Date de publication : 2019-01-23
Code postal : 2420

Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Il faut savoir ce que veut dire se faire représenter dans la société. Cette représentation est le rôle de nos élus. C'est pour cela qu'ils sont élus. Si on parle de représentation au travail, un certain rôle doit être attribué aux syndicats tant que ceux-ci n'outrepassent pas leurs droits et prérogatives, ce qu'ils font malheureusement bien trop souvent.

2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

Oui

3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

Associations, oui, syndicats,non. Les syndicats ont déjà trop de pouvoir en tant que tel, notamment la CGT qui n'hésitera pas à bloquer le pays pour des revendications limitées à une catégorie restreinte de travailleurs. On doit se rappeler comment il y a quelques années la CGT a complètement bloqué le port de Marseille pendant des semaines et des mois tout cela parce que Gaz de France employait ses propres employés qualifiés pour s'occuper des connections de ses navires au déchargement alors que la CGT avait décidé que cela devait être le travail de lamaneurs syndiqués à la CGT. Ces grèves qui ont paralysé pendant des mois l'activité du 1er port de France lui ont coûté des marchés énormes et a rétrogradé le port au 4ème ou 5èeme rang Européen, tout cela pour trois ou quatre lamaneurs. Par contre des associations professionnelles pour discuter avec des instances dirigeantes de questions spécifiques à des branches elles-mêmes spécifiques peuvent être une bonne chose. Je ne parle pas ici d'accords syndicaux de branches.

4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

Tout d'abord s'assurer qu'il n'y a plus de cumul de mandats. Ensuite s'assurer que les élus dialoguent vraiment sur le terrain avec leurs "constituants", avec ceux qui les ont élus. Il faut aussi que les électeurs puissent avoir confiance en leurs élus. Est-ce que l'élu est en place pour représenter les intérêts d'un parti ou bien est-il/elle en place pour représenter les intérêts des gens qui les ont élus? La personne élue est élue sous une étiquette, bien-sûr. Cela veut dire que cette personne pronera une politique en accord avec la doctrine politique de la formation à laquelle il/elle appartient. Mais cela veut aussi dire que cette personne peut et doit voter quelquefois en opposition avec son parti si elle juge que cela met en jeu les intérêts de ses électeurs. Par exemple, voir un député LREM se faire évincer du parti parce qu'il a voté contre l'ordre du parti m'apparait aussi anti-démocratique que contre-productif et montre bien aux électeurs que c'est bien l'appareil politique qui est plus important que la mission de représenter une population.

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

On ne peut pas tenir deux postes en même temps et être efficace. Soit on est maire, soit on est député. Un député doit être aussi sur le terrain, parler aux gens qu'il ou qu'elle représente. La réalité sur le terrain, la réalité des provinces n'est pas celle des bureaux feutrés de l'élite parisienne et patricienne. On ne peut pas en même temps administrer une ville 100% de son temps et être député ou sénateur 100% de son temps.

7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

Tout d'abord il faut une bonne fois pour toutes éviter les parachutages et au lieu de parachuter tel ou telle depuis Paris dans une région, laisser les gens du cru se présenter sous l'ètiquette d'un parti mais avec la nécessaire coloration locale. Après tout les électeurs d'une région ont des demandes et spécificités qui divergent de celles d'autres régions. Il faut donc d'un côté laisser des candidats se présenter sous une étiquette politique mais aussi être sûr que ces candidates sont du cru, viennent de la région. Certains parachutages sont absurdes. Par exemple, voir un Jean-Luc Mélenchon se présenter à Marseille parce qu'il a des chances d'y gagner était une absurdité, malgré son élection. Certains ont parlé de proportionnelle pour mieux représenter toutes les sensibilités politiques. Si le découpage de la carte électorale était fait de telle manière que les représentations soient équitables, la représentation serait meilleure, et il ne serait donc pas nécessaire d'avoir recours à la proportionnelle.

