Le citoyen délègue au Parlement le soin de voter le budget. Il ne serait peut-être pas idiot d'établir un récapitulatif simple des projets développés, ne serait-ce que pour qu'il sache, de façon simple, sur quelle galère on l'a embarqué. Qu'il puisse très vite comparer le budget de la culture et celui des armées, de l'éducation et ou de la justice, voire peser les charges, parfois exorbitantes, attribuées au fonctionnement de l'Etat, quand ce n'est pas au simple confort de ses représentants. Les rapports de la Cour des comptes sont prolixes, inaccessibles à beaucoup. Or, on semble oublier que la vigilance est un devoir du citoyen. Il est en droit de s'indigner lorsqu'il est fait, de sa contribution, si modeste soit-elle, un usage qui peut sembler abusif, ou contestable. Un exemple simple. Les FRAC dévorent l'essentiel du budget de la culture. Elles suscitent des constructions multiples dans l'espace urbain, mal comprises, pour abriter des œuvres qui, certes, soutiennent la création, mais pas toujours à bon escient. D'autant que les processus l'acquisition demeurent opaques. Il est de ces centres où se comptent plus de gardiens que de visiteurs.... Sans doute serait-il souhaitable que des représentants avertis des "payants" aient un droit de regard sur certains cahiers des charges, lorsqu'il s'agit de projets qu'on dit volontiers "de prestige". Bien des malentendus seraient ainsi dissipés, et les esprits à l'abri d'éventuelles surchauffes.
Ah ! Mamma mia ! L'éternelle question, depuis que le monde est monde. Faire payer les plus riches, modérer les charges des plus pauvres. C'est loin d'être le cas. Les habiles s'en tirent toujours mieux que les autres. Tout le monde n'a pas les moyens de s'offrir un conseiller fiscal. Taxer à l'excès le travail est une ignominie, dès lors que le capital, parfois dormant, s'accroît dans des proportions inimaginables. Tant qu'on aura l'oeil rivé sur les dividendes, qu'on déroulera devant ceux qui les multiplient des tapis de rémunérations hallucinantes, y compris dans la fonction publique, nulle politique sociale ne sera envisageable dans ce pays. Ah ! Pas d'ISF, mon bon Monsieur. Horresco referens...
Ceux qui frappent les plus pauvres : la TVA. Loin d'être égalitaire, elle est, dans son principe, une ignominie. Le miséreux y est mis strictement sur le même pied que l'opulent, qui ne paie même plus l'ISF. Dramatique.
Reculer l'âge de la retraite|Revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales|Regardons, à l'occasion, dans la cagnotte des sénateurs... Et puis, pourquoi ne pas faire payer tout le monde, à proportion des ressources. Quelques euros, pour les plus pauvres, avec une hausse proportionnelle jusqu'aux plus hauts revenus. Il y aurait un joli magot à se faire, pour aider les nécessiteux, et éponger la dette... Et ce serait une occasion de supprimer ces trop fameuses "échelles" de revenus, d'une injustice flagrante, qui pénalisent les moins aisés et ne reflètent guère le réel.
Il me paraît singulièrement scandaleux qu'à partir d'un niveau de ressources notoirement élevées, des familles continuent de percevoir des aides sociales. L'égalité n'est certes pas le nivellement, mais les vrais pauvres devraient se partager l'essentiel du "gâteau national". Car il y a de vrais pauvres, y compris, à ce qu'il semble, parmi ceux qui garnissent la table de la présidence. On s'en est étonné, au point d'en rester coi, quand ils sont sortis dans la rue. Je donne, chaque année, au supermarché, à diverses associations caritatives, selon mes moyens. Je ne puis m'empêcher d'en ressentir une certaine honte.... Une politique ancrée, et avec quel aplomb !, dans un ultralibéralisme effréné, aveugle à une misère qui sans cesse s'accroît, est évidemment pu apte à évaluer les drames humains, et à les apaiser. Peut-être serait-il opportun de soutenir une "option préférentielle pour la pauvreté", comme le prônait jadis une certaine théologie de la libération ? Notre pays, hélas, en est là.
Encore une fois, les plus faibles. Ils sont légion. Les femmes seules. L'enfance en détresse. Mais aussi ceux, nombreux, qui sont confrontés à des aléas passagers. Ils sont démunis devant la crise, inaptes souvent à en sortir seuls, mais aussi invisibles. D'où le prix d'une assistance de proximité.
Pour aucune, tant que le train de vie de l'Etat, jusqu'à sa tête, ignorera les réalités du pays. Nous ne sommes plus, en dépit des affirmations tonitruantes des uns et des autres, une grande puissance. Les cocoricos de naguère devraient faire partie des souvenirs, et la dette publique, abyssale, modérer les enthousiasmes. Mais la France demeure, ce qui est tout autre chose, une grande nation, et il est de grandes nations modestes. Il est loin d'être sûr que les huit cents hôtes de l'Elysée soient vraiment utiles, et l'on pourrait faire l'économie de tâches qu'on pourrait taxer, charitablement, de "collatérales". Il est vrai que la nuit du 4-Août a aboli les privilèges, mais pas les avantages... Des initiatives en ce sens, même timides, seraient sans doute appréciées du commun des mortels, qui a parfois trop souvent quelques occasions de s'offusquer. Elles auraient au moins une vertu : battre en brèche une idée trop solidement ancrée depuis quelque temps dans l'opinion publique, mortifère pour la démocratie, que les hommes politiques sont "tous pourris". Et le fait qu'un politicien condamné pour prise illégale d'intérêts vienne d'être nommé au Conseil constitutionnel, dont le rôle est de se prononcer sur la conformité des lois n'améliorera guère le tableau...
