaco, Andorre, Guernesey...), ce qui reste aujourd'hui à l'état de voeu pieux. 4) Afin d'augmenter les recettes de l'Etat, contraindre les entreprises multinationales à payer les impôts qu'elles doivent à chacun des pays où elles font des bénéfices (par exemple, Amazon, qui a une activité de vente, et tous les GAFA, à proportion des usagers / consommateurs qu'ils drainent) 5) Restaurer l'ISF (même si son apport est relativement minime, il a une grande portée politique et sociale),à défaut exiger des personnes n'ayant plus eu à payer cet impôt qu'elles rendent compte des investissements dans l'économie productive auxquels elles ont consacré cette somme. Renoncer à la flat-taxe qui impose à 13,8% les revenus du capital, quels qu'ils soient par ailleurs (égalitarisme favorisant les plus hauts revenus de capital: stock-options, "parachutes dorés",etc..). Surtout augmenter nettement et faire rigoureusement appliquer la Taxe Tobin sur toutes les transactions financières à but spéculatif. 6) Les "charges sociales" sont à fixer très différemment selon la taille de l'entreprise, son caractère national ou international, et le type de contrat de travail qu'elle privilégie ( de plus fortes charges sociales pour les CDD indéfiniment renouvelables seraient sans doute dissuasives, et inciteraient à instaurer davantage de CDI) de façon à favoriser effectivement les PME.

3. Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?

cf. réponse précédente: les impôts indirects de toute nature.

4. Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...

Revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales|cf. réponses précédentes

5. S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?

Les Allocations familiales sont indispensables pour les familles précarisées, en particulier monoparentales, alors qu'elles n'ont pas lieu d'être pour les familles à haut ou très haut revenu (donc suppression de ces allocations, à déterminer en fonction des ressources de la famille)

6. Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?

- Chômage, santé, éducation - et, même s'il ne s'agit pas directement de protection "sociale", tout ce qui concerne le fonctionnement de la justice (dont les moyens sont notoirement insuffisants) et le système pénitentiaire ( même remarque) - Au lieu de considérer ces domaines comme des dépenses (qui "pèsent"), il faut les considérer comme des investissements pour le futur, permettant de créer de la richesse (éducation), d'éviter des charges supplémentaires (santé), d'empêcher que des personnes désespérant de pouvoir à nouveau vivre décemment (chômage mal rémunéré, multiplication de contrats minuscules, etc...) ne se retournent contre l'Etat et l'action publique (c'est le sens, entre autres, du mouvement des Gilets jaunes)

7. Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?

Les domaines précédemment cités, en y ajoutant l'entretien et l'amélioration des infrastructures de transport (routes, chemins de fer), à condition qu'il s'agisse d'action publique, non d'action de sociétés privées (cf. le scandale du prix des péages d'autoroutes, lesquelles sont depuis longtemps amorties, ce qui assure des bénéfices énormes aux sociétés à qui ces autoroutes ont été "données", donc une augmentation permanente des rentes servies aux actionnaires).

8. Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

- Le néo-libéralisme consiste à croire qu'en favorisant les hauts revenus on favorise l'investissement dans la production et l'économie réelle, qu' en préférant les privatisations (sources de bénéfices à court terme pour l'Etat) aux nationalisations ( du moins une participation majoritaire de l'Etat dans des entreprises d'intérêt général: cf. ports et aéroports, autoroutes) on obtiendra une baisse des prix de vente (donc une augmentation du pouvoir d'achat) du fait de la concurrence. Or la réalité a suffisamment montré, depuis les années 80, qu'il s'agit là d'un discours idéologique venu des classes dominantes et à leur usage (nombre d'économistes existent, qui montrent le caractère mythique de cette pseudo-théorie, contredite dans les faits); il n'est pas admissible qu'à notre époque, dans notre pays globalement riche, presqu'un quart de la population vive dans la grande pauvreté, ou au-dessous du seuil de pauvreté (en comprenant la question du logement, absent ou insalubre, ou très éloigné du lieu de travail, d'où le cercle vicieux du besoin de transport que les revenus ne permettent pas d'assurer et qui conduisent à renoncer au dit travail), quand 1% de la population accapare plus de 90% des richesses. - Le problème ne peut commencer à trouver des solutions que: . si d'une part, on redonne la priorité à l'intérêt général par rapport aux intérêts privés, prédateurs et à court terme (or l'intérêt général, c'est aussi l'intérêt individuel bien compris de chacun, à moyen et long terme - les hommes politiques seraient bien inspirés d'en montrer les premiers l'exemple...) . si d'autre part, on pense cette question à une échelle au moins européenne, ce qui implique aussi renégociation des Traités européens (pourquoi cette imposition unique à 3% du déficit public admis, alors qu'il peut être judicieux d'augmenter le déficit pour un certain temps dans certains secteurs, en retrouvant l'équilibre dans d'autres domaines, ou un peu plus tard? pourquoi abandonner de fait le terrain des choix politiques en laissant les Banques centrales et la Banque européenne dicter leurs impératifs, y compris les taux d'intérêt consentis aux Etats de plus en plus empêtrés dans le service exorbitant de leur dette publique?). Tant qu'il n'y aura pas recherche d'un accord entre grands pays européens, et mesures coercitives décidées en commun contre le primat de la financiarisation (donc des pouvoirs économiques et bancaires incarnés par un personnel non élu), aucun Etat ne pourra impulser une nouvelle orientation véritable. Encore faudrait-il la souhaiter, ce qui n'est visiblement pas le cas.

Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Le maire de ma commune, en tant que le plus proche de la vie de ses administrés; à la rigueur le député, surtout quand il est du même bord politique que moi, s'il est présent et accessible dans sa circonscription, et s'il est régulièrement présent à l'Assemblée.

2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

Oui

3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

- Toutes les associations qui se consacrent à l'aide aux plus précaires et aux plus démunis, tous les syndicats défendant les droits des salariés, et capables, s'ils se fédèrent, d'empêcher les "liquidations boursières /spéculatives" d'entreprise qui se portent objectivement bien: ce sont là les "corps intermédiaires" dont l'actuel gouvernement ne tient plus compte, alors qu'ils constituent réellement le tissu social. - Mais l'Etat ne doit pas se servir de ces organisations pour se défausser de tâches qui lui incombent, ce qui est trop souvent le cas aujourd'hui avec les associations caritatives.

4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

Pour refaire confiance aux élus, il faut que leur statut soit remanié de façon à ce que ceux-ci représentent effectivement leurs mandants, ce qui implique : - strict respect du non cumul des mandats, ainsi que des mandats et de l'activité professionnelle pendant la durée de la mandature (le poste professionnel restant garanti pendant la durée où la personne doit être remplacée - ceci pour des élus n'exerçant pas de métiers où il est aisé de retrouver du travail); - présence obligatoire aux Assemblées, donc organisation rationnelle des temps réservés aux diverses commissions et des temps de discussion (au Parlement ou au Sénat) pour qu'ils se succèdent au lieu de se chevaucher; ceci concerne aussi bien l'Assemblée européenne; - maximum autorisé, et effectivement vérifié pendant la campagne électorale, des comptes de campagne, éviction des candidats dépassant ce maximum - cela permettrait peut-être qu'il y ait dans les Chambres d'autres citoyens élus que les membres d'une seule catégorie bénéficiant du temps, des moyens, et des sources financières (parfois occultes) leur assurant une carrière politique; - à défaut d'une totale abolition, surveillance et contrôle très strict des lobbies: un député ne peut être compétent en tout domaine, donc a besoin de conseils d'"experts"; mais qui désigne les "experts", de quels financements sont-ils tributaires, dans quels conflits d'intérêts sont-ils pris, bref comment se définit la frontière entre expert et lobbyiste? - on ne devrait se présenter que deux fois au maximum à un même mandat; - les élus devraient rendre publiquement compte de leur travail, et des effets prévus (dans quel délai), ceci de façon régulière (tous les 6 mois par exemple) par le biais des médias, et de réunions publiques clairement annoncées. Il devrait aussi être possible de démettre de sa fonction, en cours de mandature, un élu qui notoirement ne remplit pas sa tâche; en cas de condamnation judiciaire, l'inéligibilité doit alors être décrétée à vie;

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

cf. réponse ci-dessus. On ne peut correctement effectuer plusieurs tâches à la fois. Un député-maire ne se consacre pleinement ni à sa mairie, ni à son siège de député. Pour être vraiment au courant des problèmes locaux ou régionaux qu'il est amené à traiter en tant que député, il doit par contre entretenir un lien étroit avec maires, conseils de mairie, et assemblées régionales.

7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

Réintroduire une part de proportionnelle, contrôlée selon une péréquation à définir.

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Oui

9. Si oui, lesquels ?

- Question biaisée: c'est d'abord le nombre de députés et de sénateurs qu'il serait bon de réduire. - Par ailleurs, alléger la quantité de conseillers divers ( Conseils régionaux, assistants parlementaires, employés des Ministères, "communicants" et "conseillers" divers), bien que ceux-ci ne soient pas tous élus, favoriserait peut-être un travail plus efficace et plus rapide (avec la restitution régulière à prévoir auprès des électeurs) diminuerait les charges financières de l'Etat, éviterait toute tentation d'"emploi fictif", et favoriserait la transparence au lieu de l'opacité.

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

1) Le vote étant un devoir autant qu'un droit, il devrait être rendu obligatoire, sous peine d'amende (même légère, elle aurait un effet symbolique; certains pays ont cette pratique). 2) Il est impératif de tenir compte des votes blancs ou nuls: contrairement à l'abstention, signe possible d'un pur désintérêt, le vote blanc / nul montre qu'on donne de l'importance au vote, mais qu'on ne se reconnaît dans aucun parti, candidat, voire question en cas de référendum. Publier le nombre des votes blancs / nuls peut mettre en cause la légitimité de qui est élu (55% de voix sur seulement 25 ou 30% de votants invalide tout droit à être considéré comme un représentant), donc obliger éventuellement à de nouvelles élections. 3) Il faut absolument revenir à des élections législatives précédant, et non suivant les élections présidentielles; c'est le seul moyen pour redonner au pouvoir législatif toute son importance, et éviter la présidentialisation et le pouvoir excessif de l'exécutif (ou alors, il faut instaurer une nouvelle Constitution pour passer à une 6° République...) 4) Inciter les citoyens à voter implique de solenniser quelque peu le vote auprès des jeunes de 18 ans (réunions en mairie par exemple, ou en MJC, pour faire prendre conscience qu'une étape majeure est franchie); mais à l'inverse, les citoyens majeurs aimeraient bien que les campagnes électorales ne monopolisent pas l'essentiel des deux dernières années d'un quinquennat, entre autres, alors que rien n'est présenté comme bilan de l'action effectuée, et que chacun sait que les promesses ne seront pas tenues....