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Oui

9. Si oui, lesquels ?

Je n'aime pas la mention "hors députés et sénateurs".... Je me permets d'insister sur ce point de vue. Nous avons trop de députés et trop de sénateurs. Français de l'Étranger habitant aux États-Unis je constate la différence. Les USA avec 300 Millions d'habitants ont 100 sénateurs (deux par État) et 435 représentants (députés). La France avec 65 Millions d'habitants a 348 sénateurs et 577 députés. En ce qui concerne les élus locaux, il faut absolument réduires les "doublons" comme par exemple entre conseils départementaux et conseils de région. Au niveau national, fusionner certaines assemblées entre elles tels le Sénat et le Conseil Économique et Social.

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

La participation aux élections est trop faible (plus forte qu'aux USA par contre). Il faut reconnecter les Français avec le système électoral dans tous les enjeux auxquels le pays doit faire face. Si les électeurs font confiance au système alors ils voteront. Par contre, s'ils se disent que de toute façons cela ne sert à rien. que leur voix ne comptera pas et que ce sont toujours les mêmes que l'on retrouve au pouvoir, alors les gens resteront chez eux. Il faut pouvoir aussi développer une forme de vote électronique sécurisé pour inciter plus de gens à voter. Prendre en compte le vote blanc est aussi un moyen de ramener les gens vers ler urnes car ainsi leur vote sera compté et aura une signification.

11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

Oui

12. Si oui, de quelle manière ?

Je pense qu'il faut le comptabiliser dans les résultats d'élections. Cela peut servir par exemple à mieux estimer la répartition des votes. Ainsi si un candidat est élu pour une fonction publique quelle qu'elle soit il faut comprendre la relation entre cette élection et le nombre total de votants. Par exemple, Madame X se présente contre Monsieur Y dans une élection. Elle est élue avec 55 % des "suffrages exprimés". Si 55% de ces suffrages représentent seulement 40% des électeurs votants et qu'un nombre très important de votes sont blancs cela peut démontrer qu'aucun des deux candidats n'était préférable pour la majorité des électeurs. Cela peut permettre aux partis politiques ou autres intervenants impliqués dans la vie politique de repenser toute leur strategie politique et électorale de manière à mieux cerner la direction vers laquelle l'électorat veut aller. Cela peut aussi amener plus de gens à venir voter, car leur vote sera pris en compte.

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

La réponse la plus évidente pour moi est le référendum tel qu'il se pratique aux États-Unis. Chaque année au mois de Novembre, les électeurs sont appelés à se prononcer sur des initiatives et réformes locales. Certains sont "binding" c'est à dire que leur résultat aura force de loi. D'autres sont "non-bindings" ce qui signifie qu'ils sont seulement consultatifs et quel que soit le résultat, cela n'aura pas force de loi et ne sera pas appliqué. En France, les modalités de tels référendums peuvent être établies de la manière la plus appropriées pour un référendum local (au niveau d'une municipalité, d'un département our d'une région). Un référendum d'initiatve nationale doit être étendu dans son dispositif d'enclanchement c'est à dire qu'un référendum peut être proposé grâce à une inititiative présidentielle ou législative (ce que permet la constitution actuelle), soit par une initiative populaire avec la signature d'un certains nombre d'élus. Ainsi pour qu'un référendum soit proposé aux Français, il faudrait par exemple qu'une association, on un groupement propose un sujet d'intérêt national, et que ce référendum trouve un certain nombre de signatures pour le parainner (10.000 - 50.000 - 100.000). Il faudra décider qui pourrait être habilité à parrainer, Il y a un danger cependant. Par exemple, tout parti politique, groupe de pression ou centrale syndicale pourrait utiliser un tel processus pous contrer l'action d'un gouvernement, ou bien faire passer un "agenda" privé qui ne concerne qu'un petit groupe d'intérêt. Donc un tel référendum doit être encadré dans son inception, sa mise en place et son implémentation. Les référendums locaux sont une nécessité absolue en France.

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

Oui

15. Si oui, comment ?

Voir ma réponse ci-dessus. L'initiative peut être celle d'une association, ou d'un groupe quel qu'il soit mais dans la mesure où la proposition de référendum a obtenu un nombre suffisant de parrainnages pour être proposé. Le référendum ne peut pas être seulement à l'initiative d'élus.