Aucun, sinon pour marteler encore qu'il faut revoir la répartition de l'impôt. Elle passe, évidemment, par une nouvelle répartition des richesses. Un gouvernement obsédé par l'ultralibéralisme, le nez dans les exploits bancaires et les taux de dividendes, hostile à l'ISF, qui prend chaque jour qui passe le visage de la ploutocratie, feint d'ignorer des disparités insupportables, un écart entre les plus riches et les plus pauvres - le gros du bataillon... - proprement scandaleux, et qui va, bon an mal an, s'accroissant, au point d'interpeler l'imagination même, devenue impuissante à en saisir la portée concrète. Serrer sur son giron un retraité en larmes, accompagner le SAMU social en maraude alors que rien n'est fait pour traiter le fond, peut émouvoir un moment - ou horripiler, au choix... -, mais ne fait pas avancer d'un pouce les chances d'atténuer les inégalités les plus criantes. Pour un dirigeant au ballon - mais ailleurs... -, combien de PDG, campés sur leur char triomphal, claironnent-ils leurs revenus ? Ils auraient tort de biaiser, puisque l'Etat, bon prince, leur laisse la bride sur le cou, quand il n'abonde pas...
Le maire.
Oui
Les syndicats, s'ils le voulaient, pourraient être à l'origine d'une vraie vigilance.
L'actuel président de la République a tout fait pour détruire les corps intermédiaires. Il y a réussi au-delà du possible. Il tente, sans doute en vain de les reconquérir en se muant en saltimbanque, même brillant. L'affaire devra donc être reprise à la racine. Ce ne sera pas simple.
Une bonne chose
J'ai, naguère, connu le champion du cumul, Jean Lecanuet. Il ignorait superbement les dossiers... Encore faudrait-l que le mandat ne se transforme pas - mais les électeurs, souvent paresseux, y sont pour quelque chose - en rente de situation.
Etablir une vraie démocratie, donc éviter les réformes hâtives - la coïncidence de l'élection présidentielle et des législatives, par exemple. Des pratiques inappropriées nous éloignent chaque jour davantage de ce qui serait seulement acceptable.... Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que la démocratie est, dans ce pays, un mythe. On a connu, il y a très longtemps, un régime censitaire. On a trouvé depuis le moyen de fausser le jeu de la représentation nationale en pratiquant des "découpages" savants, en élaborant des systèmes qui visent, ouvertement, à ruiner les chances d'élection de politiques réputées nauséabondes. Elles le sont, à l'évidence, mais le trucage, en ce domaine comme en bien d'autres, s'avère destructeur, puisqu'il éloigne l'électeur des urnes. Tout cela, les politiques se savent, mais se gardent bien d'agir, à peine de couper la branche sur laquelle ils sont assis. Il est toujours déchirant de se débarrasser des vieilles lunes, fût-ce pour améliorer la morale publique.
Oui
Pourquoi "hors députés et sénateurs" ? Les députés - près de six cents... - constituent une Chambre pléthorique et, on le voit, impuissante. Mais n'est pas, au fond, la tare congénitale du régime . Quant aux sénateurs, s'ils peuvent, à l'occasion, servir de contre-pouvoir, les effets de leurs représentations sont à peu près nuls, et combien onéreux ! ils peuvent être sans délai tous remerciés. Ils sont très gentils, mais souvent pathétiques.
Ils participent peu, à la mesure du peu de démocratie qui règne dans ce pays. Pourquoi se déplacer pour élire des représentants qui ne représentent guère, vite instrumentalisé pour servir de caisse de résonance au pouvoir ? Je l'ai dit plus haut. Je n'étonne pourtant qu'aucune question ne soit posée au sujet du vote obligatoire. Voilà qui démontre, avec éclat, le caractère bien timide de ce "débat national", où tout est loin de pouvoir être débattu.
Oui
Etrange question...
La France n'est pas la Suisse. Pourtant, la proximité (je l'ai dit dans une autre section) devrait être la norme. Le citoyen a pris l'habitude de n'être jamais vraiment consulté et, quand il l'est, de constater que ses opinions ne sont pas prises en compte. Alors, il boude les urnes. Comment le lui reprocher ?
Non
Le référendum, aux allures bonapartistes, est mal vu dans ce pays. Il faut dire qu'il a été, dans la plupart des cas, utilisé pour trouver une solution à des problèmes autres que ceux induits par la question posée. Autre exemple de la faillite de la démocratie, mitonnée par l'exécutif lui-même. C'est ainsi qu'on développe une culture du déni. De surcroît, il est des questions, parfois cruciales - je pense à l'IVG, la peine de mort, l'euthanasie, l'immigration, voire l'armée, mais aussi l'Europe, obèse et ingérable, quelles que puissent être les convictions de chacun -, qui ne seront jamais posées. Et le verdict, à l'occasion, n'est pas respecté. Le citoyen est réputé mineur, et irresponsable.