11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

Oui

12. Si oui, de quelle manière ?

cf. réponse précédente

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

-Tous les éléments de réponse ont déjà été fournis. -L'école doit permettre aux plus jeunes d'apprendre tout ce qu'implique une vie citoyenne active (droits/devoirs, prise de responsabilités, esprit critique, habitude à acquérir de faire le tri dans le flot d'informations dont on dispose, et à en varier les sources, exercice du débat organisé avec respect des arguments de tout interlocuteur). Les comités de quartier ont aussi un rôle important à jouer: ils doivent se faire mieux connaître

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

Oui

15. Si oui, comment ?

1)Conditions pour que de tels referendums soient utiles: - que les questions soient très claires et n'appellent qu'une réponse par oui ou non (pas de questions multiples) - qu'ils soient peu nombreux et se pratiquent au niveau régional (cf. les votations suisses par canton) - que les dirigeants respectent effectivement le résultat (contrairement, par exemple, à ce qui s'est passé avec le référendum concernant Maastricht) 2) Un Referendum d'Initiative Citoyenne est envisageable, mais aux mêmes conditions, à dose restreinte, et avec une partie importante du corps électoral, sous peine de se multiplier dans tous les sens.

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

- Annonce régulière des budgets prévus et restitution, tous les 6 mois, de la manière dont ils sont tenus, de ce à quoi ils ont effectivement servi, de ce qui est envisagé pour combler des manques (déficits ou manque de réalisation de projets) - ceci, avant tout au niveau local , éventuellement régional, car c'est là que les citoyens peuvent se sentir en prise. - Faire clairement connaître les effets d'éventuelles baisses de subventions dans les domaines cruciaux de la santé, de l'éducation, de la justice, et des transports. Il ressort nettement de discussions publics que les citoyens demandent que leurs élus "rendent des comptes".

17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

Le Conseil économique, social et environnemental semble si lointain, on ignore tant ce à quoi il se consacre qu'il pourrait aussi bien être supprimé, au profit des actions locale et régionale ;la coordination de celles-ci peut, elle, être confiée à l'Assemblée.

18. Faut-il les transformer ?

Oui

19. Si oui, comment ?

Cf. réponse précédente

20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

Il s'agit d'abord de ne pas faire de la laïcité un thème" hystérisé". Donc, au niveau de l'école, 1) rappeler très clairement les principes de la laïcité (en critiquant ses mauvaises interprétations, par exemple celles qui récusent toute religion); 2) instaurer un enseignement d'histoire des différentes religions, en le confiant par exemple à des historiens spécialisés; 3) veiller à ce que l'exercice de tous les cultes reste libre (donc, par exemple, accepter la construction de mosquées partout où il en manque).

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

- D'abord Il faut s'assurer que ces valeurs sont connues de tous, ce qui est le rôle de l'éducation civique. On doit réprimer tout manquement constaté à ces principes. - La mixité sociale par l'accès au logement (il faut activement lutter contre la formation de ghettos, lesquels favorisent la tendance au communautarisme), par la lutte contre toute discrimination infondée (couleur de peau, religion, orientation sexuelle, etc..) permet seule l'apprentissage du dit respect - Ensuite, il faudrait distinguer: - ce qui doit être respecté: coutumes alimentaires et vestimentaires différentes, à la condition que le visage reste visible, et que des élèves acceptent de suivre tous les enseignements (ce qui est prévu par la loi de longue date); - ce qui doit être récusé: des aménagements horaires trop particuliers à certaines religions (problèmes des fêtes), qui entravent le fonctionnement des lieux éducatifs et administratifs, et tout ce qui porte atteinte à l'intégrité de la personne humaine (mutilations sexuelles des femmes de certaines populations) - à condition d'en expliquer les raisons aux intéressé(e)s au milieu de se contenter de condamner judiciairement.

22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

Il faut avant tout valoriser cet engagement, pour tenter de réduire de plus en plus la tendance au pur consumérisme individualiste, et l'aliénation à des "modèles" de supposée réussite purement financière.

23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

-Tous les engagements impliquant le souci des plus vulnérables, et le sens des responsabilités. - Le service civique est à valoriser et à développer bien davantage ( on devrait aussi instaurer un service civique obligatoire, et formateur, à la place du défunt service militaire, même si beaucoup n'approuvent pas cette perspective).

24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

cf. réponses précédentes.

25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

Question redondante en grande partie par rapport aux précédentes. Ajout: - stimuler autant que possible l'intérêt et la participation politiques des âgés (ne pas considérer qu'ils n'ont plus de rôle citoyen) - cesser de stigmatiser les chômeurs ("ils ne désirent pas travailler et préfèrent toucher les allocations"), donc favoriser les reconversions et nouvelles formations adaptées aux technologies actuelles, apprendre un vrai respect de ces situations aux employés de Pôle Emploi - à l'opposé, obtenir des DRH en entreprise ou dans les administrations qu'ils ne gardent pas en poste des personnes ayant manifestement failli à leurs obligations de citoyen (en pratiquant discriminations, harcèlement et irrespect de diverses natures)

26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

-Toutes les formes d'agression verbale ou physique, y compris les harcèlements de plus en plus fréquents en milieu scolaire (des élèves entre eux) -La pratique systématique des tags sur les murs les plus constamment entretenus, a fortiori l'entretien de la saleté et des graffitis obscènes dans des lieux d'habitation déshérités ( auxquels ne veillent pas les bailleurs, de toute façon, ce qui est évidemment injuste)

27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

- L'éducation est l'élément prioritaire (bien avant la répression) - Donner une vraie perspective d'avenir, donc de travail, aux jeunes qui manifestent leur désespérance par des pratiques pénibles, voire déviantes.

