Date de publication : 2019-01-24
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Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Le président de la République, les membres du gouvernement, les députés,les maires

2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

Oui

3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

associations à caractère social et culturel

4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

quelques réunions locales pour débattre, échanger. Les citoyens n'ont aucun contact avec leurs élus. La création de sites internet pourrait favoriser ce rapprochement où les citoyens pourraient dialoguer avec leurs élus

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

Un élu ne peut pas bien gérer trop de responsabilités en même temps : locales, départementales, nationales. Par exemple un sénateur lors des sessions s'absente de sa mairie ; il est donc obligé de déléguer. Un seul mandat suffit.

7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

Une dose de proportionnelle à prendre en compte pour les élections. (pas plus de 20%). Une proportionnelle plus importante risquerait de rendre le pays ingouvernable. Les oppositions sont rarement constructives ; elles se contentent le plus souvent de s'opposer par principe. C'est ce que j'appelle faire de la politique politicienne. Je suis donc opposé à la proportionnelle intégrale.

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Oui

9. Si oui, lesquels ?

Peut-être au niveau départemental ? Au niveau municipal, lorsque deux communes sont limitrophes, il serait judicieux d'élire un seul maire et des conseillers municipaux des deux communes dont les proportions pourraient correspondre au nombre d'habitants.

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

Rendre le vote obligatoire n'est pas une absurdité. Trop de citoyens ne votent pas ; ils sont souvent les premiers à se plaindre d'un gouvernement qu'ils n'ont pas choisi ; à descendre dans la rue pour manifester. Bref, la vraie démocratie s'exerce dans les urnes et permet de dégager une majorité. Inciter les citoyens à participer aux élections ne se réduit qu'à de bonnes intentions. Certes, le citoyen a la liberté de ne pas aller voter, c'est son choix, mais qu'il ne vienne pas ensuite entraver l'action d'un gouvernement élu démocratiquement, qui a recueilli une majorité de voix.

11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

Oui

12. Si oui, de quelle manière ?

Le vote blanc est un suffrage exprimé. Il peut avoir plusieurs significations. Il faut distinguer le vote blanc d'un vote nul. Je ne vois pas comment il pourrait être pris en compte. Par contre, si dans une élection le vote blanc recueille plus de 50% des votants, cette élection devrait être annulée.

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

La mise en place d'une démocratie participative n'est pas simple. Certaines décisions sont nécessaires, indispensables, sans pour autant recueillir l'adhésion d'une majorité de citoyens. C'est l'un des paradoxes de la démocratie. La majorité des citoyens n'est pas toujours un critère d'exemplarité fondé sur des valeurs. Je rappelle qu'Hitler a été élu démocratiquement. Nous connaissons la dramatique issue de ce vote. De même lorsque l'excellent ministre Robert Badinter a proposé l'abolition de la peine de mort en France, une majorité de citoyens à cette époque s'y opposaient. Certes, écouter les citoyens est une chose, leur donner toujours raison est autre chose. Méfions-nous donc d'une opinion majoritaire, de la pensée unique, qui peuvent nous conduire au pire. L'histoire est là pour nous le rappeler.

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

Oui

15. Si oui, comment ?

Oui, mais encore faut-il en fixer les limites, les règles, leur fréquence. À quoi servirait un parlement s'il fallait voter tous les 6 mois ? Déjà, entre deux élections , tous les partis sont en campagne électorale. Dès qu'une élection vient de se terminer, tous nos élus, tous partis confondus préparent déjà la suivante. Beaucoup de démagogie de tous les côtés et peu de pédagogie. De plus, l'arrivée des réseaux dits sociaux, ne permet pas cette nécessaire pédagogie, où tout est dit, sous couvert de la liberté d'expression. Même les fausses nouvelles sont véhiculées par des hauts responsables de certains partis politiques. Ce n'est pas ça la démocratie dite participative.

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

Je crois que les citoyens ont déjà la possibilité de s'exprimer lors des élections nationales, régionales et départementales. Inutile donc d'organiser d'autres consultations. De plus, l'utilisation de l'argent public est connue. Les médias ont aussi un rôle pédagogique, un rôle d'information ; ils doivent éviter l'information spectacle où le sensationnel et le catastrophique occupent une place excessive.

17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

Le rôle actuel de ces assemblées me semble plutôt satisfaisant même si des améliorations sont envisageables.

18. Faut-il les transformer ?

Non

19. Si oui, comment ?

None

20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

L'histoire des religions fait partie de l'histoire des hommes. À ce titre, il est évidemment nécessaire de l'enseigner. Il serait bon pour tous que chacun soit mieux informé de ce que contient la religion de l'autre. La seule précaution à prendre serait d'éviter tout prosélytisme. Il ne s'agit pas de convaincre , mais d'informer. Une société est laïque lorsqu'elle permet à tous d'adhérer aux diverses croyances, avec comme seule restriction le respect des autres. Cette laïcité est la base même de la vie en commun. L'État doit prendre toutes les dispositions pour éviter tout prosélytisme, dans le système éducatif, dans la société afin que les religions ne soient pas utilisées pour justifier les guerres, le terrorisme, pour disqualifier la raison humaine mais aussi la science. L'État devrait davantage se préoccuper des sectes, des discours dogmatiques particulièrement dangereux pour les citoyens les plus fragiles.