Les écouter, tout bonnement. J'ai dit, dans une autre section, la nécessité d'un droit de regard sur des entreprises de long terme, surtout en un temps où la dette publique bat des records. La politique est devenue, comme je l'ai souligné, un métier. C'est le seul qui échappe à tout réel contrôle, à des obligations de résultat et, a fortiori, aux sanctions. La Cour des Comptes doit apprécier l'action de ceux qui l'ont nommée. Etonnant.
Le Sénat est très coûteux, et largement inutile. A-t-on jamais vu un sénateur se préoccuper du quotidien des citoyens ? Le Conseil économique et social est, sauf exception, un refuge confortable pour les naufragés de la classe politique.
Oui
En en supprimant au moins un, sinon les deux.
Une vraie laïcité, ne reconnaissant aucun culte, mais respectueuse des croyances, et vigilante. L'Etat accepte toutes les croyances, mais n'en cautionne aucune. Il n'est peut-être pas indispensable que le chef de l'Etat prenne possession de sa stalle de chanoine de la basilique du Latran. C'est, quand même, un signe. On a vu, dans la passé, que c'était une occasion de déviance grave.
En respectant à la lettre les lois de Séparation, sans équivoques. Or, elles prolifèrent. On ne peut dénoncer et lutter contre un communautarisme étroit en honorant le dîner annuel du CRIF, dont l'obédience est double. Voit-on le personnel politique honorer de sa présence la clôture de l'assemblée annuelle de la conférence des évêques de France ? L'antisémitisme demeure un fléau tout à la fois intellectuel, moral et social. Il prolifère sur Internet, toutes tendances confondues. Il prend, aujourd'hui, un nouveau visage. Sur le vieil antijudaïsme séculaire, bien de chez nous, est venue se greffer une haine issue d'un islam extrémisme, d'une tout autre nature. Pourtant, prôner l'interdiction de l'antisionisme - qui accompagne parfois cette forme de rejet d'autrui, mais pas toujours... - est l'idée niaise par excellence. Il faudrait, alors, interdire de séjour les juifs ultra-orthodoxes, lesquels stigmatisent l'Etat d'Israël avec une belle virulence. Il y a d'autres manières de lutter contre une lèpre qui sera, de toutes les façons difficile de traiter. Mais trop d'attentions envers qui, sans doute, les mérite, trop d'affabilité aveugle envers une nation dont les pratiques brutales sont régulièrement dénoncées par Amnesty International peuvent tuer l'effet, et induire, chez beaucoup enclins à tomber dans les pièges de la théorie du complot, des comportements de rejet. L'inflation d'indignations, de défilés ou de lois risque, elle aussi, d'attiser les haines. L'éducation seule, menée avec doigté, a quelque chance d'être efficace. L'histoire, que diable, est encore toute proche, où sévissait l'innommable. Tout cela semble avoir été jeté aux oubliettes... Il faudrait, quand même, ajouter que c'est par dizaines que des profanations touchent, aussi, des édifices cultuels chrétiens. On ne voit pas que le Président de la République se déplace illico pour s'en indigner et les dénoncer. C'est, au vrai, bizarre, à moins qu'il n'y ait, là encore, une manière de préférence nationale. Ou que des valeurs soient moins "intangibles" que d'autres...
Ecouter le citoyen, tout bonnement. La pratique est aujourd'hui de préférer l'opinion de ceux qui se taisent.
Le respect d'autrui. Mais à tous les niveaux de la vie publique, de l'homme de la rue au chef de l'Etat. Il y a de toute évidence beaucoup à faire...
Dégager, le cas échéant, des plages de temps consacré au bien public, dans le sens le plus large.
Voir plus haut.
Inutile de dresser un tableau. Il est accablant, à tous les niveaux de la société. Il suffit de regarder un débat politique à la télévision pour mesurer le degré de respect d'autrui. L'absence de toute véritable formation à la vie civique - il y avait, jadis, dans toutes les écoles publiques, une leçon quotidienne de "morale"... - ouvre la voie à une infinité d'écarts de conduite que chacun connaît, éprouve, mais ne réprouve pas toujours. Un exemple simple. La police, tant dans les villes que dans les villages, sanctionne avec allégresse le moindre dépassement de vitesse, mais se garde bien de verbaliser les motos pétaradantes, qui peuvent se révéler une nuisance pénible. L'engagement personnel est primordial, et aucune loi, fût-elle "anti-casseurs" ne résoudra le problème de fond, qui est l'apprentissage du vivre ensemble.
