Je partage le point de vue de l'enseignante que je suis. Le système pachidermique de l'Education Nationale est lourd, vertical et peu valorisant. 1) les enseignants, en bout de chaîne, sont ceux qui pâtissent le plus des réformes et autres restrictions budgétaires de fonctionnement, alors que ce sont eux qui sont au contact direct avec les élèves et qui ont le pouvoir de former les citoyens de demain. C'est l'administration qui devrait bénéficier d'un remodelage de fond. Attendre plusieurs mois pour être payé lorsqu'on débute dans le métier ou qu'on change d'académie est anormal. Être renvoyé de service en service pour trouver une solution à son problème est anormal. Patienter dans le couloir du rectorat en attendant que votre interlocuteur ait terminé sa dispute téléphonique avec son conjoint est anormal. Voir des collègues se décourager et pleurer chaque jour devant la difficulté du métier et la sensation légitime de ne pas être écouté ni soutenu est anormal. Bref, la hiérarchie devrait être protectrice et valorisante au lieu d'être écrasante ou ignorante, voire sanctionnante. 2) réformer les programmes et le système est une bonne chose, et va dans le sens d'une meilleure adaptation au monde réel de l'entreprise tourné vers les compétences, l'expérience, les projets et le travail en équipe. Mais cela ne doit pas être fait au détriment de la qualité de l'enseignement, au contraire ! Séduisantes sur le papier, les réformes sont bien souvent impossibles à mettre en œuvre dans leur esprit car elles n'offrent ni les moyens horaires, ni les moyens humains, ni la souplesse nécessaires à un vrai changement. Par exemple la dernière réforme du lycée est intéressante mais demande d'enseigner plus de choses qu'avant en français en 1e avec une heure en moins. Sans compter les heures consacrées à l'orientation qu'il faudra bien prendre quelque part sur la journée de cours puisqu'elles ne sont pas officiellement dégagées. Le tout avec des classes de 35 à 40 élèves. Débrouillez-vous. Et c'est pareil au collège. Résultat de l'équation : il faut des gens pour former nos enfants et nos ados. Et pour attirer des gens-là, il faut revaloriser les salaires, les évolutions de carrière et soutenir l'enseignant dans son autorité. 3) trouver une vraie solution pour les personnels (d'éducation ou de direction) qui sont incompétents et qui mettent en péril une classe, la scolarité d'un élève, un établissement et bien sûr leur propre épanouissement au travail. Dans une entreprise, le salarié fautif est licencié. Dans la fonction publique, il est muté ailleurs et fait des dégâts ailleurs.
Oui
La question de l'insertion des élèves à besoins particuliers. Là encore, l'école inclusive est très séduisante et politiquement correcte. Cela est rassurant pour le parent de se dire que son enfant est traité comme les autres. Mais soyons honnêtes et réalistes : l'inclusion scolaire n'est qu'une réponse inadaptée à un manque de structures spécialisées qui sont soit trop rares,, soit trop éloignées, soit trop chères pour les familles. Et dans le système classique, non seulement les enseignants sont mal formés pour les accueillir, mais le système ne permet pas d'intégrer dignement et efficacement ces enfants. Autrement dit, l'inclusion est très souvent synonyme d'échec. Pour tout le monde. Les collectivités territoriales devraient toutes avoir les moyens nécessaires de proposer aux parents des structures d'accueil scolaire, ou des classes spécialisées pour les élèves autistes, précoces ou dys, avec une prise en charge spécifique et un accompagnement efficace et réel.
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L'accès par le numérique à toutes les tâches et obligations administratives dans l'éducation (du cahier de texte numérique pour la classe à la plateforme I-Prof pour la carrière de l'enseignant).
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Oui
1) La formation des jeunes enseignants est encore trop théorique et déconnectée des réalités du terrain et de la classe (d'où les désillusions et les démissions, entre autres). La réforme actuelle va dans le bon sens. La connaissance du terrain doit être parallèle à la maîtrise d'un enseignement théorique : combien de jeunes collègues brillants dans leur discipline se retrouvent surpris et démunis face à une classe lambda ? Une autre priorité : l'accent doit être mis tôt sur la connaissance de la psychologie d'un enfant et d'un adolescent : cela me paraît primordial avant de travailler avec eux! Les neurosciences nous apportant beaucoup sur les fonctionnement d'un cerveau en situation d'apprentissage que ce serait aberrant de ne pas former les futurs enseignants à ces aspects dans leur parcours d'accès au métier. 2) Il faut également revoir la formation des AVS, vaste fumisterie (même si certains veulent vraiment bien faire). Ce poste est difficile, délicat et demande une excellente connaissance psychologique et comportementale des enfants et adolescents bénéficiant de leur aide, ainsi qu'une solide formation en pédagogie. Or, combien d'AVS n'ont aucune compétence dans ces domaines ? Combien d'entre eux maîtrisent parfois mal la langue française ? Combien d'entre eux n'ont aucune compétence pédagogique ? Ce poste se doit d'être complémentaire à celui de l'enseignant, or il est bien souvent peu efficace, voire inutile. Nombre de parents tombent de haut : sur le papier, tout va bie, l'enfant est pris en charge, accompagné, l'administration a fait son boulot. Mais dans la réalité de !a classe, c'est tout autre chose...!
Des classes à plus petits effectifs, y compris dans le secondaire, pour les établissements implantés sur des communes socialement difficiles.
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Des dispositifs existent bel et bien mais sont parfois inadaptés pour répondre à la diversité et à la complexité des cas. Lors d'une demande pour la mise en place d'un PAP pour un élève par exemple, la réponse du médecin scolaire est plutôt rapide ce qui est une bonne chose. Mais une demande de suivi et de prise en charge par la MDPH devient un parcours du combattant. Des réunions avec l'enseignant référent (pas toujours compétent ni très au fait des démarches administratives), un temps de réponse trop long (surcharge des services ?) alors qu'en attendant l'élève pâtit d'un système qui ne lui convient pas. Et au final un dispositif "rustine" qui est souvent synonyme d'échec. --> revoir le fonctionnement ou l'organisation des MDPH? Car les demandes sont croissantes.
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