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

La démocratie n'est pas un état dans lequel une société peut s'endormir ; elle est forcément une recherche constante de rapports meilleurs entre les citoyens et donc une meilleure compréhension entre eux. Pour garantir le respect des valeurs intangibles de la République il faut insister sur le fait que dans toute société il y a des droits mais aussi des devoirs que l'État doit faire respecter, que la Justice doit garantir en prenant les sanctions prévues par la loi quand ces droits et ces devoirs sont bafoués. Manifester publiquement est un droit mais pas celui de porter atteinte à la liberté des autres notamment celle de circuler librement. C'est l'ordre public qui doit prévaloir et non le désordre provoqué par une minorité.

22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

Pour renforcer l'engagement citoyen dans la société il faudrait faciliter voire récompenser l'aide que pourrait apporter tout citoyen dans tous les domaines, social, éducatif, culturel, sportif. Je pense aux nombreux retraités dont l'expérience professionnelle pourrait être utilisée dans le cadre de la formation, d'activités scolaires, culturelles et sportives. Leur confier 2 à 3 heures d'activités par semaine, rémunérées très modestement, pour qu'ils se sentent à nouveau utile, pour compenser une partie de leur baisse de revenus, de leur contribution excessive à la CSG. Beaucoup d'entre eux seraient certainement candidats. Le bénévolat comporte des limites.

23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

Les comportements civiques ne se décrètent pas. Beaucoup de citoyens, fort heureusement , s'impliquent dans des actions visant à aider les plus démunis. Mais là encore, leur promotion passe une reconnaissance financière, même si pour la plupart d'entre eux l'argent n'est pas un objectif. Le bénévolat a un coût et donc un dédommagement des frais de ceux qui s'impliquent devrait être automatique.

24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

Je crois avoir répondu dans les questions précédentes. N'oublions pas que dans ce monde, dans d'autres pays , beaucoup vivent des situations dramatiques. Malheureusement nous ne sommes pas en mesure de soulager toute la misère du monde. Par contre, si chacun d'entre nous a un désir personnel d'humanité alors on peut espérer un plus grand désir collectif d'humanité. Ce n'est demain la veille. Gardons espoir !

25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

Dans les multiples parcours de vie il y a une multitude de réponses à apporter. Difficile donc de donner une réponse satisfaisante à cette question compte tenu de la complexité des problèmes, de leurs données en perpétuelle évolution.

26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

Les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne sont malheureusement nombreuses. Les insultes verbales devraient être plus sévèrement sanctionnées et notamment à l'école. Les agressions physiques également à l'encontre des autres élèves, de tous les personnels des établissements scolaires. Il faut rétablir l'ordre dans les classes, créer les conditions d'apprentissage, défendre le droit de tous ceux qui souhaitent travailler et réussir et qui représentent une large majorité.

27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

Il y a des lois pour répondre aux incivilités, des règlements. Il suffit de les appliquer à la lettre sans état d'âme. Il faut rétablir l'autorité dans l'intérêt de tous. Trop de gens confondent autorité et autoritarisme.

28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

Tout dépend de la place de chacun dans la société. Un enseignant, un responsable d'établissement peuvent participer activement à l'éducation à la citoyenneté. Un parent d'élève a son rôle à jouer dans l'éducation de son enfant. La première éducation commence dans la famille. L'école des parents peut être parfois nécessaire.

29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

Les discriminations sociales et notamment à l'école sont trop nombreuses dans notre pays. Les écoles, collèges, lycées "ghettos" existent réellement. La mixité sociale fait cruellement défaut dans nos établissements scolaires. Le séparatisme social et scolaire explique en partie les difficultés de l' Éducation prioritaire depuis plus de 30 ans, et ce malgré les moyens supplémentaires et l'implication des équipes pédagogiques. Il est urgent de sortir de cette "ghettoïsation"

30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

Pour sortir de cette discrimination sociale et scolaire, l'Éducation Nationale devrait sérieusement se saisir de ce problème compte tenu de l'urgence sur certains territoires. C'est de sa responsabilité. Les politiques de mixité sociale ne peuvent se construire et durer sans l'adhésion et l'action conjointe de tous les participants de la communauté éducative, des collectivités territoriales (communes, départements, régions). Chacun doit manifester sa volonté d'aboutir. La bataille de la mixité sociale est loin d'être gagnée dans notre pays même si des expériences locales donnent d'assez bons résultats. Enfin il faut que les établissements privés sous contrat participe davantage à cet objectif national de la mixité sociale.

31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

Oui

32. Si oui, lesquelles ?

Les bénéficiaires devraient apporter leur contribution en acceptant quelques heures d'activité dans un domaine de leur choix, dans une association.

33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

Priorité à donner aux réfugiés politiques, ceux qui fuient des dictatures conformément au droit d'asile inscrit dans notre Constitution. Une régulation est nécessaire

34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

Oui pour les objectifs annuels chiffrés définis par le Parlement.

35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

Répartir ceux que nous accueillons dans des communes qui le souhaitent, qui le peuvent.

36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

Les modalités d'intégration les plus efficaces passent par l'emploi, la formation, l'éducation

37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

La mixité sociale, je l'ai déjà dit, doit être une priorité compte tenu de l'urgence sur certains territoires. Le brassage social est très insuffisant dans notre pays et ce depuis plus de 30 ans. Les plus grandes inégalités dans notre pays sont non seulement sociales mais surtout scolaires et culturelles. Cette ségrégation sociale est un véritable problème pour la société française. Espérons que des actions seront mises en oeuvre rapidement pour réduire ses effets puissants et dévastateurs.