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

Le faire par voix de référendum, notamment au niveau local. Par exemple, la situation du Val-Tram dans la région d'Aubagne dans les Bouches du Rhône. C'est un projet de tram-train visant à utiliser une voice SNCF désafectée pour desservir les agglomérations grandissantes entre Aubagne et Aix-en-Provence. Tous les maires sont pour, les populations sont pour, les fonds déjà désignés. Mais l'agglomèration d'Aubagne et des Pays de l'Étoile tombe maintenant sous la juridiction de la Métropole de Marseille. Pour des raisons politiciennes qui n'ont rien à voir avec la situation sur le terrain, les politiques responsables au sommet avaient jusqu'à maintenant bloqué le projet, pourtant viable prétendant que les les fonds pouvaient être utilisés pour autre chose. Fort heureusement il vient d'y avoir un changement de "leadership" et le projet est remis sur les rails, littéralement parlant. Si les citoyens avaient eu leur mot à dire sur ce sujet, le projet aurait déjà été lancé depuis longtemps. Un autre exemple, celui de certaines grandes villes qui décident de dépenser de l'argent sur des projets d'embeliissement qui coûtent une fortune mais d'un autre côté délaissent tout simplement le problème des habitations insalubres qui s'effondrent. Si les citoyens avaient leur mot à dire, cela ne sse passerait probablement pas. Comment le faire? Il faut créer des commités représentatifs qui cernent le problème, établissent les paramètres de discussion. Ces comités fournissent en rapport qui servira de base à une consultation de la population par voie de référendum consultatif ou non.

17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

Tout d'abord il y a trop d'assemblées, de conseils... Les gens s'y perdent. Combien de français connaissent à ce jour le rôle et l'existence du CESE? Il a d'ailleur été proposé par certains de le fusionner avec le Sénat. Le Sénat doit être une vraie deuxième chambre indépendante comme l'est le Sénat aux USA. Il doit être élu au suffrage universel direct et non avec un système de grands électeurs. Les Sénateurs doivent. comme les députés être des gens de terrain, connaissant bien leurs électeurs, les représentant d'une manière efficace et honnête. Le Sénat représentera vraiment nos territoires si les sénateurs sont sur le terrain et non enfermés au Luxembourg. Tout donc revient à une action sur le terrain pour comprendre les problématiques en étant en contact avec les territoires, et donc faire évoluer la situation une fois à Paris.

18. Faut-il les transformer ?

Oui

19. Si oui, comment ?

Comme noté ci-dessus, il y a trop d'assemblées, de conseils... Il faut les rendre efficaces, les réduire en nombre, les fusionner si nécessaire. Le Sénat doit être vraiment représentatif des français et se doit donc d'être élu au suffrage universel directe. Il doit être une vraie chambre haute et non pas une chambre pour donner son blanc-seing à toute décision venant de l'Assemblée Nationale. Les deux chambres doivent se compléter un peu à l'américaine avec des pouvoirs distincts mais égaux.

20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

Tout d'abord ne pas toucher à la liberté d'expression, de pensée et de religion. Ne pas toucher non plus au principe absolu de laïcité sans tomber dans l'hystérie. Je n'ai aucun problème qu'un chrétien travaille avec un pendant en crucifix, qu'un juif porte une yarmulke, qu'une femme musulmane porte un voile. Toutes les religions doivent être respectées mais elles doivent aussi respecter la laïcité du pays, d'où vient cette laïcité, quels sont les élements, historiques, sociaux et religieux qui ont fait le pays. Les religions ont tendance à entrer dans le débat public comme les églises catholiques et protestantes dans leur opposition à l'IVG ou au mariage pour tous. Toutes les religions doivent être sur un pied d'égalitè. La France a des racines judéo-chrétiennes. Cependant un trés fort pourcentage du pays est maintenant de confession musulmane. Il faut pouvoir définir exactement ce que cela peut changer dans les rapports des religions avec l'État. Une minorité active de la communauté musulmane (souvent salafiste) prône un déplacement ou une subsitution de certaines lois françaises avec des lois inspirées directement de la charia. Je l'ai entendu personnellement maintes fois. Une majorité silencieuse de la communauté musulmane veut pouvoir pratiquer sa religion sans entraver leur épanouissement en tant que français. le problème devient évident quand des principes énoncés dans une religion viennent en directe contradiction avec les lois de la République. On peut citer le rôle de la femme dans la société musulmane, qui, bien que souvent compris et accepté par les femmes musulmanes vient en contradiction, en opposition avec le principe légal de l'égalités des sexes dans la loi. On peut aussi citer l'opposition des chrétiens et quelquefois juifs au mariage pour tous ou à l'IVG qui là aussi se bute à la loi. Donc l'État se doit de pouvoir faire accepter et respecter cette distinction. Ceci est vrai même dans le cadre de la vie interne des associations, des religions . Cela peut aussi être vrai dans certaines situations extrêmes quand les lois de la Répûblique ne sont plus respectées même au niveau individuel et privé.

