J’ai un rêve. Un beau rêve. J’ai un rêve où le mouvements de réveil des citoyens deviendrait la nouvelle révolution dont la France a tant besoin. Un rêve où s’établirait ici une vraie démocratie populaire qui donnerait voix au chapitre à toutes les classes sociales, sous la forme d’une nouvelle Constitution. Où le vote blanc serait pris en compte en tant que tel. J’ai un rêve où la France deviendrait le premier grand pays à se libérer du système politico-financier, comme elle l’a fait plus de deux siècles auparavant avec le système monarchique absolu. Un rêve où l’asservissement de l’Homme pour le profit d’une oligo-minorité, ainsi que la spéculation bancaire, deviendraient illégaux. Où les banquiers seraient mis en prison, et leurs avoirs saisis, pour crimes contre la société. Où nous remettrions l’humain au centre, avant l’argent. J’ai un rêve où l’épouvantail de la dette nationale – qu’on nous agite comme une épée de Damoclès pour justifier la « destruction des structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur » (P. Bourdieu) – disparaîtrait avec le modèle économique capitalo-libéral qui l’a créée. Un rêve où une personne pourrait enfin vivre dignement de son travail, quel qu’il soit. Où les politiciens représenteraient l’intérêt des citoyens plutôt que celui des lobbies. J’ai un rêve où nos systèmes nationaux d’Éducation et de Santé – libérés de la logique néo-libérale – retrouveraient à nouveau leur efficacité. Un rêve où les femmes seraient rémunérées à l’égal des hommes. Où le racisme, le sexisme et l’intolérance disparaîtraient. Où l’ascenseur social ne serait plus en panne. J’ai un rêve où nous bâtirions sur de nouvelles bases une société saine, juste et solidaire. Un rêve où les grands empoisonneurs que sont les géants industriels de l’agro-alimentaire, du pharmaceutique et du pétrochimique, seraient traduits devant la justice pour crimes contre l’humanité. Où notre course aveugle vers l’autodestruction cesserait enfin. J’ai un rêve où une part conséquente de nos députés et sénateurs seraient tirés au sort parmi la population. Un rêve où le référendum d’initiative citoyenne (RIC, ou d’initiative populaire – RIP), enfin reconnu dans notre Constitution, favoriserait la démocratie participative tant au niveau local que national. Un rêve où l’on embrasserait la décroissance dans le respect de l’environnement. Où les ressources planétaires ne seraient plus gaspillées, les biotopes plus empoisonnés, les espèces plus exterminées et la nature plus détruite. J’ai un rêve où l’on mesurerait notre bonheur national brut plutôt que notre PNB. Un rêve où toute violence serait bannie de notre société. Où seraient remises en avant les belles valeurs d’une vraie civilisation : l’entraide, la charité, le partage, la politesse, le sens des responsabilités, la fraternité, l’intégrité, la patience, l’endurance, l’érudition, la culture, la sagesse et l’humilité. Où « Liberté, Égalité, Fraternité » ne seraient pas que des mots. J’ai un rêve où nous vivrions ici-bas selon le verset des Psaumes (133:1) : « Qu’il est bon et qu’il est agréable le séjour des frères ensemble. » Mais ce rêve n’en restera-t-il qu’un ? (Je me suis inspiré ici du fameux « I have a dream » de Martin Luther King Jr.)
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Une partie conséquente (30 à 50%) des députés et sénateurs devraient être tirés au sort parmi les citoyens pour la durée d'un mandat.
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C’est sûr que l’une des clés réside dans l’éducation. Mais ça, c’est sur du long terme. En attendant, je pense que la solution ne peut venir que d’un éveil populaire. C’est l’auto-organisation au niveau local qui sauvera notre société. Cela peut commencer par des actions associatives, du genre de celles qui ont donné leurs preuves ailleurs. Comme des sortes de « vigiles de la civilité » ou d’« anges gardiens », patrouillant les lieux publics deux par deux, qui remontreraient verbalement les auteurs d’incivilités. Toutes les personnes de bonne volonté doivent se sentir concernées et responsables. La société entière se doit d’éduquer ses membres, pas seulement les instances gouvernementales à travers le système scolaire. C’était le cas (et ça l’est encore) des cultures traditionnelles, où tout le monde participait à l’éducation, et où personne (surtout l’enfant et l’adolescent) n’était à l’abri du regard moral des adultes (souvent accompagné de leurs remontrances acerbes). Quel enfant n’a pas caché à ses parents d’avoir reçu une claque d’un enseignant ou d’une voisine suite à une bêtise, sachant qu’il allait recevoir la même d’eux ensuite ? Si l’aphorisme « Homo homini lupus est (l’Homme est un loup pour l’Homme) » est vrai, alors c’est à nous tous d’empêcher de nous entre-dévorer. Lorsque suffisamment d’initiatives citoyennes seront engagées, alors la crainte changera de camp – car c’est souvent celle-ci qui empêche les honnêtes gens de réagir, et son absence qui encourage les perpétrateurs de continuer leurs discourtoisies. Lorsque la masse critique de ceux qui adressent des remontrances citoyennes aux inciviques sera atteinte, les incivilités disparaîtront. Et pas seulement celles-ci, je pense. Car l’incivilité mène souvent à la petite délinquance, qui elle-même conduit à l’infraction pénale plus grave, qui peut mener éventuellement au crime, en une lente spirale vers la transgression, l’illégalité et la violence. Comme l’affirme le dicton populaire : « Qui vole un œuf, vole un bœuf. » Mais sa réciproque est également vraie : celui qui évite de voler un œuf, ne volera sûrement pas un bœuf. De ce fait, prévenir les incivilités empêchera certainement la plupart des indélicats de glisser vers des transgressions plus graves, d’aller commettre des délits pénaux. L’éveil citoyen fait ainsi d’une pierre deux coups.