28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

-Ne pas hésiter à intervenir quand on est témoin de telles incivilités au lieu d'avoir peur (cf. problèmes auxquels on peut être confronté dans les transports en commun). - Au niveau de l'Etat, chercher sérieusement les causes de ces comportements au lieu de pratiquer mépris et violence répressive; donc, au plan individuel, protester publiquement contre cette "incivilité d'Etat".

29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

-Différence de salaire entre hommes et femmes à âge et compétences égales (avec répercussions sur les retraites) -Médecine à deux vitesses par suite de la discrimination par l'argent (cliniques privées / hôpitaux publics); de même sélection par l'argent entre les établissements pour personnes âgées (certains étant cotées en Bourse...) -Par dessus tout, discriminations de tous les ordres (logement, soins médicaux, travail) pour les étrangers immigrés cherchant à être régularisés afin de mener une vie décente en France; le problème concerne également les SDF, que l'on a malheureusement "pris l'habitude" de côtoyer.

30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

On peut certes établir une liste de multiples mesures à prendre. Mais elles dépendent toutes de l'orientation générale adoptée: veut-on, oui ou non, lutter contre l'injustice sociale, ou pérenniser une société de classes inégalitaire et une oligarchie dominée par la financiarisation de la vie?

31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

Oui

32. Si oui, lesquelles ?

- Ces allocations sont légitimes s'il s'agit de personnes jeunes, en bonne santé, et ayant effectivement bénéficié d'une formation; elles impliquent en contre-partie un travail à fournir. - Mais les contre-parties ne doivent pas signifier l'acceptation de toute proposition de travail si celle-ci s'avère incompatible avec les ressources et conditions de vie de la personne (par exemple, un contrat de travail à 60km du domicile alors que la personne ne dispose pas de véhicule, ou de possibilité d'en payer l'essence, et si les transports en commun sont déficients; il n'est pas admissible que l'on raye de Pôle Emploi quelqu'un qui refuserait pour la troisième fois un poste de ce type)

33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

1) Contrairement à ce que répètent les médias, il n'y a pas "d'invasion par des immigrés", ils sont seulement rendus plus visibles par le problème que constitue l'attitude de la France à leur égard. 2) Car ce pays est aujourd'hui indigne de sa réputation de "pays des droits de l'homme", voire ne répond pas, pour les migrants, aux critères d'un Etat de droit. Car Il n'y a aucune politique migratoire, mais uniquement une politique de rejet, avec: - mesures systématiques de dissuasion (obtenir une régularisation est un "parcours du combattant" extrêmement long et compliqué), - criminalisation outrancière des migrants de certaines provenances (cf. les CRA surpeuplés, y compris avec des enfants, la France ne tenant aucun compte des condamnations de la Cour européenne des Droits de l'homme dont elle fait l'objet sur ce point), - contribution active au fait d'entraver la tâche d'une part de civils aidant des personnes en détresse ( le "délit de solidarité" est une contradiction dans les termes, il s'agit du devoir d'assistance à personnes en danger, sans aucune contre-partie), d'autre part de l'action de navires d'aide aux migrants en péril (or le droit maritime est formel: toute personne en risque de noyade doit être secourue et abritée en lieu sûr dans les plus brefs délais) 3) Au cas où les dirigeants se décideraient à réfléchir à une vraie politique migratoire, la question des critères est biaisée: tout humain demandant protection (soit en fuyant un pays en guerre ou subissant une dictature quelconque, soit parce que les conditions de vie matérielle sont devenues intolérables dans le pays d'origine) doit être accueilli.

34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

- Encore faudrait-il que les obligations d'asile soient réellement remplies ! (cf. avant même que des étrangers aient pu exprimer et déposer une demande d'asile, ils sont actuellement expulsés d'office aux frontières Sud-Est de la France) - Non à des objectifs annuels (i.e. quotas). De toute façon, le problème doit être traité au niveau européen.

35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

- Ouvrir davantage de voies légales d'accès au territoire, y compris européenne, ce qui à terme rendra caduque la question des "passeurs" (et évitera aux migrants de se faire spolier). Donc renoncer aux hotspots, et revoir la liste des pays dits "sûrs", la liste actuelle mentionnant des pays qui ne le sont pas (Turquie, Albanie...); renoncer par dessus tout à renvoyer des personnes dans un pays d'origine notoirement insécure (Afghanistan, Soudan, etc..) - Faciliter au maximum la régularisation des exilés - d'une part en créant un titre unique de séjour autorisant à travailler, et ce ,dans les plus courts délais (abandonner l'idée d'une immigration sélective, la sélection se faisant toujours par l'argent et/ou par les diplômes, quand du moins on en accepte l'homologation) - d'autre part en élargissant les critères d'obtention du statut de réfugié pour tenir compte des nouvelles causes d'exil forcé (catastrophes climatiques ou pénalisation de l'orientation sexuelle n'étaient pas prévues par la Convention de Genève). Il faut seulement vérifier si le demandeur de titre ne s'est pas rendu coupable de crime ou de délit grave.

