Date de publication : 2019-03-03
Code postal : 81000

Grand débat - fiscalité et dépenses publiques

1. Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?

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2. Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?

Contrairement aux idées reçues, les impôts directs censés en principe tenir compte des facultés contributives n’ont pas augmenté et ont même diminué. Sous l'inspiration de doctrines, comme la théorie du ruissellement, leur progressivité a été atténuée au fil du temps sous prétexte de favoriser l'investissement. Seule la TVA qui est un impôt indirect payé sur la dépense par tout le monde, indépendamment des facultés contributives de chacun, a augmenté. Cette évolution, qui est une forme de redistribution vers le haut, va à l’encontre du principe d’égalité devant l’impôt. Le taux normal de la TVA est maintenant de 20 %. C'est beaucoup sur des produits indispensables comme le gaz ou l'électricité ou sur une prestation de service comme une coupe de cheveux. En revanche l’ancien taux majoré de 33% sur les produits de luxe a été supprimé. Un taux d'imposition de 20 % à l'IRPP est considéré comme élevé. La TVA est un impôt sur la dépense. Pour les foyers modestes dont les possibilités d'épargne sont faibles ou nulles et qui dépensent tout leur revenu ou presque, la TVA est donc un équivalent de l'impôt sur le revenu. Il est par conséquent abusif de présenter comme non imposables les gens qui n'ont pas d'IRPP à acquitter Le taux maximum d'imposition à l'IRPP, à la différence du taux normal de la TVA, a baissé au cours des 40 dernières années : dernière tranche à 45 % actuellement (applicable à la fraction de revenu par part de QF > 153 700 € ), contre 65 % il y a 40 ans. Mais la progressivité de l'IRPP est très rapide : 30 % à partir de la fraction de revenu par part de QF > 27 000 €. En outre, les niches fiscales se sont multipliées de sorte que l’IRPP est désormais devenu dégressif, passé un certain seuil. Le taux de l'IS aussi a baissé. Il était de 50 % il y a 40 ans. Il est de 28 % actuellement. De plus il est possible d'échapper à l'IS en délocalisant le siège de l'entreprise. La taxe foncière est un impôt sur le capital qui est payé par les propriétaires d’immeubles. A la différence de l'ISF, autre impôt sur le patrimoine, le passif (endettement pour financer l'investissement) n’est pas pris en considération dans le calcul de la base d’imposition. La taxe foncière est par conséquent moins juste que l'ISF. Il faut dire que les propriétaires de petits pavillons sont plus nombreux que les détenteurs de gros patrimoines et ont droit à moins d'égards. L'héritage n'est rien d'autre qu'un enrichissement sans cause. Il aggrave les inégalités de patrimoine. Lorsque l'héritage porte sur des immeubles, il protège les héritiers de la hausse des prix de l'immobilier que subissent les acheteurs ordinaires. En matière de droits de succession l'abattement en ligne directe est de 100 000 € par héritier contre 42 000 € en 1990. De plus, passé un délai de 15 ans, les donations ne sont plus rapportables fiscalement comme elles l'étaient encore en 1990, ce qui a pour conséquence de permettre le renouvellement des abattements applicables à la transmission fractionnée d’un patrimoine au même bénéficiaire. On observe donc que pour les plus hauts revenus et pour les plus gros patrimoines, la progressivité des impôts directs a diminué par rapport à autrefois. Par conséquent, s'il y a globalement une hausse des prélèvements obligatoires elle a été accompagnée d'une baisse de la justice fiscale. Pour plus de justice fiscale il faudrait donc rétablir plus d’égalité devant l’impôt en supprimant les niches fiscales et toutes les formes d’évasion fiscale, en revenant à l'ISF et en réactivant la progressivité des impôts directs. Les riches préfèrent être mécènes que contribuables. Le mécénat dépend du bon vouloir et permet de se faire mousser alors que l’impôt est une obligation dont le simple respect n’offre pas la même visibilité.

3. Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?