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

Tout d'abord le dialogue inter-religieux. Mieux se comprendre pour mieux comprendre ce qu'est d'être français en 2019. Il faut décider quelles sont ces valeurs intangibles et donc décider qu'elles ne sont pas négotiables. Il faut rendre obligatoire une instruction civique. Entendons-nous bien! Je ne parle pas d'instruction d'un certain mythe de l'histoire de France (nos ancêtres les Gaulois). Il faut comprendre que la France a toujours été un pays d'immigrants, tout comme les USA. Donc être Français veut dire accepter tous, malgrés nos héritages culturels et religieux dissimilaires de vivre sous un même toit en respectant des principes inaliénables du vivre ensemble. C'est pour cela que nous avons une Constitution, que nous avons des lois. Il est vrai que beaucoup de ces principes inaliénables ont été bâtis sur des bases judéo-chrétiennes. Il ne faut pas s'en cacher, l'accepter et comprendre comment, culturellement et historiquement cela s'est produit.

22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

Cela dépend de quel engagement il s'agit. Engagement citoyen est un grand mot qui englobe beaucoup de choses. Le problème de la France est sa centralisation aigüe. Pour pouvoir avoir un engagement citoyen, il faut que les citoyens sentent qu'ils peuvent faire une différence à l'échelon local.

23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

Il y en a tellement. Tout d'abord il faut promouvoir le respect l'un de l'autre. Être Français, ce n'est pas une religion ou une couleur de peau. Ëtre Français c'est partager avec les autres une certaine idée de société, généreuse et pacifique, tournée vers le monde et tournée vers le futur. C'est une manière d'aborder la liberté. En Amérique, onj est libre de faire pratiquement ce que je veux. Si on empiète sur le voisin, ce n'est pas notre problème. En France, ma liberté stoppe où commence celle de mon voisin et vice versa. Cela veut donc dire qu'il y a une constante interaction acceptée qui régit notre vie. Je suis libre de penser, de pratiquer la religion que je veux, de dire tout haut ce que je pense. Je ne suis pas libre d'imposer ma religion aux autres, de les forcer à penser comme moi, même si je dois pour se faire utiliser la violence. Nous sommes en constante interaction, ce qui nous force à des règles de courtoisie, de savoir-vivre. Ces règles se retrouvent sur la route, dans les transports en commun, sur nos lieux de travail, dans nos familles, dans notre vie politique et sociale. Comportements civiques à promouvoir (sans order particulier): 1. Respecter l'espace commun pour les autres. Ne pas dégrader et souiller un espace public que d'autres utilisent, notamment des enfants. 2. Respecter les pensées et les religions des autres. 3. Respecter les origines culturelles, religieuses et ethniques de tous. 4. Respecter l'environnement, du mégot de cigarette que l'on jette dans la rue ou dans une forêt au comportement outrancié de vacanciers dégradant l'environnement de leurs vacances. Cela s'applique aussi aux sociétés (entreprises) qui ont une responsabilité civique è ce niveau-là. 5. Respecter la diversité française dans toute sa beauté. C'est ce qui fait la grandeur de la France. Je ne parle pas simplement de diversité des paysages. Je parle de diversité de cultures qui toutes trouvent leur place dans une société française enfin apaisée et qui comprend que d'être français c'est adhérer à un projet de société commun dans ses grandes lignes (même si en désaccord dans son implémentation). C'est adhérer à une conception sociale de la vie du pays avec ses limitations. 6. Respecter aussi l'un l'autre intellectuellement et socialement. Le mépris social et la lutte de classes sont devenus un poison, un fléau en France. Ayant été professeur dans un collége hupé de Paris il ya bien des années, j'ai pu constater la condescendance d'une classe riche et éduquée et la plupart du temps parisienne pour ceux qui n'ont pas pû, pour une raison ou pour une autre, être à leur niveau. Ceux-là appartiennent à une classe inférieure, la populace. Respecter et aider, c'est important sans pour autant sacrifier à l'excessif. La réciproque est que le Français est devenu jaloux de tout et de tous. Si quelqu'un a réussi dans la vie, on le jalouse, on l'accuse, on le soupçonne. On en arrive à développer une relation maladive avec tout ce qui concerne l'argent. Cela se traduit par cette mentalité bien française qui conduit à toujours court-circuiter le système (impôts, avantages sociaux etc...). Respecter les autres et ne pas les jalouser constamment. 7. La politesse généralisée: Cet forme d'incivisme en France a maintenant atteint des proportions telles que si ce manque de civilité n'est pas "adressé" et redressé nous ne pouvons que reculer. Incivisme dans le métro, sur la route, dans les magasins, dans les queues à la banque, à la poste etc... ëtre poli est un minimum.