36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

- A part égale: l'apprentissage du français et l'accès à un travail déclaré, ce qui doit permettre l'obtention d'un logement décent et stable. Ces trois éléments relèvent de mesures étatiques (travail, logement); car si l'apprentissage de la langue est très bien assuré par l'Education Nationale pour les jeunes d'âge scolaire, seules des associations dispensent des cours de français pour les adultes, qui en ont le plus besoin pour leurs multiples démarches. - Le vote aux élections locales pour des étrangers installés en France depuis au moins 5 ans, y travaillant et y payant des impôts serait la mesure juste qui s'impose; toujours en débat, toujours différée, au prétexte que "l'opinion n'y est pas prête", comme si l'opinion n'était pas faite par les discours officiels et particulièrement médiatiques....Ce refus du vote ne concerne en réalité que des étrangers de certaines provenances (africaine et maghrébine), un Européen installé en France dans les mêmes conditions n'a aucun problème pour voter et en France et dans son pays.

37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

1) La question des prisons: outre le problème de leur vétusté pour un bon nombre, ou de leur totale inhumanité pour les prisons "modernes", il y a sur-population carcérale, - d'une part parce que se retrouvent en prison des personnes qui ont seulement des difficultés administratives, un défaut de papiers (vu le temps excessif mis à délivrer des papiers aux migrants, par exemple) - d'autre part parce qu'on ne sait toujours pas imaginer / accepter / concéder les financements nécessaires à une autre forme de sanction (comme un travail d'utilité publique)- or, l'inutilité de l'emprisonnement, et même son effet nocif (endurcissement, création de liens "mafieux", préparation à la récidive) est connue depuis le XVIII°s.... 2) La question des immunités parlementaire et présidentielle: de même qu'il serait souhaitable qu'un élu puisse être révoqué en cours de mandat pour manquement avéré à sa fonction, de même on aimerait voir cesser la réticence à user de la levée de l'immunité (que la loi permet) pour un député (y compris à l'Assemblée européenne) et aussi bien pour un Président de la République, en cas de scandale notoire, d'"affaire" contradictoire avec l'autorité et la légitimité d'un élu. 3) On ne sait au juste si les réponses sérieuses à certains thèmes de ce "grand débat" seront vraiment prises en compte - ce qu'on espèrerait du point de vue démocratique, ou s'il ne se sera agi que d'une opération politicienne destinée à restaurer une crédibilité mise à mal.....

Grand débat - organisation de l'Etat et des services publics

1. Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?

1) La séparation des pouvoirs n'est pas réellement respectée: les élections législatives postérieures à celles du Président de la République font de ces dernières l'élection d'un individu et non d'un programme (sans compter que lorsqu'un programme est annoncé, on sait qu'il ne sera pas, ou partiellement, honoré); toute loi votée par le Parlement ne devient exécutoire qu'à partir d'un arrêté, délivré par l'exécutif, qui peut se faire longuement attendre, voire ne jamais advenir. 2) On déplore que l'Etat ne respecte pas ses propres normes, et tout simplement la loi. Pour exemples: - le cas des prisons: le nombre des détenus dépasse toujours, et de beaucoup, le nombre officiellement prévu (y compris pour des prisons "modernes": cas de Corbas dans le Rhône), tandis que le nombre du personnel d'encadrement est bieninférieur au nombre officiellement prévu; - le cas de l'Education nationale: le personnel enseignant a vocation à être titularisé comme fonctionnaire de l'Etat; or celui-ci, depuis une vingtaine d'années, ne cesse d'employer des "vacataires", sous forme de CDD (donc un contrat de droit privé), sans souci du niveau de compétence (donc au détriment des élèves), et, pour les intéressés, sans garantie de renouvellement du contrat d'une année sur l'autre (donc création de précarité); - le cas de la médecine: le discours officiel commence à s'alarmer du problème des "déserts médicaux"; mais, non seulement le numerus clausus de l'accès aux études de médecine ne s'élargit pratiquement pas, mais encore on n'envisage pas d'obliger (comme c'est le cas pour tout jeune professeur titulaire du Capes ou de l'Agrégation) les jeunes médecins à exercer pendant quelques années (entre 3 et 5 ans) dans les zones démunies d'accès aisé aux soins de santé.

2. Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?

