Date de publication : 2019-01-22
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Grand débat - transition écologique

1. Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

Les dérèglements climatiques (crue, sécheresse)

2. Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?

Monsieur le Président de la République. Vous avez compris que « le parc nucléaire Français est une chance pour lutter contre le réchauffement climatique parce que notre parc de production électrique est décarboné ». Très bien. Vous avez indiqué, que « pour le mix énergétique de production d’électricité, il ne faut pas faire n’importe quoi ». Très bien. Aujourd’hui, l’argent qu’on met dans la construction de parcs solaires et éoliens ne concoure pas à l'objectif de baisse des émissions de CO2, c’est de l’argent inutilement dépensé. On remplace des MW déjà décarbonés modulables qui produisent en fonction de la demande du client de manière à sécuriser le réseau, par des MW décarbonés intermittents, aléatoires et asynchrones aux besoins des clients de très faible rendement compte tenu de la situation géographique de la France (12,5% pour le solaire, 21% pour l’éolien chiffres RTE). Arrêtons de subventionner les ENR (5,5 milliards d’Euros annuel voir le calcul ci-dessous, la cour des comptes indique 120 milliards d’investissement au total). Réorientons cet argent sur une véritable transition écologique efficace dans les domaines du transport routier et le chauffage individuel au fuel. On baisserait alors les émissions de CO2 et on éviterait par la même occasion les émissions de particules fines. En finançant le remplacement du chauffage individuel au fuel par des pompes à chaleur on réduirait notre facture d'importation du pétrole (estimée à 10 milliards d'Euros) et on consommerait de l'électricité décarbonée. Monsieur le Président, votre argument est de dire qu'on finance les ENR parce qu'on fait de la recherche sur le stockage qui permettra à terme de stocker l'énergie intermittente des ENR. C'est une utopie, en voici les raisons. Pour stocker de l’énergie, il faut qu’à un moment donné la puissance fournie soit suffisamment supérieure à la puissance consommée. Le site de RTE le montre en temps réel, nous passons des semaines entières avec un anticyclone d’hiver, moment où la consommation est maximale avec une production éolienne à environ 10% de la puissance installée (du 24 décembre 2018 au 7 janvier 2019). Nous ne pouvons pas nous passer de moyens de production puissants et modulables instantanément. Les puissances à stocker sont colossales à l’échelle d’un pays, environ 80 000MW de consommation en moyenne en hiver, le pic de consommation de 2012 est à 102 000MW. Même avec les meilleurs chercheurs, la physique ne nous permettra pas de concevoir de pareilles tailles de stockage. De plus, nous n’avons pas les matières premières pour construire ces capacités de stockage utopiques. Nous serions alors dépendants d’autres pays, la Chine pour ce type de matière première, alors qu’on cherche à arrêter une partie du parc nucléaire, justement pour ne pas être dépendant d’autres pays. Eléments de calcul des 5,5 milliards d’euros investis chaque année dans la construction d’ENR. Les chiffres sont disponibles sur les sites internet de l’état. La TICPE prélève environ 60c€ par litre de carburant. 45% de cette somme vont à l’état. 40% de cette somme financent la construction d’ENR, par le CAS-TE. 60c€x0,45x0,40 = 11c€/litre de carburant que chaque français paye pour la construction d’ENR. En France on consomme environ 50 millions de m3 de carburant. Ceci représente 0,11 x 50 milliards de litres = 5, 5 milliards d’euros par an utilisés inutilement pour le climat.

3. Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

Oui

4. Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?

Le climat change, c'est une évidence. Très chaud l'été, des hivers doux, la faune et la flore sont perturbées. Les récoltes également. On ne compte plus les pluies diluviennes, les inondations induites, avec le lot de pertes humaines et de biens matériels. On ne compte pas les aléas climatiques à répétition qui détruisent les récoltes de nos agriculteurs.

5. À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

Oui

6. Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

Je me chauffe avec une chaudière électrique qui fonctionne à l'électricité décarbonée à 96% venant du nucléaire et de l'hydraulique et un peu d'ENR.

7. Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

Je suis prêt à acheter une voiture électrique, comme seconde voiture, à partir du moment où le coût est au niveau d'une voiture thermique et pour une autonomie de 400km minimum (parce que j'habite une zone rurale). Aujourd'hui, cela m'est impossible au regard du prix. Le prix minimum pour une toute petite voiture, la Zoé, avec 300km d'autonomie est de 38000€. C'est le premier prix ! Même avec les primes de l'état, le français moyen ne peut se permettre l'achat d'une voiture électrique.

8. Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

Même en payant des impôts, s'ils sont correctement affectés à la baisse des émissions de CO2, je suis prêt à changer mes comportements si je peux en supporter les coûts sur mon budget familial. C'est une évidence ! Il n'y a que l'état qui peut vivre au-dessus de ses moyens (allusion à la dette non remboursée depuis des décennies, le sera-t-elle un jour ?), pas le contribuable.

9. Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

Non

10. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?

J'ai répondu non parce que j'ai un chauffage électrique individuel, alimenté par une électricité décarbonée.

11. Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

Oui

12. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?

J'habite une zone rurale. Il y a quelques bus mais ils ne passent pas à proximité, il faut prendre la voiture pour le prendre. Le train est à mi distance de mon domicile à la métropole la plus proche 60km, il y en a peu. C'est le quotidien des zones rurales, sans voiture, on ne peut rien faire. Comment font les personnes au RSA qui cherchent un job ? Elles ne peuvent chercher du travail.

13. Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

Le train

14. Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?

C'est à la région et le département pour les transports collectifs de mettre en oeuvre des solutions alternatives. Mais, il faudrait que l'Etat dote de moyens plus conséquents les territoires ruraux qui n'ont pas de transports collectifs pour qu'ils puissent financer ces investissements rentables sur le plan de l'écologie.

15. Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

Au niveau international, on vend du nucléaire. En Chine, le premier EPR a démarré, le second est en cours de démarrage. L'EPR ça fonctionne, la preuve ! C'est aujourd'hui 1700MW, demain 3400MW d'électricité décarbonée et modulable que la Chine ne produira pas en charbon. Aux prix d'âpres négociations, on a pu décrocher la construction d'EPR à Hinkley Point. Il faut vendre notre savoir faire français en la matière. On sait faire de l'électricité, avec un niveau de sûreté optimum (l'EPR), avec un niveau d'exploitation, d'organisation et de contrôle avec l'ASN que le monde nous envie. C'est une chance, Mr le Président. Une chance ! Les dogmatiques font peur avec l'amalgame Tchernobyl et nucléaire. Ce serait trop long à expliquer ici, mais ce qui s'est passé à Tchernobyl est le résultat d'un système politique qui a influencé jusqu'au niveau d'exploitation d'une centrale nucléaire et des responsables d'exploitation le 26 avril 1986. Même si le risque zéro n'existe pas, les causes de l'accident de Tchernobyl ne sont pas reproductibles en France. En France, passons d'un dogmatisme écolo à un pragmatisme écologique, le réchauffement climatique n'attend pas. On se trompe de combat !

16. Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Mr le Président, j'apprécie votre pragmatisme en matière de transition écologique en général et au niveau du nucléaire en particulier. Le nucléaire est toujours accusé d'être manipulé par un lobby. Vous avez des ingénieurs qui ont dédié leur vie professionnelle et personnelle sur cette industrie, ce ne sont pas de fous dangereux et inconscients achetés par un lobby. Ce sont des pragmatiques et des gens qui ont leurs enfants qui jouent dans la cour de récréation de l'école à proximité de la centrale. Particulièrement sur le stockage de l'énergie que vous croyez possible, écoutez les ingénieurs qui vous disent que physiquement cette situation n'est pas viable, à partir du moment bien sûr où on souhaite conserver une qualité de fourniture, sans coupure. Sinon, c'est un autre choix de société, il existe des pays avec des coupures d'électricité tournantes. Faites leur confiance, écoutez-les. Et réorientez l'argent inutilement dépensé dans les EN, sur ce qui va réellement contribuer à la baisse des émissions de CO2, le transport routier et le chauffage individuel au fuel. Merci, pour les générations futures. Avec le plus grand respect pour ce que vous entreprenez, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma très haute considération.