24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

De nos jours toute campagne de communication quelle qu'elle soit se fait par l'intermédiaire des médias sociaux et de l'internet. Il faut faire des campagnes publicitaires intelligentes sous forme de mini films, de courtes séquences... Beaucoup en riront peut-être mais il en restera toujours quelque chose dans l'esprit des gens. Il faut établir une charte de civilité. Pour les nouveaux arrivants en France, en plus d'apprendre la langue, il leur faudra apprendre ce qu'est la civilité en France. Après tout la civilité est fonction d'une culture d'origine. Ce qui est considéré comme un comportement civique en France ne l'est pas forcément dans un autre pays. Cela se voit dans des comportements journaliers, des interactions souvent inappropriées, des attitudes de conduite routière et bien d'autres petites choses qui pourtant sont fondamentales. Toute personne réclamant un statut d'immigrant en France se devra d'apprendre ce qu'est la civilité en France, peu importe que cela s'oppose à une certaine habitude culturelle. Le prix à payer pour s'installer dans un pays est d'en accepter un certain nombre de choses dont ces comportements civiques. Ces nouveaux arrivés pourraient signer une charte civique.... Pour les français eux-mêmes, il faudrait pouvoir développer des actions civiques, des associations de volontaires pour aider justement à contrer ces comportement non-civiques.

25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

1. Enlever l'idée à certains fonctionnaires qu'ils sont tout puissants, de par leur statut, leur autorité sur les administrés et que donc ils peuvent se permettre n'importe quoi. Donc il faut inculquer aux membres de l'administration - et quels qu'ils soient - que leur devoir est de travailler pour l'administré, de pouvoir aider, conseiller, comprendre et résoudre avec compréhension et quelquefois avec gentillesse. Les membres de l'administration ont beaucoup d'avantages sociaux et financiers. Avec eux viennent donc des responsabilités. Il faut vraiment commencer par inculquer ces principe à tous les membres de l'administration, qu'ils soient sortis de grandes écoles formatrices d'élites telle l'ENA ou autres ou bien entrés dans l"administration par concours pour travailler dans l'administration (La Poste, les impôts et autres services publics). Ils travaillent pour les administrés, pas le contraire. 2. Un citoyen français qui sera respecté par l'administration sera quelqu'un qui respectera en retour. Avoir à faire à l'administration ne devrait jamais s'apparenter à un parcours du combattant.

26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

Il y en a tellement: Manque de politesse, manque de délicatesse, manque de civilité dans les transports en commun, dans les rapports avec l'administration (dans les deux sens), dans la rue, sur les routes etc...

27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

Éduquer avant toute chose. Puis il doit arriver un moment quand il faut réprimer, réprimander. Les incivilités sont dans certains pays tel la Suisse considérées comme des infractions et punies par la loi.

28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

Commencer par être civil soit-même. Si les gens comprennent l'autre et finissent par se respecter, l'incivilité reculera. L'incivilité survient aussi quand les gens se sentent maltraités, bafoués ou traités malhonnêtement.