Oui

3. Si oui, lesquelles ?

1) Il s'agirait d'abord de revoir la délimitation des régions: celle-ci s'est faite "à la va vite", sans concertation des intéressés (ou pire: sans tenir compte de leurs avis). Pour qu'une région fonctionne de façon fiable, il faut qu'elle ait un sens, une cohérence, quelque chose qui permette à ses habitants de "s'y reconnaître" comme solidaires d'une vie, et d'une citoyenneté, communes. 2) La tradition de centralisation jacobine - qui a certes ses avantages - s'avère aujourd'hui trop pesante. La tentative, timide et déjà ancienne, de "décentralisation" n'a donné aucun résultat probant, et devrait être renouvelée en s'inspirant des modèles allemand ou espagnol. Aujourd'hui, la multiplication des découpages - communes, communautés de communes, régions, etc...-, au lieu de simplifier l'administration en la rendant à la fois plus transparente aux administrés et plus efficiente, n'a abouti qu'à une complexité opaque, et à nombre d'incohérences ( le découpage administratif n'est pas le même que le découpage judiciaire, ou fiscal, etc...) 3) Le vrai problème consiste à définir ce qui peut et doit être dévolu à des instances régionales représentatives, et ce qui doit absolument demeurer du ressort de l'Etat central. Pour exemple: l'Education nationale, pour des questions d'homologation des diplômes, devrait rester du domaine étatique; par contre, l'utilisation de ressources énergétiques, les priorités données à certaines infrastructures, l'implantation (maintien ou suppression)d'hôpitaux de proximité, et jusqu'aux limitations de vitesse (y compris à 80km/h sur les départementales) devraient être laissées à l'appréciation d'instances régionales, à partir de leur connaissance des réalités concrètes du terrain.

4. Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?

Non

5. Si non, quels types de services publics vous manquent dans votre territoire et qu'il est nécessaire de renforcer ?

1) Transports publics (dans la ville de Lyon): fréquence insuffisante, surtout le soir (pour les bus plus que pour le métro), coût bien trop élevé, lenteur des trajets pour les bus à alimentation électrique (lente recharge des batteries sur certains secteurs en pente); il vaudrait beaucoup mieux de petits véhicules (électriques), mais beaucoup plus fréquents (la ville de Besançon a été un modèle depuis le début des années 70, mais aucune ville ne cherche à l'imiter...) 2) Service d'urgence des hôpitaux publics: outre la réduction du nombre de ceux-ci (dans une métropole comme Lyon!), l'insuffisance du nombre de médecins urgentistes (donc leur épuisement légitime) crée des délais d'attente insupportables pour des personnes en grande souffrance, ou dans un état objectivement grave mais sans symptômes suffisamment visibles pour qu'on s'en préoccupe.

6. Quels nouveaux services ou quelles démarches souhaitez-vous voir développées sur Internet en priorité ?

Internet peut rendre de très grands services, mais imposer l'usage d'Internet pour l'accès à toutes les démarches crée une discrimination inadmissible de toutes les personnes qui ne peuvent ou ne savent avoir accès à Internet: personnes âgées, étrangers en attente de régularisation en France, personnes trop démunies pour s'en offrir le "luxe". Il faudrait impérativement que subsiste une voie de relation physique (ou au moins par téléphone) avec des employés susceptibles d'aider directement ceux qui ne peuvent utiliser Internet.

7. Avez-vous déjà utilisé certaines de ces nouvelles formes de services publics ?

Oui

8. Si oui, en avez-vous été satisfait ?

Non

9. Quelles améliorations préconiseriez-vous ?

1) cf. réponse précédente sur les transports publics à Lyon 2) Au lieu de donner la priorité aux lignes TGV au détriment de la desserte des régions rurales, il faudrait impérativement ré-activer ou accentuer les liaisons ferroviaires (et non par bus !) assurant les trajets transversaux (d'Est en Ouest), au lieu de toujours devoir passer par Paris (ou, à Paris, de perdre beaucoup de temps à aller d'une gare à une autre) - ce qui aurait aussi un effet écologique bénéfique en dissuadant d'user de sa voiture.

10. Quand vous pensez à l'évolution des services publics au cours des dernières années, quels sont ceux qui ont évolué de manière positive ?

Je n'en vois guère - à part peut-être, en partie, le service des impôts sur Internet - et encore est-il difficile d'obtenir le feuillet adéquat pour certaines déclarations.

11. Quels sont les services publics qui doivent le plus évoluer selon vous ?

Tous les services publics, en tant que publics, devraient évoluer (ce qui implique davantage de dépenses publics, et une restriction des avantages concédés aux grandes entreprises privées, de type international). Un service public doit d'une part "servir", c'est à dire fonctionner de façon efficiente, d'autre part être au service du public, y compris aller au devant de lui (cf. le nombre de personnes ayant droit au RSA et n'osant pas le réclamer, par ignorance, ou par manque de maîtrise de la langue française, ou par "honte"). Actuellement ce n'est visiblement pas le cas: des services préfectoraux veulent "gérer des flux de dossiers" quand, il s'agit pour les migrants par exemple, de personnes en chair et en os; Pôle emploi se satisfait de proposer des postes sans rapport avec la personne en demande, quitte à lui reprocher ensuite de le refuser...La dimension humaine qui devrait être prioritaire est de plus en plus abandonnée au profit d'un souci soit "du chiffre", soit de la rentabilité, ce qui est par définition incompatible avec l'optique sur service public, lequel doit viser l'efficience mais non la "rentabilité" (financière, pire: spéculative).

12. Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?

Oui

13. Si oui, avez-vous déjà utilisé ce droit à l'erreur ?

Oui

14. Si oui, à quelle occasion en avez-vous fait usage ?

Il y a fort longtemps, je n'ai pas déclaré à temps une indemnité d'examen qui m'avait été versée très en retard (par la faute d'un service public, à l'époque, la Trésorerie générale d'un département). Le service des impôts n'a pas tenu compte de ces faits, alors qu'il s'agissait d'une somme minime ! Donc double dysfonctionnement d'un service public: Trésorerie générale, et service des impôts qui a perdu de temps et de l'agent (frais de courrier), quand les fraudes fiscales sont si peu poursuivies...