Commencer par respecter autrui, y compris dans les administrations. Le chef de l'Etat, tout particulièrement, doit le respect au citoyen, même s'il est commode de le traiter avec ironie. A l'école, naguère, il y avait des bons points... Reste la question de la violence. Qu'elle ne puisse être tolérée est une évidence. Encore faudrait-il chercher à en définir les causes. La société, en elle-même, est souvent violente, ne serait-ce qu'envers les plus démunis. Et le cercle devient vicieux. L'histoire montre - et beaucoup trop et partout.... - que l'escalade violence-répression, puis répression violente, est vaine, potentiellement dangereuse. Je ne sais plus quel philosophe a écrit que "l'agitation des citoyens l'emporte beaucoup sur les moyens d'action de l'Etat". C'est profondément vrai. On assiste aujourd'hui à une intensification des ripostes. Voilà un jeune homme, sans doute comme bien d'autres, une main arrachée. Le ministre de l'Intérieur s'émeut, tout en proférant des âneries. Faudra-t-il un nouveau drame, pire, dans la tonalité de la mort de Malik Oussekine, pour qu'il verse, comme son prédécesseur de fâcheuse mémoire, des larmes de crocodile ?
Un comportement personnel exemplaire.
Au quotidien, et dans la rue, c'est toujours diablement vrai, il vaut toujours mieux être bien blanc que noir ou, pire, basané...
Changer les mentalités n'est pas simple. Cela dit, il semble bien que la discrimination positive, issue tout droit d'un monde où l'apartheid était la règle de fait, soit en France une ânerie. La devise républicaine a le mérite de la clarté.
Non
Punir n'a jamais été une solution. Surtout lorsqu'on est appelé à frapper, comme d'habitude, les moins éduquées, qui sont souvent les plus pauvres.
Appliquer la loi. Au-delà, se montrer tout à la fois accueillant et vigilant, ouvert et prévoyant. Le monde tel qu'il est est inéluctablement celui de la mobilité. Il reste que l'intégration doit être l'objectif premier, et non une option. Elle requiert, de la part des nouveaux venus, un effort. Et, de ceux qui accueillent, un minimum d'attention vraie. Ceux qui viennent de pays où l'hospitalité est une pratique unanime auraient, hélas, beaucoup à dire... Quant au pacte de Marrakech, il vaut ce que voudront bien en faire les signataires, mais aussi... ceux qui n'y adhèrent pas. La boutielle à l'encre... Sans faire preuve de zèle inquisitorial, elle est permis de souhaiter que quiconque souhaite intégrer la communauté nationale en accepte les règles élémentaires, respecte des principes de base et une culture. Sans doute n'est-ce pas simple. L'accueil passe aussi, de la part de ceux qui ouvrent leurs portes à autrui, une information, serait-elle élémentaire, sur les croyances et les principes éthiques du nouveau venu. Il est urgent de veiller à ce que le pays d'origine, sans se désintéresser de ceux qui ont migré, soit discret sur la façon dont la France gère une situation de fait délicate. Si chaque obédience religieuse, dans le respect de la loi, doit pouvoir construire et animer ses lieux de culte, il sera impératif d'interdire d'emblée tout financement par des fonds étrangers.
Peut-on imaginer une assemblée dictant des quota ? La solution à l'afflux d'émigrants est mondiale, économique et morale. L'argent, mais aussi une liberté souvent illusoire, attirent... Il est à craindre que le Parlement soit très impuissant devant la faim, la corruption et son cortège de drames humains.
Rien du tout. Que "toute la misère du monde" frappe à notre porte est un truisme. L'attitude de l'Etat sera, dans le pire des cas, le reflet du regard des citoyens. Il serait à l'évidence souhaitable que l'Etat n'encourage pas des régimes où règnent des injustices flagrantes, même s'ils sont acheteurs d'armes de pointe. Et puis enfin, il y a Davos, devant quoi le veau d'or s'incline...
Il y aurait un traité à écrire. Le rejet n'est pas une solution. Un point, pourtant, semble utile à éclairer, ne serait-ce que par ce biais précis : la réinsertion des prisonniers. On dit volontiers qu'une démocratie se juge à l'état de ses prisons. La France, hélas, se signale par une errance qui devrait la mettre au ban des nations civilisées. Les prisons sont encore trop souvent vétustes, insalubres, régies par des règles qui laissent peu de place à l'humanité. Sans entrer dans le détail de qui doit être en prison ou non, il semble bien que d'aucuns soient plus égaux que d'autres. La décision de laisser en liberté un ancien ministre coupable de fraude fiscale massive, eu égard à sa fragilité psychologique peut être compris d'un citoyen au regard détaché. Elle l'est moins à celui d'un petit délinquant qui mijote en taule, parfois pour peu de chose. La prison ne devrait plus être la norme, mais l'exception. Les peines sont de plus en plus lourdes (voir les statistiques des pays européens), la justice, qui n'est pas indépendante, en dépit de ce qu'on nous serine volontiers, appliquant des critères définis, eux-mêmes grevés par l'opinion. Les gardiens manquent, et on leur demande beaucoup plus qu'ils ne peuvent raisonnablement donner. La peine devient, de facto, celle de la famille, qu'elle disloque. Certes, le bon citoyen en redemande, mais il peut s'éduquer. Il serait temps de réfléchir aux substituts possibles de cette pratique hors d'âge. Des pays européens, et non des moindres, ont réussi la mutation.