29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

Les discriminations sont à tous les niveaux, multiples et réciproques. On constate des discriminations contre des groupes ethniques ou religieux. Les gens discriminés vont toujours en retour discriminer eux-mêmes.

30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

Éeducation, éducation. éducation. Éducation à tous les niveaux et pour tous.

31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

Oui

32. Si oui, lesquelles ?

Ëtre solidaire est une des forces de la France et du Français. Mais les bénéficiaires de cette solidarité trop souvent la prennent comme un acquis, un dû sans réciproque. Cette solidarité leur est dû, point. On en arrive donc à une société d'assistés qui n'ont aucune incentive à être des acteurs actifs de la société. Ces contreparties pourraient être de demander aux récipiendaires de s'impliquer dans des causes charitables et d'entraide. Une autre contrepartie pourrat être un obligation d'éducation et des mécanismes pour pouvoir sortir de la pauvreté par exemple.

33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

Le problème de la France est que nous voulons d'un côté être terre d'asile et d'un autre côté préserver une unité sociale et un mode de vie, un modèle social que nous ne sommes plus capables de maintenir. Au risque de choquer je dirais qu'il est important de regarder la réalité de l'immigration en face, ses causes, ses différentes facettes et ses conséquences. Une société, un pays, évolue au cours des siécles, Une société s'établit, prospère et fonctionne plus ou moins d'une manière harmonieuse aprés nombre d'expériences douloureuses dont elle est sortie. Une société est le produit d'immigrations successives, certaines brutales (les invasions germaniques et autres avant notre Ére, l'invasion romaine par voie de conquête militaire), d'autres plus pacifiques et progressives. La France, tout comme l"Amérique est un pays d'immigration. Quand j'entends certains parler d'une France blanche et chrétienne je grince un peu des dents car la réalité française est tout autre. Savons-nous par exemple que la France fut au tournant du XXème siècle le second pays d"immigration après les États-Unis? Immigration des pays d'Europe Centrale de de l"Est, des pays méditerranéens, notamment l'italie, l'Espagne et le Portugal, des (anciennes) colonies françaises d'Afrique, d'Amérique et d'Asie. La France est un pays métissé et l'a été depuis fort longtemps. La fameuse phrase, le fameux mythe de "Nos ancêtres les Gaulois" ne s'applique plus depuis bien longtemps. Mais voici où à mon sens se trouve le problème. Une immigration doit être pensée et mesurée. Ouvrir les frontières sans retenue, sans critère d'admission est un danger. Deux sortes d'immigrés se présentent: économiques (réfugiés économiques) et réfugiés politiques c'est à dire fuyant des persécutions dans leur pays d'origine. Quand des réfugiés quels qu'ils soient entrent en France, ils ne parlent pas le Français pour la plupart, sont tous de culture disparate, pour la plupart issues de la disparité musulmane. Ils vont naturellement chercher à se regrouper entre eux, à essayer d'établir dans le nouveau pays l'environnement religieux et culturel qu'ils avaient et connaissaient dans leur pays d'origine. Ce processus sera d'autant plus accéléré avec un sens de sécurité qui maintenant existera car la France fournira les moyens de subsistance avec les aides sociales et autres. Essayer de recréer dans la nouvelle terre les références culturelles qu'ils avaient dans leur pays d'origine est normal et compréhensible. C'est un phénomène inhérent aux migrations. L'Amérique en est le témoin de référence. Souvent ce processus se fera sans réalisation de la présence d'une société dèjà existante sur place. Tant que l'implantation reste limitée, on verra les membres de la société déjà existante aider la nouvelle communauté à se mettre en place et à s'intégrer dans le cadre plus large du pays. Par contre, si l'implantation est rapide et non contrôlée avec une arrivée massive de migrants, une telle installation risque de changer un fragile équilibre social et économique. Les migrants voudront - à juste titre - recréer donc sur un petit bout de France le groupement religieux, social et culturel qu'ils connaissaient et dans lequel ils pouvaient et peuvent se retrouver. Ils recréent ce qu'ils connaissaient avant mais sans guide, sans repères et avec une absence totale de réalisation ou même de conceptualisation qu'une société, une civilisation est déjà en place. C'est à ce moment-là que l'immigration va devenir problématique, Une immigration massive, non préparée, humainement, socialement, économiquement ne peut se réaliser dans la sérénité et dans la paix. Les migrants ne sont pas préparés à s'installer dans un nouveau pays dont ils ignorent tout, la langue, la culture, la société. Les mécanismes ne sont pas en place pour les accueillir incluant d'ailleurs les mécanismes financiers. Souvent ces problèmes migratoires nous en sommes responsables. En déstabilisant certains pays, nous provoquons des crises politiques et humanitaires que nous n'aurions pû prévoir. Nous avons donc un devoir de résoudre le problème. Faut-il le résoudre à la source, forçant des changements de régime, des réformes, des règlements pacifiques, éradiquant la fatale corruption ou bien devons-nous le fixer à nos frontières? Je pense que lorsqu'une masse critique a été atteinte, le pays ne peut se permettre de recevoir de nouvelles masses migratoires sans mettre en danger le fragile équilibre social. On comprend pourquoi. On consent des aides énormes aux migrants, aides que l'on refuse bien souvent aux français eux-mêmes d'où un ressentiment légitime, et une montée des extrémismes. Si on rajoute à celà une méconnaissance de la culture de l'autre, surtout dans le cas d'intolérance religieuse et de refus d'adaptation et d'intégration on va au désastre. L'être humain est tribal par nature. Si l'on n'appartient pas à la tribu on est un étranger. Cela va dans les deux sens. Il faut donc fixer des conditions d'immigrations qui soient raisonnables, peut-être avec des quotas. Oui, nous avons des obligations d'asile, mais pas au point de menacer l'équilibre de toute une nation. Malheureusement ne pas comprendre cela ne peut que favoriser l'ascension des partis populistes d'extrêmes, engendrant haine, racisme et rejet de l'autre.