L’inconvénient avec la baisse des impôts, c’est qu’elle est toujours associée par ceux qui la prônent à l’austérité. Or l’austérité concerne plutôt les classes populaires et la baisse des impôts, car c’est rarement celle des impôts indirects, profite plutôt aux classes supérieures. Fillon, par exemple, était un ardent partisan de l’austérité. Tout le monde ne savait pas encore, avant qu’il ne soit couvert d’opprobre, que cet homme politique « à la tête d’un Etat en faillite », selon sa propre formule, s’était gobergé sans vergogne aux frais des contribuables pendant toute sa carrière. Comme ses semblables qui nous gouvernent, il considérait sans doute que l'austérité c'est pour les autres et d'abord pour les classes populaires. Le volume des impôts et le périmètre des dépenses publiques qu'ils financent sont différents d'un Etat à un autre en fonction des choix de société et des orientations politiques propres à chaque pays. Une dépense peut être publique dans un Etat et être privée dans un autre pour répondre à un même besoin. Ainsi les dépenses de sécurité, l'enseignement, l'assurance santé, l'assurance vieillesse, etc.…. peuvent très bien être toutes privatisées. C’est un choix politique. En définitive, il est plus judicieux de comparer les dépenses entre les pays selon leur nature : santé, retraite, enseignement, sécurité, etc.. sans oublier de comparer aussi dans ces différents pays les contreparties à ces dépenses. La France a fait le choix pour des raisons historiques de disposer de l'arme nucléaire et d'entretenir une armée fréquemment utilisée dans le cadre des opex. Ce n'est pas le cas de tous les pays européens. Or les dépenses militaires pèsent très lourd dans le budget d'un Etat. On peut aussi comparer selon les pays les dépenses de nature essentiellement privée, par exemple en matière de logement, de déplacement, de loisirs, de nourriture, etc .... Ce serait intéressant. A cette condition, on peut éventuellement commencer à rechercher quelles sont les dépenses, qu'elles soient publiques ou privées, qui valent la peine d'être augmentées ou d'être diminuées et éventuellement en tirer les conséquences, y compris en matière fiscale, mais aussi en matière de pouvoir d'achat et de revenus des ménages… Ainsi en matière de déplacement, le budget voiture des ménages (achat, assurance, carburant, entretien) est très élevé. Pourquoi ne pas le diminuer ? Le gain de pouvoir d'achat serait considérable. Mais peut-être faudrait-il alors développer des alternatives à la voiture individuelle et adapter les transports publics…. La part du budget logement aussi est devenue excessive pour les ménages. Il est probable qu’avec une dépense publique plus forte dans ce domaine, les ménages seraient soulagés et retrouveraient des marges de manoeuvre.

4. Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...

None

5. S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?

None

6. Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?

Les dépenses sociales sont financées par les cotisations sociales. C’est donc d’abord en supprimant ou en réduisant le chômage et en augmentant les revenus et les salaires que le montant des cotisations sociales pourra augmenter. Les cotisations sociales c’est du revenu différé. Diminuer les cotisations sociales c’est diminuer le niveau de vie. En matière d’assurance maladie, il y a de plus en plus de médicaments dé-remboursés ou moins remboursés. La durée de cotisation retraite a été allongée. En contrepartie pour une même durée de cotisation qu'auparavant la pension de retraite a été désormais diminuée. L’indemnisation du chômage a aussi été revue à la baisse. Il faut d’abord arrêter de diminuer la protection sociale et si possible la ramener à son niveau antérieur.

7. Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?

En matière de fiscalité écologique pourquoi ne pas appliquer le principe du pollueur-payeur ? L’éco taxe et la taxe carbone sont de bonnes solutions. Toutefois il faut offrir des alternatives à la voiture individuelle pour les déplacements quotidiens et diminuer les occasions de déplacements. Pour ce qui concerne le transport des marchandises, on pourrait remettre en question les flux tenduset le zéro stock ainsi que privilégier les approvisionnements de proximité.

8. Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Par les biens et les services qu’elles financent, les dépenses publiques et sociales sont des éléments du niveau de vie. Diminuer les dépenses publiques et sociales revient à baisser le niveau de vie des gens. L’externalisation de certaines taches ou activités est présentée comme un moyen de diminuer les dépenses publiques. Elle est souvent effectuée entre deux collectivités publiques. Elle est aussi obtenue par le biais de la privatisation des services publics. De la même façon, la généralisation de l’ordinateur à domicile a permis aux administrations publiques et aussi à beaucoup d’entreprises de déplacer leurs guichets au domicile des particuliers. C'est autant d'économisé pour les administrations et les entreprises mais pas pour les particuliers. Les équipements micro-informatiques (PC et consommables) et les abonnements internet sont à la charge des particuliers et ont un coût élevé. Ainsi a été opéré insidieusement le transfert sur les particuliers de charges qui incombaient jusque-là aux administrations publiques et aux entreprises. Internet c’est pratique mais c’est payant. Une dépense qu’elle soit publique ou privée reste une dépense. Peu importe à cet égard que le particulier auquel elle incombe soit appelé usager, ayant droit ou client. Il existe toutefois une différence importante. Lorsque l’usager ou l’ayant droit est devenu un client, il fait partie de l’actif immatériel d’une entreprise et représente pour cette dernière une valeur négociable alors que l’usager ou l’ayant droit est regardé par nos dirigeants comme un fardeau pour l’Etat et les collectivités publiques. Pour ceux qui sont soucieux de la valeur patrimoniale des entreprises, il vaut mieux que les gens soient des clients de ces dernières que des usagers des services publics ou des assurés sociaux. Pour ma part, je privilégie les biens communs non négociables aux biens appropriés et négociables. Je n’ai donc pas d’hostilité de principe contre l’impôt et les dépenses publiques ou sociales.

Grand débat - transition écologique

1. Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

La pollution de l'air

2. Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?

Albi, où j’habite, est une ville moyenne de 45 000 habitants au sein d'une communauté d'agglomération de 17 communes et de plus 80 000 habitants. Dans Albi, circule une noria incessante de voitures (principalement diesel) en provenance de toutes les communes de l'agglomération dont les gaz d'échappement saturent et empuantissent l’air ambiant en permanence. Dans une ville moyenne les distances sont courtes. A Albi, pas plus de 5 km. De plus dans cette ville, le relief est plat. On pourrait donc se déplacer autrement que dans un véhicule encombrant et polluant, surtout quand on est seul à bord. Il faut en finir avec l'hégémonie de la voiture individuelle et rendre leur place en ville à des modes de déplacement marginalisés et/ou purement et simplement éliminés : marche à pied, vélo, tramway. Les voitures extérieures à la ville doivent rester à l'extérieur. La vitesse et le stationnement doivent être limités ainsi que le gabarit des véhicules. Vitesse maximum : 20 km/h dans le centre ville et dans les rues étroites, 30 km/h partout ailleurs en ville. Sur les routes ordinaires, une vitesse de 80 km/h maximum est amplement suffisante. Elle permet une conduite apaisée. Les 4X4, SUV, monospaces etc...n'ont pas leur place en ville et doivent en être bannis. Le stationnement doit être payant y compris sur les parkings des zones commerciales en périphérie ne serait-ce que pour calmer les commerçants du centre-ville qui ne supportent pas la concurrence des grandes surfaces. Mais, à l'échelle de la communauté d'agglomération, l'étalement urbain et le zonage des PLU ont fractionné les territoires en spécialisant par fonctions économiques (habitat, activités, commerces, loisirs, etc...) des secteurs éloignés les uns des autres par des distances trop longues qui incitent, hélas, à utiliser la bagnole. Il est désormais difficile de remédier à cette situation sans heurter de multiples intérêts et sans provoquer des levées de boucliers inhibitrices. Il est vrai aussi que le fétichisme de la bagnole est encore très répandu, toutes classes sociales confondues. C’est particulièrement le cas à Albi où est tolérée et même encouragée et subventionnée par le conseil municipal l’activité permanente d’un circuit automobile de vitesse en pleine agglomérations en dépit des nuisances sonores et environnementales qui en découlent pour les habitants. Comme souvent, quand on laisse pourrir une situation, une solution qu’on n’avait pas prévue finit par s'imposer d'elle-même. Elle viendra probablement de la voiture électrique, autonome et partagée et permettra des déplacements moins polluants pour l'atmosphère et aussi peut être moins envahissants dans l’espace public. Mais la maladie du déplacement motorisé inutile et le gaspillage d’énergie qui en résulte ne disparaîtront pas pour autant, sauf si le coût devient prohibitif.

3. Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

Oui

4. Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?