Il est un sujet dont on évite en général de parler, qui est celui de la liberté de la presse. Elle a été acquise, en France, dans le sang. Il ne faut pas être grand clerc pour constater qu'elle a quelque peu, aujourd'hui, du plomb dans l'aile. Une "affaire" encombrante pour le chef de l'Etat a conduit à une tentative de perquisition dans les locaux d'une instance à tous égards précieuse, puisque pièce majeure d'un indispensable contre-pouvoir. Où l'on retrouve les liens entre l'Etat et la justice, qui étonne tant nos voisins... Il me semble utile de porter une appréciation générale sur ce "grand débat". Il fait peu de doute qu'il sera instrumentalisé par un pouvoir politique dérégulé, confronté à des formes d'opposition inédites. J'ai conscience, aussi, qu'il peut être un piège. Ce qui ne m'empêche nullement de répondre aux questions posées. J'aurais aimé répondre, aussi, à celles très nombreuses, qui ne le sont pas. Elles concernent au premier chef des pratiques sociétales réputés intangibles, mais redoutables. Aucune ouverture n'est proposée sur la culture, sur l'exercice de certaines libertés, sur l'inflation des dispositions législatives qui, comme on sait, tue la loi, sur une politique extérieure, souvent coûteuse. Et encore moins sur l'Europe, en un moment où le chef de l'Etat se promeut en "guide" d'un espace politique et économique défaillant, sous le regard amusé - ou irrité, c'est selon... - des intéressés. L'absence de ces "questions réservées", comme on disait jadis quand on voulait parler des bas-fonds, en dit long sur l'état véritable d'une démocratie limitée au bon vouloir d'une gouvernance fragile. Et c'est très dommage. Il est, de surcroît, techniquement mal fichu. Impossible d'organiser son propos en paragraphes. On trouvera donc une masse compacte de propos, rendus illisibles par leur densité même. Pour quelqu'un qui a, toute sa vie, tenté d'écrire dans la clarté, c'est très humiliant.
Nous vivons aujourd'hui, en France, une relation de l'Etat au citoyen plombée par une série de choix délétères et de pratiques douteuses. Seule parmi les grandes démocratie, la France est gouvernée - assez mal, on l'a vue récemment, mais ces disfonctionnements ont une histoire... - par une dyarchie. Depuis soixante ans, la République obéit à des pratiques politiques taillées pour un seul homme, perçu comme un rédempteur. De surcroît, depuis que le chef de l'exécutif est élu au suffrage universel - la faute majeure - le Président de la République, l'homme en vue (alors que partout ailleurs, on ignore jusqu'à son nom) est en compétition tantôt fourrée, tantôt ouverte, avec un Premier Ministre réputé mener la politique au quotidien. Ce conflit, dont les exemples sont multiples, souvent tristes, parfois amusants, est inévitable. Le ver était dans le fruit d'entrée de jeu, puisqu'on a vu le Premier ministre Michel Debré violer une Constitution qu'il avait lui-même contribué à mitonner en abandonnant au général de Gaulle la gestion de la guerre d'Algérie, qu'il lui répugnait d'assumer.... La bataille de chiffonniers qui a dominé la dernière campagne pour des présidentielles a amplement prouvé que les candidats étaient loin d'être animés par des sentiments comme ce qu'on appelait naguère "l'amour de la patrie". Quant à l'apparition hypostasiée du nouvel élu - et élu par une minorité, pour réfuter Alain, qui voyait dans la démocratie "le pouvoir par l'addition" - devant le palais du Louvre, elle frôlait le ridicule, mais il en fut qui devinèrent dans ce spectacle la tonalité d'une nouvelle ère. Ils n'avaient pas tort. La population, en général, n'a plus guère d'empathie avec un Président arrogant, dont la photo "officielle", à elle seule, est lourde de symboles... Aujourd'hui, le Premier ministre, à qui devait incomber d'expliquer la politique du gouvernement, se tait lorsque le peuple est dans la rue, attend que le Président de la République sorte de sa réserve hautaine, puis regarde le contemple sans broncher battre les estrades, histrion doué mais au fond pathétique, évangéliser les populations. C'est pitoyable, et il serait aisé de multiplier les exemples.... Il est d'ailleurs assez surprenant de voir l'emprise du chef de l'Etat sur les médias, y compris audiovisuels. Ils sont requis de mille façons et, pour mille et une raisons, auraient bien sûr mauvaise grâce à éluder. Naguère, un ministre de l'information dictait les règles. Aujourd'hui, c'est pire. Il suffit que l'intéressé s'exprime pour être dans l'instant relayé, et ce "grand débat" est le prétexte rêvé pour encombrer les médias, souvent en direct, donc soigneusement préparé par des chaînes complaisantes. Un temps de parole exorbitant des pratiques communes, puisque le Président de la République se comporte, dans les faits, y compris avant des élections décisives, comme un chef de parti. Un esprit inventif a eu l'idée folle d'instituer le quinquennat, ce qui fait coïncider les présidentielles et les législatives. L'Assemblée ainsi élue n'est, au mieux, que le reflet passif des ambitions et du projet politique du chef de l'Etat. On l'a bien vu, entre autres, de façon flagrante dans le vote, illico presto, d'une loi dite "anti-casseurs" qui a toutes les apparences d'un décret-loi. J'y reviendrai. Quant au chef du gouvernement, il lui reste à nourrir l'espoir de prendre la place de celui qui, pour un temps, limite ses ambitions. Ce qui aura valu à des gens de mon âge d'assister à des