Date de publication : 2019-01-31
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Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Pour des raisons de proximité évidente, le maire est celui qui résout les problèmes du quotidien. La démocratie représentative est nécessaire. La délégation à nos représentants élus permet une étude sérieuse et sereine de dossiers souvent trop complexes pour une démocratie plus directe. On l'a vu lors du référendum sur l'Europe. Le texte soumis aux électeurs était trop complexe pour une réponse booléenne "Oui" ou "Non". Ce vote est alors devenu, faute de lisibilité, un outil manipulé par des politiciens contre le pouvoir en place à l'époque. L'utilisation tardive de la démocratie représentative a certes permis de remettre un peu d'objectivité dans ce scrutin mais le mal était fait. Il n'a semble-t-il toujours pas cicatrisé aujourd'hui.

2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

Non

3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

None

4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

Davantage de communication et de confiance. "Les promesses des hommes politiques n'engagent que ceux qui les reçoivent" disait Charles Pasqua. Cette boutade, ce trait d'humour en dit long sur la crédibilité de la parole politique de l'époque et sans doute actuelle. Tous les moyens ne sont pas bons pour parvenir au pouvoir. Un engagement ne vaut que s'il est tenu. On peut comprendre que l'électeur aspire au droit de révoquer les menteurs qui les abusent.

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

Le cumul des mandats génère des maires, des sénateurs, des députés, etc... à temps partiel. L'idée selon laquelle le non-cumul des mandats fait des élus des personnes "hors sol" est une absurdité. Rien n’empêche l'élu d'un seul mandat de s'intéresser à un territoire, de participer à la vie locale bien au contraire : grâce à ce seul mandat il dispose non seulement du temps requis pour s'approcher des concitoyens mais il peut exercer son rôle d'élu dans les meilleures conditions et à temps plein.

7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

Si des sensibilités politiques ne sont pas plus représentées dans nos assemblées c’est que les électeurs n'en veulent pas. À elles d'être plus convaincantes lors des élections. La IVème République a montré en son temps les limites des élections proportionnelles. Le développement du multipartisme qui en a découlé a rendu le pays ingouvernable à l'époque. Le scrutin majoritaire de la Vème République, s'il n'est pas idéal, aura au moins permis de dégager une majorité claire au parlement et de diriger le pays dans l'intérêt du plus grand nombre. Le retour à la proportionnelle ne servira qu'à redonner du pouvoir à des organisations minoritaires qui défendent d'abord leur propres intérêts avant ceux de la nation quoiqu'ils en disent. On les entend appeler de leurs vœux l'arrivée d'une VIème République qui risque bien d'être un navrant retour en arrière.

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Oui

9. Si oui, lesquels ?

Les représentants départementaux et régionaux.

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

En les éclairant beaucoup mieux sur les enjeux d'une élection. Un électeur ne pourra jamais trouver un candidat qui correspond en tout points à ses propres aspirations. C'est pourquoi je suis opposé au vote blanc qui consiste à ne pas choisir. Par ailleurs un responsable politique de quelque niveau que ce soit ne devrait pas pouvoir inciter les électeurs à s'abstenir. C'est plus qu'une erreur : c'est une faute politique et un affaiblissement considérable de notre démocratie. On ne peut pas à la fois appeler à l'abstention ou au vote blanc et ensuite remettre en question la légitimité d'un élu au prétexte de la faiblesse de la participation au scrutin.

11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

Non

12. Si oui, de quelle manière ?

None

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

L'élection n'est pas une fin en soi. Le lien entre l'électeur et l'élu ne doit pas se dissoudre après l'élection. C'est à chacun d'entre-nous d'entretenir et de développer ce lien durant tout le mandat.

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

Oui

15. Si oui, comment ?

Ne soumettre aux électeurs que des référendums rares et sur des sujets clairs qui ne nécessitent pas une initiation longue et fastidieuse. Si la question posée n'est pas simple, elle est interprétée, dénaturée et se retourne immanquablement contre celui qui la pose. Il suffit de voir ce qui s'est produit chez nos amis britanniques. David Cameron et tout son peuple désormais en ont fait les frais. Ce référendum a été une erreur que nous allons payer cher, que nous soyons britanniques ou non.

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

Pour une confiance retrouvée il ne devrait pas y avoir un seul euro d'argent public dépensé qui soit dissimulé aux citoyens. L'intégralité des dépenses publiques devrait être accessible à tous les citoyens.

17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

Le rôle du Sénat et du Conseil économique, social et environnemental doit être de donner un éclairage serein et désintéressé sur tous les sujets en débat notamment à l'assemblée nationale.

18. Faut-il les transformer ?

Oui

19. Si oui, comment ?

Pour représenter nos territoires et la société civile nos sénateurs et les membres du Conseil économique, social et environnemental ne devraient pas être élus ou nommés sans aucune participation directe des électeurs "ordinaires". Rien ne peut justifier qu'un candidat sénateur ait au moins vingt quatre ans quand dix huit ans suffisent pour toutes les autres élections.