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Trop souvent, dans les discours dominants (politique, médias), on propose une vision essentialiste (c’est-à-dire ontologique) de la nationalité, sans aucune critique de cet amalgame conceptuel. Selon cette idéologie, une personne serait essentiellement différente selon son appartenance nationale. Le fait d’être né d’un côté ou de l’autre d’une frontière changerait notre nature ! Les partisans de ce fantasme – la trop fameuse (fumeuse) « identité nationale » – ont été même jusqu’à en créer un ministère, ou à l’utiliser comme argument électoraliste. Or, cela constitue pour moi une grande hypocrisie intellectuelle. En effet, la nationalité existe uniquement pour remplir une fonction administrative, et pas du tout identitaire. Elle n’est là que pour indiquer à quelle gouvernance politique on doit payer nos impôts – permettant ainsi à cette gouvernance d’organiser la gestion de la région qu’elle administre (police, justice, armée, éducation, santé publique, infrastructures routières, gestion des ressources, etc.). C’est un système d’organisation sociétale créé depuis le début des civilisations sur tous les continents. Tout d’abord à un niveau très local, puis de plus en plus étendu géographiquement – passant ainsi des chefferies aux seigneuries, puis aux royaumes, et enfin aux empires. Historiquement, c’est en Europe au 19ème siècle, sous l’influence du romantisme, qu’est apparue cette idée de la nation et du nationalisme – c’est-à-dire de l’existence ontologique d’une communauté humaine partageant une unité géographique, linguistique, historique, religieuse et culturelle. C’est la naissance du concept de « génie national ». Selon cela, un pays idéal – la « mère patrie » – serait donc le foyer d’un unique peuple uni par la même langue, la même culture et la même religion. Or, de facto la réalité a été bien différente, et cette idéologie a engendré d’innombrables souffrances humaines, étant à la source du colonialisme, du fascisme et des guerres mondiales (pour rester concis). Combien de frontières modernes coupent-elles des unités culturelles ou des ensembles linguistiques ? Combien de pays souverains abritent-ils plusieurs langues parlées ? Combien de minorités ont-elles subi un épistémicide ou un génocide ? La majorité des conflits actuels de par le monde sont encore la résultante de ce fantasme toxique du nationalisme (les guerres civiles ; les luttes d’indépendance ; les différents frontaliers ; les conflits binaires : Inde vs. Pakistan, Israël vs. Palestine, Corée du Nord vs. Corée du Sud, etc.). Je pense qu’il est ridicule d’attribuer une valeur identitaire (c’est-à-dire essentialiste) à un concept purement administratif. Encore plus de l’utiliser pour fermer ses frontières, et empêcher du sang neuf de renouveler un stock vieillissant. La liberté de circulation est un droit humain trop souvent bafoué. L’honnêteté intellectuelle demande donc qu’on dénonce le concept même d’« identité nationale ». Surtout en France. Et surtout lorsque ce concept est instrumentalisé par des passéistes nostalgiques qui ont une vision raciste et réductrice du monde. Un Français ne serait-il qu’un locuteur leucoderme de la langue de Molière originaire de l’Hexagone, porcinophage et vinophile ? Quid des francophones qui ne sont pas de nationalité française (Suisses, Belges) ? Quid des Français qui n’ont pas le français comme langue maternelle (comme les Basques, les Bretons, les Occitans ou les Ch’tis) ? Quid des Antillais ? Des Mahorais ? Des Guyanais ? Quid des Français d’origine étrangère ? Le raisonnement ad absurdum qui attribue une valeur essentialiste à la nationalité n’entraîne qu’exclusions et souffrances individuelles, surtout lorsqu’il est associé à une échelle de valeurs. C’est ainsi que sont légitimés les « intérêts supérieurs de la Nation », autorisant le pillage et le meurtre. Il est dans l’ordre des choses que les idées de nationalisme et de nation soient appelées ultimement à disparaître – à l’instar de l’esclavage et du sexisme, par exemple. C’en est fini d’agiter ad nauseam l’épouvantail de l’allochtone et de nourrir la phobie du changement ! Personne n’est meilleur que l’autre. Nous sommes tous sœurs et frères, tous unis par nos liens d’humanité. L’humanité évolue et s’améliore à chaque génération. Il est temps de passer au paradigme supérieur, de vivre enfin au niveau digne de notre nature divine. Il y a suffisamment de richesses (et les moyens de les partager) dans ce village global qu’est devenu la Terre, afin que tous sans exception aient accès à l’eau, à la nourriture, au logement, à l’éducation, à la santé et à la sécurité– dans le respect de la nature et de l’environnement. Il suffit d’un peu de justice et de fraternité. La gentillesse et la compassion deviendront nos secondes natures.
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