spectacles assez cocasses, navrants, dont on ne passerait volontiers... Cette Assemblée est, au vrai, peuplée d'élus pour qui la politique est devenue un métier. Il fut un temps où les députés, très peu payés, devaient exercer, pour vivre, un VRAI métier. Clemenceau était médecin et journaliste, le petit père Combes médecin, Poincaré et bien d'autres, avocats. Les "carrières" étaient relativement rares, le processus électif ne favorisant guère les sinécures. Les députés étaient des référents familiers, et pas seulement dans les comices agricoles. Ils sont aujourd'hui visibles - assez peu - dans des permanences difficilement accessibles, et se comportent souvent comme s'ils n'avaient de compte à rendre qu'à leur parti, ce en quoi ils n'ont pas tort. Cette Assemblée est, dans les faits, fort peu "nationale". Certains députés seront ministres, puis, repus, sénateurs. Tous lorgnent, plus ou moins, vers le secteur privé, beaucoup plus lucratif, en pensant qu'ils le valent bien... La place de celle qu'on appelle désormais, comme aux USA, la "première dame" serait aussi à préciser. Dépourvue de tout statut légal, elle devrait s'abstenir de tout engagement et se cantonner dans un rôle de représentation, au côté de son époux, en de rares occasions. Elle devra faire preuve de discernement, d'autant plus si elle a été, dans son parcours professionnel, en délicatesse avec la loi. Il lui faudra évaluer son degré et ses modalités de présence - une robe rouge très courte, haut au-dessus des genoux, dans un pays musulman, est un manque de jugement pénible... -, de façon à échapper à tout cabotinage. Germaine Coty et Yvonne de Gaulle étaient fort populaires, sans se montrer jamais, et encore moins tenant leur époux par le petit doigt... L'ENA est une bien belle chose. Elle propulse aux postes stratégiques de l'Etat des élites, qui se savent telles. Attentives à leur profil de carrière, souvent surpayées, irresponsables au sens juridique du mot, elles appliquent lois et décrets, sans doute avec rigueur, mais sans se soucier des effets induits par la façon dont l'affaire est menée. Le nez dans l'urgence, on les voit éluder le long terme, écorner des pratiques sociétales très ancrées. Ils auront, bientôt, pour peu qu'une loi liberticide soit définitivement adoptée, le pouvoir exorbitant d'interdire toute expression du mécontentement populaire, dans la rue. Or, le sens de l'humaine condition, et les émotions ne sont pas leur eau préférée. Elles font pourtant partie du débat démocratique, et obligeaient, quand les élus allaient au village. Le "peuple", qui tant effraie, sait, comme on dit, faire preuve de résilience. La grande question est de savoir combien de temps. Il faudrait ajouter une autre administration, infiniment plus envahissante, qui est celle des institutions européennes, tentaculaires, aveugles et ruineuses. Elle est LOIN, dans tous les sens du mot, des réalités. Et comment pourrait-il en être autrement ? L'affaire, par un effet d'accumulation a pris de telles proportions qu'il n'est guère possible de demander l'impossible. Tout cela s'accompagner d'un sérieux rétrécissement du pouvoir de décision des Etats. Mais n'était-ce pas, au fond, le but recherché ?
Oui
Ce serait évidemment l'idéal. Mais à quelles collectivités territoriales ? Le département ? On retombe dans l'ENA. Aux conseils généraux ? J'ai connu un élu inactif qui soupirait, accablé de cocktails : "Je bouffe trop de foie gras !" Aux maires ? Ils sont dévoués au suprême, mais démunis devant des problématiques qui parfois les dépassent. Ils doivent faire appel à des "experts" dédiés, aux "cabinets d'études" qu'on leur désigne, et qui ne sont la plupart du temps que des émanations du degré précédent de l'échelle des responsabilités. Lesquels ignorent tout du vécu d'un bourg, mais ont autorité. Ce qui fait, par exemple, qu'on équipe une commune modeste, en quête de sécurité routière, comme s'il s'agissait d'une métropole, avec coussins multiples, etc. Il n'est pas exclu qu'à plus ou moins long terme, dans les communes modestes, il faille chercher longtemps avant de trouver un maire. Accablé de paperasserie, justiciable d'une responsabilité pénale, il est dans l'œil du cyclone. La plupart des maires sont exemplaires. Il est à craindre que le dévouement, à ce prix-là, devienne une denrée rare. Le même retrait risque de toucher les pompiers volontaires, si dévoués et précieux.
Non
Le point crucial est la santé. Les hôpitaux, lorsqu'ils ne disparaissent pas, sont difficiles d'accès.
Il en est une qui pourrait changer la vie. Dans les zones de désert médical - elles se multiplient... -, pourquoi ne pas dédier un site de vigilance pour, selon les disponibilités, savoir qui contacter pour des maux habituels, ne nécessitant pas d'assistance complexe ? Il faut, où je vis, dix mois pour consulter un ophtalmologiste. Ce n'est certes pas le rôle direct des administrations de gérer pareil problème (à supposer que les praticiens, sourcilleux et butés, attachés à leurs "droits", en acceptent le principe), mais alors, qui le fera ? Internet ne doit pas être, pourtant une panacée, quand bien même il tendrait à le devenir. La chasse au gaspillage de papier - au nom de la transition écologique, alors que les publicités (impossible de toucher au marketing) inondent les boîtes aux lettres... - a des effets parfois détestables, privant au quotidien, notamment les personnes âgées, d'informations cruciales.