34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

Absolument. Il faut aussi définir quelles sont nos obligations d'asile...

35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

Voir ma réponse ci-dessus. Il faut fixer le problème, l'adresser, à la base, dans le pays d'origine. Par exemple, comment endiguer le flot massif de migrants en Méditerranée? Tout d'abord en anihilant les passeurs et ensuite en facilitant les conditions qui font que le pays d'origine peut recommencer à fonctionner et se stabliser.

36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

C'est très simple et pourtant compliqué. Quand on arrive en France on se doit de comprendre que l'on arrive dans une entité déjà existante, la France. Elle a une langue, une culture, des lois. IL faut donc que cela soit compris dès l'arrivée dans le pays. On se doit regrouper les familles. Il faut réfléchir aux endroits les plus propices pour une intégration réussie, dans quelles régions... Apprendre le Français, faciliter l'insertion, aider à une correspondance de diplômes, tout cela est important. Par exemple, certains des migrants sont hautement diplômés dans leur pays d'origine. Il est possible que dans certains secteurs de recherche dans lesquels nous manquons de main d'oeuvre en France nous ayons dans ce cas une possibilité d'insertion. Dans le secteur de la recherche, l'usage de l'anglais est courant et presque au même niveau que le français. L'adaptation pourrait être plus aisée en tout cas au niveau de l'emploi. Dans d'autres situations, l'apprentissage du français est fondamental. Dans tous les cas, le plus important est de ne pas pénaliser les français au bénéfice des nouveaux arrivants. J'ai entendu tellement de fois des français se plaindre que l'on accordait tous ces bénéfices immédiatement aux nouveaux arrivés, aux migrants, couverture sociale, revenu minime mais revenu tout de même, et autres avantages sociaux auxquels beaucoup de français pauvres ne peuvent pas prétendre. Donc solidarité oui, mais avec justice.