15. Pouvez-vous identifier des règles que l'administration vous a déjà demandé d'appliquer et que vous avez jugées inutiles ou trop complexes ?

None

16. Faut-il donner plus d'autonomie aux fonctionnaires de terrain ?

Oui

17. Si oui, comment ?

cf. réponse à la question sur les missions à conférer aux collectivités territoriales

18. Faut-il revoir le fonctionnement et la formation de l'administration ?

Oui

19. Si oui, comment ?

1) Il y aurait à réduire de beaucoup le personnel de certaines administrations ( par exemple, Rectorats ou Académies de l'Education Nationale, Ministères : bien trop de secrétaires et "conseillers" divers, dont la fonction et le salaire sont d'une opacité totale). On a parlé autrefois de "dégraisser le mammouth" de l'Education nationale, mais jamais de "dégraisser le mammouth" d'un certain nombre de Ministères.... 2) Il y aurait par contre à maintenir en poste des employés ou fonctionnaires (d'Etat ou territoriaux) qui ont fait la preuve de leur compétence et de leur efficacité, au lieu de favoriser des rotations défavorables au suivi d'un service public ( au prétexte parfois d'un "avancement de carrière" : au lieu de cette raison fallacieuse, il suffirait de rémunérer mieux les personnes en question)

20. Comment l'Etat et les collectivités territoriales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté ?

cf. réponses précédentes sur la question des transports publics et sur celle de la médecine et des services d'urgence

21. Si vous avez été amené à chercher une formation, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

None

22. Si vous avez été amené à scolariser votre enfant, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

None

23. Si vous avez été amené à chercher un emploi, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

None

24. Si vous avez été amené à préparer votre retraite, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

Cinq ans avant ma prise de retraite, le Rectorat de Lyon m'a proposé une simulation de celle-ci; il s'est avéré que, selon celui-ci, il y avait des périodes de "blanc" dans ma carrière, laquelle a été pourtant d'une absolue linéarité. J'ai dû envoyer la photocopie de tous les bulletins de salaire (que j'avais heureusement gardés) pour qu'on me restitue mon parcours exact. C'est le type de problème incompréhensible que l'on peut rencontrer avec l'administration - et sa bureaucratie souvent obtuse....

25. Si vous avez été amené à demander un remboursement de soins de santé, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

Mes remboursements sont assurés par la MGEN, mutuelle des enseignants, qui gère en même temps les remboursements de la Sécurité Sociale. La situation s'est améliorée, mais j'ai dû protester à plusieurs reprises auprès de la MGEN (particulièrement lente dans le département du Rhône) pour obtenir le remboursement auquel j'avais droit pour un séjour en maison de convalescence / ré-éducation à laquelle j'avais été envoyée par un hôpital public (en 2008).

26. Si vous avez été amené à faire une demande d'aide pour une situation de handicap, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

None

27. Si vous avez été amené à créer une entreprise, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

None

28. Si vous avez été amené à recruter du personnel, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

None

29. Si vous avez été amené à former du personnel, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

None

30. Si vous avez été amené à rémunérer du personnel, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

J'ai dû rémunérer une auxiliaire de vie par Césu pour ma mère. A la fin des six premiers mois, ont été réclamées à celle-ci toutes les charges sociales pour cette personne, alors que ces charges avaient été régulièrement payées - simplement parce que le service du Césu de Saint-Etienne n'avait pas signalé à l'Urssaf la déclaration de cette auxiliaire. J'ai obtenu le règlement de cette question par téléphone auprès de l'Urssaf, mais si ma mère, âgée, avait été seule face à cette question, elle aurait certainement réglé à l'Etat une somme supplémentaire totalement indue...

31. Si vous avez été amené à mettre fin à votre activité, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

Element de satisfaction: aucun hiatus entre mon dernier traitement et le versement de ma retraite ( retraite générale, et retraites complémentaires).

32. Si vous avez été amené à recruter une personne portant un handicap, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :

None

33. Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Les points essentiels se résument aux éléments du titre: simplification de l'organisation territoriale, cohérence des choix politiques de l'Etat avec les principes démocratiques (séparation des pouvoirs, respect des normes édictées par l'Etat lui-même), accent mis sur les services publics, au service du public, et en proximité effective avec lui (au contraire de l'importance donnée aux rapports informatiques).

Grand débat - transition écologique

1. Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

Question mal posée: tous ces problèmes sont en interaction.

2. Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?

- Faire prendre conscience que notre marge de survie à l'échelle globale se réduit de jour en jour ( au lieu de se complaire soit dans le déni, comme c'est le cas de la part de certains "experts" et de certains chefs d'Etat, soit dans les discours incantatoires sans aucune réelle volonté politique de modifier modes de vie et systèmes économiques, comme c'est le cas en France) - Faire prendre conscience également que les problèmes écologiques aggravent de plus en plus les inégalités entre pays (voire entre classes sociales au sein des pays), et - pour tous ceux qui craignent tant l'immigration - qu'il y aura à moyen terme de plus en plus de "réfugiés climatiques" à accueillir....

3. Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

Oui

4. Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?

Elle ne l'est encore que modérément - canicules, modification de paysages du littoral, allergies dues à la pollution de l'air. Mais elle le serait nettement si je vivais à la campagne, et si j'étais agricultrice.