Non
None
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Peut-être, d'une façon paradoxale, l'administration fiscale, où l'on n'est plus reçu comme un chien dans un jeu de quilles. Aurais-je été le seul à faire une expérience heureuse ?
De toute évidence, l'école de la République. Qu'elle soit sinistrée est peu dire. Le succès, souvent surévalué, de l'école privée - dont beaucoup d'élus, et non des moindres, sortent et chérissent... - en est un signe manifeste. L'important est la stabilité. Depuis des lustres, chaque ministre en charge de l'Education nationale a voulu laisser sa place dans la grande histoire en prônant une réforme. Il y eut Fontanet, Haby, Devaquet et quelques autres. On malmène les programmes, mais aussi les professeurs, invités à s'"adapter", y compris au pire. Lesquels sont trop mal payés pour investir dans ce qui devrait rester une vocation. Un professeur agrégé a un salaire inférieur à celui d'un... aumônier militaire. Ce qui est, au vrai, insupportable. Beaucoup d'enseignants, de surcroît, en viennent à avoir peur de leurs élèves. Il y a à cela des raisons objectives qui ne tiennent pas seulement à la dureté des temps, aux "zones" et à une "clientèle" ingérable. Si la plupart des professeurs sont conscients de leur responsabilité, trop se contentent encore, du haut d'un savoir que nul ne leur conteste, de vendre leur marchandise. L'air du temps y incite peut-être. Tout, ou presque, devrait être mis sur la table, pour favoriser le développement d'une tête bien faite à défaut d'être inutilement pleine. Agir est urgent. Il faudrait se décider à fermer l'accès de l'école à des parents qui n'ont rien à y faire. L'atmosphère scolaire est gangrenée par cette présence massive, envahissante, stérilisante. Heureux ai-je été, il y a trois quarts de siècle, de respirer librement, à l'école communale, puis ailleurs, dans un espace enfin libéré de la tutelle familiale. Mais on le dit depuis si longtemps... La justice est un point sensible entre tous, puisque chaque citoyen peut y être un jour confronté, à raison ou non. Tant qu'il existera un parquet soumis à l'Etat, il n'y aura pas dans ce pays de justice indépendante des intérêts, qu'ils soient privés ou non. Les dysfonctionnements se multiplient, dont "l'affaire" à laquelle tout le monde pense est un exemple presque caricatural, dont un rapport officiel vient de décortiquer les causes, et les conséquences pour l'exercide du pouvoir. Un citoyen ordinaire, ne disposant d'aucun moyen de pression, s'avisant de conserver des documents détenus indûment, et sommé de les restituer par décision de justice, ne tarderait pas à voir débarquer chez lui la maréchaussée, munie de pièces exigeant une restitution immédiate. Ce qui tuerait bien sûr le romanesque, mais prouverait l'efficacité d'une institution aujourd'hui tenue en lisière. Détachée de la sphère politique, la justice le serait par voie de conséquence d'une opinion publique hargneuse - ah, les sondages... - dont le pouvoir est l'esclave consentant. Et peut-être les peines seraient moins aberrantes, plus accordées à l'humaine condition. J'ai parlé dans une autre section de la politique pénitentiaire.
Oui
Non
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L'une des règles cardinales de l'administration, trop irresponsable, serait de ne point infliger au citoyen des réformes ineptes. Le récent découpage des régions, qui viole tout à la fois l'histoire et la géographie, en dépit des critiques réitérées d'autorités compétentes, devrait être perçu - et l'a parfois été... - comme un drame national. Rien n'empêchera un Nantais de se sentir breton, nul Rémois ne se sentira jamais alsacien ou lorrain, pas plus qu'un habitant de Sens ne se percevra comme franc-comtois. Tout cela est, évidemment, d'une totale absurdité, mais s'est vu imposer, sans aucune consultation, par une administration imbécile. On ne peut exiger, comme en Islande, qu'on puisse se tourner vers le citoyen pour lui soumettre l'adoption d'un mot nouveau. Il est en revanche indispensable de ne pas lui imposer des normes qui vont à l'encontre de son identité, perçue comme constitutives de l'être même. Il est presque incongru de rappeler de telles évidences. Mais elles ne le sont pas, la preuve, au royaume de la technocratie...
Oui
Il faudrait, pour cela, les responsabiliser.
Oui
Voir ce que j'ai dit, plus haut, de l'ENA. L'immersion dans le concret s'avérerait indispensable. On commencerait mousse, comme dans la marine. Sans doute est-ce beaucoup demander. Il demeure que l'exercice de la liberté, et pas seulement de la liberté politique, ne peut s'exercer qu'en dehors de l'étau technocratique. On frémit en pensant qu'au terme d'une certaine loi, toute circonstancielle, il appartiendra aux préfets d'autoriser - ou non - le droit de manifester, fruit de tant de luttes.
Tous les territoires sont en difficulté.