Par des vagues de chaleur excessives dès le printemps et jusqu'à la fin de l'automne, par des épisodes de vents violents ainsi que par des périodes de sécheresse récurrentes. En milieu urbain tout cela est aggravé par la disparition de la végétation et la minéralisation de l'espace qui en résulte. A Albi par exemple, les arbres ont été supprimés le long des voies urbaines pour faire de la place au stationnement des bagnoles. Du coup, dans ces rues il n’ y a plus d’ombre où s’abriter du soleil en été et il fait encore plus chaud. De surcroît Albi cumule les handicaps. C’est une ville bâtie dans une cuvette qui retient la pollution. Cette ville est ceinturée par une rocade engorgée par une circulation automobile de transit (axe Toulouse-Rodez-Lyon) et elle est exposée de surcroît aux nuisances sonores et environnementales d’un circuit automobile de vitesse située en pleine agglomération et dont l’activité, encouragée et subventionnée par la municipalité, est permanente (plus de 200 jours par an). Dans le département du Tarn les plans de prévention des risques se multiplient. Les fréquents épisodes de sécheresses ont provoqués de nombreux désordres aux bâtiments (fissurations des murs et des plafonds) qui ont conduit à instaurer un plan de prévention des risques retrait et gonflement d'argile. Il existe de nombreux PPRI ainsi qu'un plan de prévention des risques d'effondrement des berges du Tarn. Malgré cela, trop des gens ne prennent pas la mesure des catastrophes en cours. Le marché immobilier n'est pas le moins du monde impacté. J’étais enfant dans les années 60. Depuis cette époque j’assiste, consterné, à la dévastation constante et méthodique des paysages : remembrement dans les campagnes, bétonisation des bords de mer, lacération des territoires par des autoroutes dédiées au transit routier international, saccage des abords des villes par l’étalement urbain marqué par la disproportion de zones commerciales hideuses et par la monotonie des zones pavillonnaires. La motorisation s'est répandue à tous les engins, du presse purée à la fusée spatiale. Les trotinettes sont désormais motorisées. Même les bons vieux balais ont été récemment remplacés dans les jardins publics et ailleurs par des aspirateurs-souffleurs à moteur thermique ou électrique. Progression inexorable de la pollution atmosphérique, du bruit et de la laideur visuelle. Voilà les effets néfastes et durables de la motorisation de tous les déplacements et d'un nombre croissant d'activités !

5. À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

None

6. Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

J'essaye dans la mesure du possible de ne pas trop participer à la dégradation de l'environnement par mon comportement. En tan qu'adepte du vélo, je l'utilise pour mes déplacements quotidiens qu’ils soient utilitaires ou de loisirs. Je n'ai jamais fait de voyages transcontinentaux et je trouve vain le tourisme vers des destinations lointaines et exotiques qui s'apparente à du colonialisme saisonnier. Mais je suis bien obligé de chauffer mon logement et j'ai recours pour cela au gaz de ville, donc à une énergie fossile émettant du gaz carbonique. Toutefois, le chauffage central des logements est un progrès incontestable du XX° siècle qui a permis l’amélioration des conditions d’existence du plus grand nombre. On ne peut pas en dire autant de la frénésie du déplacement motorisé imputable, principalement mais pas seulement, à la généralisation de l'usage de l’automobile.

7. Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

J'ai une chaudière à condensation, en principe économe en énergie mais bien sûr pas totalement sobre. Je n'ai jamais bénéficié de l'IKV. Ça ne m'a pas empêché d'effectuer mes trajets domicile-travail à vélo. Je n'utilise et n'ai jamais utilisé que le vélo (sans assistance électrique) pour tous mes trajets en ville et sur le territoire où se déroule ma vie quotidienne.

8. Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

Je connais beaucoup de gens qui aimeraient se déplacer à vélo en ville mais qui ne le font pas, tout simplement parce-qu’ils trouvent ce moyen de déplacement dangereux et qu’ils ont peur de l’utiliser. Les cyclistes ne devraient pas se sentir comme des intrus dans les rues des villes comme sur les routes. Il me semble que certaines mesures consistant à contenir l'invasion de la voiture pourraient décider les gens à se déplacer autrement qu’en voiture et notamment à vélo comme par exemple limiter la vitesse des déplacements motorisés à 20 km/h en centre ville et généraliser la limitation de vitesse à 30 km/h partout ailleurs en ville. Sur les routes ordinaires, 80 km/h est amplement suffisant. Ces solutions ne coutent rien aux citoyens et le coût de leur mise en oeuvre semble supportable financièrement pour la collectivité. En milieu urbain, la plupart des voies de circulation ont adopté un profil routier qui encourage l’hégémonie de la voiture au détriment des modes non motorisés de déplacement. Pour un piéton, traverser la rue n'est pas facile, et devient sur certains axes une sorte d’aventure des temps modernes. Quand on est en voiture, ne pas représenter une menace physique pour les gens qui circulent autrement me parait être une règle élémentaire de civilité. On pourrait rendre aux voies urbaines le caractère de rues qu’elles ont perdu, notamment en élargissant les trottoirs, en replantant des arbres le long des avenues et en limitant l’espace de stationnement des véhicules ainsi que visuellement en ayant recours à un autre type de revêtement que le bitume de couleur noire qui identifie les voies urbaines à des routes. Dans le passé, on a trouvé les moyens financiers pour transformer les rues des villes en routes et les villes en circuits automobiles. Pourquoi ne trouverait on pas maintenant les moyens d'y remédier ? Depuis quelques années on voit réapparaître les tramways dans des villes qui les avaient supprimés. Le changement est donc possible, même s’il consiste tout simplement à revenir aux solutions du passé (même lointain).

9. Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

Oui

10. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?

J'ai une chaudière à condensation, en principe économe en énergie mais bien sûr pas totalement sobre. Il existe sans doute de meilleurs solutions mais je ne suis pas sur qu'elles soient compatibles avec un logement ancien situé en ville.

11. Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

Je n'utilise pas la voiture pour des déplacements quotidiens

12. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?

Je connais beaucoup de gens qui aimeraient se déplacer à vélo en ville mais qui ne le font pas, tout simplement parce-qu’ils trouvent ce moyen de déplacement dangereux et qu’ils ont peur de l’utiliser. Les cyclistes ne devraient pas se sentir comme des intrus dans les rues des villes comme sur les routes. Il me semble que certaines mesures consistant à contenir l'invasion de la voiture pourraient décider les gens à se déplacer autrement qu’en voiture et notamment à vélo comme par exemple limiter la vitesse des déplacements motorisés à 20 km/h en centre ville et généraliser la limitation de vitesse à 30 km/h partout ailleurs en ville. En milieu urbain, la plupart des voies de circulation ont adopté un profil routier qui encourage l’hégémonie de la voiture au détriment des modes non motorisés de déplacement. Pour un piéton, traverser la rue n'est pas facile, et devient sur certains axes une sorte d’aventure des temps modernes. On pourrait rendre aux voies urbaines le caractère de rues qu’elles ont perdu, notamment en élargissant les trottoirs, en replantant des arbres le long des avenues et en limitant l’espace de stationnement des véhicules ainsi que visuellement en ayant recours à un autre type de revêtement que le bitume de couleur noire qui identifie les voies urbaines à des routes. Depuis quelques années on voit réapparaître les tramways dans des villes qui les avaient supprimés. Le changement est donc possible, même s’il consiste tout simplement à revenir aux solutions du passé.

13. Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

Le vélo|Le transport à la demande| des navettes de petit gabarit moins encombrantes que les bus de ville souvent vides et peu fréquents

14. Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?

Dans une ville comme Albi où j’habite, il est anormal que l’activité bruyante et polluante d’un circuit automobile de vitesse en pleine agglomération soit maintenue contre l’avis des habitants et contre les dispositions législatives et règlementaires désormais en vigueur en matière de protection contre le bruit. La municipalité n'est pas en mesure de remédier à cette situation. Au contraire elle l'encourage. Dans ces conditions, comment attendre de la municipalité qu'elle apporte des solutions alternatives aux déplacements urbains polluants ? Pourtant le niveau communal ou intercommunal semble être le niveau adéquat pour résoudre les difficultés inhérentes aux déplacements quotidiens (plan de déplacements urbains). Respecter l'environnement, c'est aussi respecter les citoyens.

15. Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

Les produits importés sont plus néfastes à l'environnement que les productions locales dont la distance de transport est nécessairement plus courte. Or le transport des marchandises est une source de pollution de l'air, des mers et des océans. Il y a beaucoup de biens que l'on peut produire et se procurer sur place sans aller les chercher au bout du monde. Mais en réalité le transport international des marchandises s'explique davantage par le souci de tirer profit du déséquilibre des termes des échanges économiques résultant de la division internationale du travail qu'il ne répond à d'authentiques besoins. Taxer les produits importés semble donc être un bon moyen d'effectuer de meilleurs choix en matière d'environnement au niveau européen et international. Mais est-ce compatible avec les contraintes et obligations du libre-échange ?

16. Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Le pétrole est une énergie bon marché qui est à l'origine de la croissance du XX° siècle. Les énergies de substitution aux hydrocarbures, dites énergies renouvelables, n'atteindront jamais le rendement des énergies carbonées. De plus elles ne sont pas exemptes de risques et de défauts dont on mesurera bientôt l'ampleur : extraction des minerais dévastatrice sur de vastes étendues, progression inexorable de l'enlaidissement des paysages encore intacts du à l'implantation de centrales éoliennes ou photovoltaïques, apparition de nouvelles menaces pour la faune et la flore imputables à ces installations, etc. Tout cela pour un coût économique supérieur à celui de l'exploitation du pétrole. Les taux de croissance du XX° siècle appartiennent donc au passé. Mais sans croissance, les inégalités sont ressenties plus douloureusement car l'espoir (pourtant fallacieux) qu'elles soient résolues par la fuite en avant disparaît du même coup. Dans ces conditions la transition écologique est confrontée à 2 défis principaux ; 1) la réduction des inégalités ; 2) les économies d'énergie. C'est l'occasion de poser la question de la réduction des gaspillages et la question des conséquences de la captation par certains des ressources et des biens communs en vertu d'une conception dévoyée du droit de propriété. La propriété enrichit les riches et appauvrit les pauvres. Les pauvres n'ont pas la maîtrise des prix et des valeurs dont ils subissent la loi. Pour les riches, c'est tout le contraire. Aucune construction juridique n'est définitive. La propriété foncière est historiquement associée à la sédentarisation de l'humanité, mais, en raison de son coût croissant économiquement, socialement et écologiquement, elle est de plus en plus une cause de conflits qu'exacerbent la concurrence et les rivalités résultant de la surpopulation. L'homme est une espèce proliférante. De plus, les besoins individuels connaissent une croissance exponentielle et paraissent insatiables. On dirait que le surnombre a pour corollaire la surchauffe et le sur-régime dans tous les domaines. Mais la croissance économique marque le pas dans les pays les plus anciennement développés. Les pays qui sont pour l'instant en phase de rattrapage connaîtront à leur tour très rapidement le même blocage. En attendant, les dégâts sur la planète sont considérables  (réchauffement climatique, déforestation, érosion des sols, effondrement de la biodiversité, pollution de l'atmosphère et des océans, etc...) et rien ne semble pour l'instant pouvoir les stopper. La raréfaction des ressources renouvelables se fait sentir chaque année de plus en plus tôt. Mais il y a aussi des bonnes nouvelles. Des expériences agronomiques récentes ont démontré qu'il est possible d'obtenir de meilleurs rendements agricoles sans recours à la mécanisation des cultures et sans traitement chimique des plantes des sols par des pesticides et des herbicides. Ça bouleverse toutes les doctrines en vigueur. Bien sûr, ça suppose des exploitations plus petites et davantage de main d'oeuvre. Ça va à l'encontre de la concentration des terres propre à l'agriculture capitaliste et spéculative. Mais ça représente un espoir dans un contexte qui en est avare et c'est peut être une chance pour la France qui est un vieux pays agricole, notamment celle d'offrir dans la production agricole des activités plus gratifiantes que celles qui sont associées à la tertiarisation de l'économie. Il est de plus en plus évident pour les esprits les plus lucides que le modèle de développement en vigueur est à bout de souffle. Dans ce contexte, la frénésie de réformes n’est rien d’autre que la recherche pathétique de solutions destinées à prolonger encore un peu le système existant. Les prétendues réformes consistent prioritairement à sacrifier les droits sociaux et garanties collectives qui ne menacent en rien l'environnement. En réalité, sous couvert de réformes, c’est le conservatisme le plus obtus qui est à l'oeuvre. La ringardise se cache derrière le masque du changement.