5. À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

Non

6. Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

A titre individuel, j'accomplis de longue date tous les gestes quotidiens faciles (économiser le gaz, l'électricité, l'eau, entretenir la chaudière à gaz, ne prendre ma voiture que pour un voyage - quand il n'y a pas de train commode - ou, en ville, pour un parcours long et/ou en étant chargée) Mais le problème écologique ne se résoudra pas en culpabilisant les individus quant à leur mode de vie. Les principaux responsables sont: - d'une part de grandes entreprises industrielles, qui préfèrent payer des amendes (très réduites) plutôt que d'investir dans des transformations structurelles et des actions assurant la propreté ou la reconstitution environnementales, voire qui ne sont jamais inquiétées pour leurs effets nocifs et peuvent les dissimuler impunément (cela va des "boues rouges" en Provence aux déforestations d'Indonésie pour produire l'huile de palme en passant par les dégâts très graves de l'exploitation pétrolière au Nigéria); - d'autre part les contradictions des gouvernements, qui peuvent tenir un discours "bien-pensant" sur la question tout en agissant en sens inverse (cf. le report de l'interdiction du glyphosate et de toute sorte d'insecticides ), et en continuant de fait à favoriser l'agriculture de type industriel (qui épuise les sols, entre autres) sans prendre de vraies mesures favorables à une autre orientation agricole, compatible avec des revenus décents pour les agriculteurs; - enfin les géants de l'agro-chimie, comme Monsanto et Bayer, dont les lobbies très puissants font plier les gouvernements - mais la mauvaise volonté politique entretient cette situation.

7. Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

cf.début de la réponse précédente

8. Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

Le problème écologique est absolument à coupler avec le problème social. Les familles les plus démunies n'ont en rien les moyens d' améliorer leur chauffage (elles souhaitent d'abord en avoir un ! ),de veiller à une alimentation saine provenant de circuits courts (elles recherchent en supermarché les produits au plus bas prix, ce pourquoi l'obésité progresse dans ces milieux plus que dans d'autres), elles n'ont pas non plus le loisir de se préoccuper de ces questions, de lire, d'écouter des débats éclairés à la télévision, quand l'essentiel est de savoir comment boucler la fin de mois !!! Ne pas tenir compte de cet aspect - donc, encore une fois, culpabiliser n'importe quel citoyen en lui laissant croire que les solutions sont entre ses mains - est une méconnaissance, sinon un mépris supplémentaire, de l'inégalité sociale, et de ses incidences sur l'empreinte écologique humaine.

9. Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

None

10. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?

None

11. Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

Je n'utilise pas la voiture pour des déplacements quotidiens

12. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?

Note sur le succès de l'usage du vélo: - le vélo est inaccessible aux personnes d'un certain âge, et dangereux dans les villes importantes très mal équipées pour son usage; - on souhaiterait que le vélo veuille bien respecter le code de la route au lieu de devenir parfois un danger public - contre lequel la police ne semble jamais se mobiliser...

13. Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

Il faut privilégier tous les types de transports en commun, dans les villes et sur le territoire, avec une énergie "propre"

14. Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?

- Les transports en commun doivent être de l'ordre des services publics, financés par l'Etat (donc les impôts); les privatiser, c'est à terme réduire la sécurité (mauvais entretien des lignes ferroviaires non "rentables", cf. ce qu'a connu l'Angleterre de Mme Thatcher), diminuer l'offre ( y compris pour les transports urbains: trop peu de bus sur les lignes moins fréquentées, ou aux heures "creuses"). Un service public n'a pas et ne doit pas avoir pour objectif la pure rentabilité, mais l'efficience au service du public - ce qui s'oppose totalement à l'expansion du système "Uber". - Le co-voiturage est à promouvoir mais sans bénéfice, avec le simple partage des frais (essence, péages)

15. Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

- Cesser de se contenter de discours et de grandes réunions non suivis d'effets, ou pire, suivis de décisions contradictoires avec les intentions affichées (cf. réponse précédente sur les pesticides). - S'inspirer de modèles étrangers quand d'autres pays, sur certains points, ont mis au point des solutions intéressantes (pays scandinaves entre autres)

16. Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

1) Le choix fait, il y a déjà longtemps, de donner la priorité aux camions de transport au détriment du chemin de fer est catastrophique: dégradation inévitable des chaussées, engorgement de la circulation (cf. par exemple les tunnels du Fréjus et du Mont Blanc), et surtout énorme pollution, alors que le chemin de fer ne pollue pas. Inverser la tendance non seulement permettrait de réduire l'usage de l'essence, mais encore déterminerait des créations d'emploi (mise en place d'un réseau ferré supplémentaire pour ne pas entraver le trafic des passagers, production industrielle de nouveaux wagons et locomotives, conversion d'emplois de chauffeurs routiers en emplois de conducteurs et contrôleurs, par exemple) 2) Les chimistes savent que pour se passer des énergies fossiles non renouvelables et pour pallier les insuffisances (quantitatives) des ressources éoliennes et solaires, il existe UN grand moyen: savoir utiliser correctement l'hydrogène. On en est seulement au stade de la recherche, mais celle-ci stagne car elle est très peu financée; or la part dite Recherche-et-Développement du budget de l'Etat devrait au contraire être notablement augmentée pour obtenir des résultats utilisables dans des délais proches. Il y a là une urgence visiblement inconnue des hommes politiques...