Emission de gaz à effet de serre & pollution de l'air
A l’image du consensus social de 1945, le consensus énergétique est désormais daté et largement anachronique. Les ajustements successifs ont brouillé les trajectoires, masqué les priorités, et finalement conduit à dégrader la compétitivité d’un écosystème pourtant longtemps exemplaire. L'espace de débat est vampirisé en France par la seule question nucléaire, ligne Maginot de fracture idéologique, qui détourne l’attention des carences béantes de la décarbonisation hors-électrique. Il est pourtant possible de proposer une vision nouvelle et ambitieuse, qui s’émancipe de l’ancrage institutionnel de l’industrie nucléaire, sans sombrer dans le marketing incantatoire de la croissance verte. De manière concrète, il me semble possible de reproduire pour les technologies renouvelables en 2019 le succès rencontré avec le nucléaire dans les années 70 à savoir développer une politique durable et transpartisane qui tire le meilleur du savoir-faire scientifique, managérial et d’ingénierie français. Notre pays a su mettre en musique sa feuille de route nucléaire en optimisant les coûts de financement et de maintenance par un déploiement express et standardisé, permettant un transfert de technologie rapide et le développement d’une filière nationale d’excellence. Il est désormais temps de faire de même sur les renouvelables (solaire, éolien, géothermie, petite hydro...) dont les coûts ont largement baissé. Il n'est pas trop tard et le pays bénéficiera des investissements supportés par les tarifs de rachats de nos voisins allemands ou espagnols. Celui-ci peut se faire sans ignorer notre histoire et notre compétence en matière nucléaire. Il est possible de prolonger la durée de vie des centrales (sous réserve de l’avis de l’Autorité de Sureté du Nucléaire et d’une analyse coût-bénéfice des investissements nécessaires), de développer une filière d’excellence dans le démantèlement dont nous pourrons faire la démonstration avec notre parc, et de tirer parti de l’amortissement de nos centrales pour investir massivement dans les clean tech. Par ailleurs, le secteur électrique ne satisfait que 19% des besoins énergétiques finaux. Si l’électrification fera sans doute augmenter ce ratio, il est urgent de regarder les autres leviers. La France et l'Europe sont en retard pour les véhicules électriques à batterie, mais bien positionnées sur d'autres écosystèmes, au premier rang desquels l'hydrogène et le power-to-X (conversion d’électricité en hydrogène) pour apporter des réponses à tous les besoins non directement electrifiables tels que la chaleur et les processus industriels, la mobilité hors véhicules individuels (aviation, transport maritime, poid lourd longues distances) ou la chimie (production de plastique ou de fertilisants). Ces investissements ont vocation à nourrir le développement d’un vaste écosystème national et européen. Contrairement aux simplifications entendues au moment des faillites et rachats du secteur solaire dans les années 2000, nos investissements ne se retrouvent pas « dans les poches » des fabricants chinois, dont les marges sont souvent négatives. Comme pour l’industrie de l’information et de la communication, l’essentiel de la valeur ajoutée n’est pas dans la fabrication des panneaux solaires ou des batteries, mais dans la recherche et le développement, dans l’installation, la maintenance et la certification, dans les services de gestion et d’intégration au réseau, dans le conseil, le financement et les échanges (blockchain par exemple). Foxconn n’empêche pas la vitalité de la Silicon Valley, bien au contraire. Enfin, du fait de sa dimension locale, le secteur énergétique peut permettre de créer des emplois sur l’ensemble du territoire français, et de concourir ainsi au besoin de décentralisation. Les Français sont de plus en plus nombreux si l’on en croit les sondages à exprimer leur envie de vivre hors de l’agglomération francilienne. La mobilité géographique est encore trop faible alors que les différences de parité pouvoir d’achat entre les régions, catalysées par l’immobilier, représentent un formidable réservoir de « gains de bien-être », à condition de proposer des emplois. L’énergie, comme d’autres secteurs, est de fait un outil puissant de gouvernance.
Non
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Oui
Attention au quotidien (préférer le train que l'avion, mobilité à pied ou en vélo...) et recherche dans le secteur comme activité professionnelle.
Le signal prix est essentiel. Les prix ne reflètent pas les externalités de l'énergie, entrainant une distorsion de nos comportement. Donc à court terme une taxe carbone
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Oui
Un système de leasing d'Etat pour voir dès aujourd'hui les bénéfices économiques, sans que la présence d'un tiers à vocation de profit entraine une hausse des couts pour la société et moi-meme
Oui
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Les transports en commun|Le vélo|Le transport à la demande
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Commencer par être exemplaire...
La transition écologique et numériques doivent aller de paire avec la décentralisation, vecteur de pouvoir d'achat (prix du m2...), de "bonheur" (proximité de la nature) dans un pays qui a toutes les infrastructures en place et d'équité. La décentralisation permettrait de relancer les services de proximités sur l'ensemble du territoires (service public, petit commerce...). ,
Votre message a bien été envoyé.