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Il y a belle lurette que la démocratie a fui vers d'autres cieux. L'Etat ronronne. Le président de la République, de plus en plus autoritaire, est droit dans ses bottes, qui ne sont pas jaunes. On tente de perquisitionner dans les locaux d'un organe d'information, dans un pays, le nôtre, où la liberté de la presse a été conquise dans le sang. Le Premier ministre suit tant bien que mal le mouvement. Les députés opinent. Le Président de la République ne fait pas mystère de vouloir "encadrer" la presse, qui lui semble n'être pas suffisamment malléable. Si tel était le cas, et s'il existe encore des citoyens dignes de ce nom, il faudrait prôner la rupture. Bref, les Trois Glorieuses... Au plus haut niveau, les "affaires" sont, comme toujours, le symptôme d'une dérégulation acceptée. Le Président de la République a voulu détruire les corps intermédiaires. Il y a réussi, au-delà du possible, et ce défaut de jugement risque de nous accompagner longtemps. Lorsque qu'on n'a plus personne à qui s'adresser, qu'on se retire, superbe, sur l'Aventin, la crise de régime menace. Il en est pour la souhaiter. Option dangereuse, mais qui se profile déjà en certains esprits. Il semble qu'une simple modification de la Constitution soit insuffisante. Il est des Etats, démocraties exemplaires - le Royaume-Uni, par exemple -, qui en sont dépourvus. Lorsque qu'on en est à amender tous les deux ans une Constitution, c'est qu'elle est mauvaise, inadaptée au réel. Il importe donc d'en changer. Le faire en réponse aux pressions de la rue serait dangereux. Mais qui, dans l'Etat où nous sommes, écoute vraiment la rue ? Personne, au vrai, si ce n'est pour réprimer, et avec quelle brutalité !, ou concocter dans l'urgence une loi dite "anti-casseurs" sans doute inefficace quant au but recherché, mais limitera de façon insupportable une forme traditionnelle d'expression en l'abandonnant au bon vouloir d'un représentant de l'Etat... Le "cahier de doléances" que je suis en train de remplir n'est pas, à l'instar de ses prédécesseurs, ouvert à toutes les questions. Il s'agit bel et bien de répondre à un interrogatoire formaté, qui en élude beaucoup, et de très pressantes. Ce qui aurait pu être une authentique enquête citoyenne ne sera, au mieux, que le reflet d'un moment...
Les dérèglements climatiques (crue, sécheresse)
Une réponse unique étant requise, j'ai coché cette case à défaut des autres. Tous ces phénomènes sont des défis majeurs, souvent connectés. Il faudrait y ajouter l'usure des ressources. Encore faudrait-il affronter la question d'une manière qui ne soit pas inepte. Un exemple, particulièrement scandaleux, mais typique. Au nom de la disparition du papier, un hebdomadaire d'annonces légales vieux de plus d'un siècle, qui, dans une région entière, était aussi le seul à parler d'ouvrages de haut niveau, a été purement et simplement interdit de parution par l'autorité préfectorale. On "dématérialise" l'information, au bénéfice de personne. MAIS, dans le même temps, la publicité inonde les boites aux lettres, et les affiches, les "professions de foi" politiques, se portent bien. Pas question de les interdire : il est question, là, de "booster" le profit, dans les deux cas, un profit sacro-saint. Et l'on pousse à la construction de bateaux de croisière gigantesque qui polluent dans de tout autres proportions... Il faudrait y ajouter les maladies émergentes, encore mal connues, mais qui risquent d'induire des pandémies devant lesquelles on se trouvera démuni. Sans oublier que la pandémie, tout au long de l'histoire, a été un régulateur de population. Une entente, sincère, au niveau mondial est urgente. L'évolution d'un nouveau profil climatique, dont il y a de multiples précédents, est un fait massif. Pas une option qu'on serait loisible d'accepter, ou non. Les réponses passent par une adaptation, et celle-ci ne peut être envisagée qu'au niveau de la planète. Tout le reste - y compris, hélas, l'agitation du gouvernement autour de points sensibles, mais plus symboliques qu'efficients... - est du vent.
Non
Ce qui ne conduit pas à le nier. L'histoire du monde, qui est pour l'essentiel une succession d'aléas climatiques, prouve que la perception en est lente, quand elle l'est. Les empires sombrent le plus souvent en silence.
Oui
J'ai beaucoup fait - isolation, etc. Il me reste à changer de voiture...
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Oui
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Je n'utilise pas la voiture pour des déplacements quotidiens
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Les transports en commun|Le covoiturage|L'auto partage|Le transport à la demande|Le vélo
L'initiative individuelle doit garder une place première, mais une coordination souple pourrait revenir à la commune.
Je crois qu'elle fait beaucoup, au moins pour alerter. Les sourds sont encore nombreux parmi les nantis. Il est vain de se bercer d'illusions, et l'on sait ce que valent les sanctions internationales. On peut, aussi, envisager que les gouvernements se réveillent trop tard.
La pédagogie demeure, comme en d'autres domaines, le ressort essentiel. A tout le moins quand elle est sincère, et ne dissimule pas, dans les plis d'un manteau trop large, des motivations annexes opaques,. Voire détourne l'attention d'autres urgences, très concrètes, qui touchent à la vie des gens, au jour le jour.
Votre message a bien été envoyé.