37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

C'est encore une fois une question difficile qui nécéssite une réponse longue. La France n'est pas une démocratie. C'est une république démocratique. La démocratie pure n'existe nulle part. Cependant on peut affirmer que de tous les pays au monde la France en est peut-être le plus proche et contrairement à ce que les Américains pensent, la France est peut-être plus près des idéaux démocratiques que l'Amérique elle-mëme. Cependant ll y a un malentendu historique fondamental avec l'histoire de France. La France a vécu un certain nombre de révolutions. Elles n'ont jamais été des révolutions populaires. Elles furent des révolutions fomentées par la bourgeoisie, utilisant le peuple pour ses desseins. La Révolution de 1789 en est la preuve. Les têtes de la Révolution étaient tous des hommes èduqués, certains issus de la noblesse, en tout cas tous membres de la bourgeoisie, petite bourgeoisie ou aisée. Les Danton, Robespierre et autres étaient avocats, journalistes, pour certains industriels et marchands. Ils avaient le pouvoir de l'argent, étaient les principaux bailleurs du Régime mais n'avaient pas le pouvoir politique. qu'ils réclamaient. Rajoutant à celà une vraie décadence dont morale de la monarchie française, une collusion avec l'Église, une taxation injuste, le régime devait tomber ou en tout cas changer. On a souvent dit que les citoyens de l'Ancien Régime étaient maltraités et n'avaient aucune liberté. C'est faux. En fait sur bien des points c'ètait l'opposé. Certains disent que le vrai espoir de la France aurait été une monarchie constitutionnelle. Le fait est que malgré la Révolution la France est restée un pays monarchiste. Sitôt libéré du joug du Roi, les français se sont ourdis d'un empereur, remplacé par les rois de la Restauration, puis trois autres révolutions (si l'on compte la Commune de 1870), deux autres rois et un second empereur. Le fait est que notre relation avec le pouvoir est toujours pétrie de nos vieux réflexes d'antan. Notre relation au président est la même relation que celle que nous avions au roi. Nous avons besoin d'une figure centrale, juge suprême de tout, vers qui nous nous tournons quand tout se gâte ou quand nous ne sommes pas contents. On entend dire "L'État n'a qu'à réparer ça" (l'État personnifié dans le Président) comme on disait jadis "Le Roi doit s'occuper de ça". De fait on a comparé tous les présidents de la 5ème République à des monarques. N'est-ce pas ce que l'on entend présentement en la personne du Président Macron? L'élite parisienne n'est-elle pas la représentation de la Cour du Roi? Le général DeGaulle l'avait sûrement compris. Il avait aussi compris que pour que la France réussisse, il fallait qu'elle se décentralise, que les régions se voient accorder des droit régaliens, les apparentant un peu à des états fédéraux. Pour moi c'est le problème de la France, systémique, moral, historique. Nous voulons croire en une République où tous les citoyens ont les droits et les moyens de s'exprimer. Mais quand on donne aux Français ses avantages et ses droits, ils accusent tout de suite le gouvernement de se délester de ses responsabilités, de se désengager. On dit au Français qu'ils peuvent prendre leur destinée en main, qu'ils ont les moyens d'un futur meilleur, qu'ils n'ont pas besoin d'être assistés de haut pour réussir. Ils répondent aussitôt que c'est faux, que c'est la responsabilité du gouvernement de s'assurer de tout. du bien-être de chacun, de son éducation. de son travail. de sa santé. Plus de mille ans de centralisation ont marqué le pays de manière indélébile. C'est un peu comme si les Français devaient apprendre la vraie démocratie républicaines, la citoyenneté participative, pour la première fois. L'idée du Grand Débat est un acte de courage je pense. Je ne crois pas au complot et à la suffisance. Je ne me range pas dans le cas du Français typique qui dénigre immédiatement et refuse le dialogue. Je crois qu'il y a un désir de comprendre et de trouver des solutions. Des formes d'interrogations nationales ont existé sous l'Ancien Régime... Les Français doivent accepter la démocratie au lieu de la décrier quand elle leur est ouverte. Quant à la citoyenneté, elle implique une adhésion totale et inconditionnelle au pays, à ses valeurs et à ses traditions. S'accepter l'un l'autre avec nos différences, tout en respectant l'opinion, la culture, la religion de l'autre, la compréhension et l'acceptance d'une histoire passée toujours en devenir, en création, l'acceptance de vouloir construire ensemble ce futur, c'est tout cela la citoynneté. Le droit du sol et de la naissance autant que de la parenté est important et doit être inaliénable. Devenir Français doit être un acte solennel d'une importance primordiale. Avant que de n'accorder la citoyenneté française, l'autorité responsable, en la matière l'État se doit de s'assurer que toutes les conditions nécessaires et indispensables et requises pour devenir un citoyem actif et sincére ont été réunies.