20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

Instruire et éduquer tout au long de la vie, pas seulement à l'école ou au lycée. Si l'appartenance et la croyance religieuses pour quelque raison que ce soit méritent le respect de chacun, la possibilité de la non croyance ou d'une croyance différente et son acceptation par tous doivent être, elles aussi, la règle. La non application des règles religieuses aussi appelée blasphème par les religieux ne doit et ne peut concerner que les croyants eux-mêmes et eux seuls. Chacun, croyant ou non, doit être libre de ne pas appliquer une règle religieuse. Rappeler enfin qu'en France depuis le 9 décembre 1905 nous avons acquis la séparation des églises et de l'état et qu'en aucun cas les préceptes religieux ne peuvent avoir la même valeur et la même autorité universelle que la loi républicaine qui s'impose à tous sans distinction.

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

Par un rappel plus régulier des valeurs qui nous unissent tous. Notre république a une histoire qui vaut d'être rappelée. Sa construction s'est faite aussi dans la douleur. Le remettre en mémoire n'est pas un appel à la révolution permanente. Au contraire : notre société s'est toujours pacifiée à l'issue de ces périodes difficiles. C'est peut-être cet espoir qu'il faut mettre en avant.

22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

La participation libre aux scrutins est le fondement de notre démocratie. Peut-être faudra-t-il faire beaucoup plus pour convaincre nos concitoyens, et particulièrement les plus jeunes, de participer aux élections sans pour autant les contraindre.

23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

La bienveillance et l'exemplarité.

24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

Le climat de défiance à l'égard de ceux qui briguent nos suffrages se développe. Non-respect des engagements, de la parole donnée à l'électeur, corruption, soumission aux lobbies, détournement d'argent public, etc.., participent au sentiment du "tous pourris" qui éloigne immanquablement les citoyens des urnes. Le comportement d'un élu doit être toujours et en toute circonstance exemplaire faute de quoi il doit être exclu définitivement de toute élection et de tout mandat. Nous devons tous faire preuve de curiosité à l'égard de la Politique. S'informer et, dans la mesure des possibilités de chacun, participer à la vie démocratique. Le rôle des médias est essentiel à ce propos.

25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

Valoriser davantage l'appartenance à notre belle communauté nationale. Avec les moyens dont dispose notre administration aujourd'hui, nos concitoyens ne devraient pas être tenus de réclamer ce qui leur est dû. Au contraire : l'administration – on sait qu'aujourd'hui avec le Numérique elle en a les moyens – devrait les informer et faire le nécessaire a priori au lieu d'attendre que les intéressés se renseignent et tentent d'obtenir ce qui est prévu par la loi pour les aider et les accompagner. Venir en aide à des personnes dépourvues de moyens pas uniquement financiers, ce n'est pas de l'assistanat mais de la justice tout simplement.

26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

L'agressivité, l'absence de politesse de respect, l'intolérance, la grossièreté et la vulgarité dans les propos, l'invective et la provocation, le mépris... Tenter de corriger ces excès peut conduire rapidement à une situation conflictuelle. L’éducation est une solution mais elle est souvent symptomatique. Le problème est sans doute plus profond.

27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

Je ne sais pas si les pouvoirs publics en particulier peuvent ou même doivent faire quelque chose en la matière. Peut-être l'éducation nationale aurait-elle un rôle à jouer.

28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

Il y a des sociétés, en Afrique notamment, où, avant même de demander quoi que ce soit, on commence par se saluer avec respect et bienveillance. C'est seulement à l'issue de ce rituel introductif où l'affectif trouve naturellement sa place qu'on peut commencer une conversation. Cette façon de faire a l'immense vertu de désamorcer toute agressivité et replace chacun dans sa qualité d'être humain sociable, digne d'estime. Cette qualité relationnelle s'est perdue chez nous. Tout est devenu soit disant si urgent qu'on justifie parfois de s'abstenir de toute convention de convivialité, d'humanité et d'empathie. L'individualisme aurait-il anéanti l'écoute de l'autre.

29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

Le manque de respect à l'égard des faibles. Pour raison d'âge ou de santé par exemple. À l'égard des personnes "différentes" en raison de leur(s) orientation(s) sexuelle(s), pour des motifs politique(s) ou religieux, à cause de leurs origines, de leur couleur de peau ou même de leur accent.

30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

Ouvrir les yeux. Notre société est diverse à tout point de vue. Il faut le voir comme une immense richesse au lieu de se replier sur soi. On sait où conduit le climat de défiance à l'égard de tous ceux qui "ne sont pas comme nous". L'Histoire contemporaine ou plus ancienne ne manque pas d'exemples dans ce domaine. Ne passons jamais à côté d'une occasion de le rappeler.

31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

Non

32. Si oui, lesquelles ?

None

33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

Je suis scandalisé qu'une personne qui vient en aide à un migrant en détresse puisse être poursuivie. La Fraternité est une valeur fondamentale de notre République. En faire un délit n'est pas supportable.

34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

Oui. À nos représentants de définir précisément ces objectifs en expliquant les raisons et les enjeux de leurs propositions.

35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

Continuer à aider les pays d'où sont issus les migrants afin qu'ils soient en mesure de renoncer à tout quitter pour survivre.

36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

Montrer que l'immigration ne sert pas qu'à alimenter la délinquance, qu'il existe aussi une immigration réussie et salutaire pour nous tous. Notre pays a besoin de l'immigration et de ses défis pour évoluer, grandir et probablement aussi pour perdurer.

37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Lutter effectivement contre la ségrégation sociale dans l'habitat. La mixité sociale devrait être la règle. L'appartenance à un quartier "défavorisé" est un marqueur évident d'exclusion qui met à mal notre Égalité républicaine.