Date de publication : 2019-02-07
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Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Aux associations et syndicats, car il me semble que malheureusement, nos élus se sont éloignés des réalités de terrain et sont pris dans des logiques politico-commerciales dès que l'on dépasse l'échelon de l'élu de proximité dans des petites villes

2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

Oui

3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

Les associations de citoyens pour les sujets qui concernent la société ; des associations professionnelles, très investies et compétentes généralement en ce qui concerne les réalités professionnelles, les anticipations et évolutions des branches, les changements de paradigme, la GPEC...

4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

Du temps, pour commencer, car les dégâts sont à l'oeuvre depuis longtemps... Organiser régulièrement des temps de rencontre, sur des thématiques proposées à la fois par les élus et des représentants citoyens, avec suivi des propositions. Mais pour tout cela, dans les emplois du temps surchargés de nos élus de proximité (maires, conseillers municipaux...), il faudrait plus de moyens humains. Simplifier l'organisation politique : trop de strates et la plupart des citoyens ne sait pas à quoi sert un sénateur, un député...

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

Comment imaginer se consacrer entièrement et sérieusement à plusieurs mandats d'élu ? De plus, la pluralité permet de limiter les accointances politiques et financières, et d'éviter les monopoles de sensibilités.

7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

Je ne sais pas

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Oui

9. Si oui, lesquels ?

Justement les députés et sénateurs, trop nombreux

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

Elle est malheureusement trop faible... C'est un devoir qui devrait être obligatoire et accompagné de différentes manières en fonction des élections et des territoires : réunions citoyennes en mairie, dans les écoles, les associations de quartier avant les échéances électorales pour expliquer à quoi sert un député, un maire, rappeler les droits et devoirs d'un citoyen...

11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

Oui

12. Si oui, de quelle manière ?

De la même manière que tous les autres votes

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

Le Référendum d'Initiative Citoyenne serait intéressant à expérimenter. Mais en amont, il me semble que ce genre d'expérience devrait être généralisé dans les écoles, les collèges, afin que la reconnaissance de la place de chacun dans la société démocratique, dans ses droits et ses devoirs soit expérimenté dès le plus jeune âge et permette aux futurs adultes de se sentir plus concernés par les décisions prises.

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

Oui

15. Si oui, comment ?

Je ne sais pas

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

Je ne sais pas

17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

Je ne comprends pas la question...

18. Faut-il les transformer ?

None

19. Si oui, comment ?

None

20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

Il me semble que beaucoup de choses relèvent de l'éducation, qu'elle soit nationale ou populaire. Force est de constater que généralement, cette question se pose dans les quartiers populaires. Dans ces quartiers, le tissu associatif est généralement important et très actif sur ces questions. Malheureusement, aujourd'hui, les associations se disputent les moindres financements pour pouvoir survivre. Les acteurs du lien social dans ces quartiers, qu'ils soient professionnels comme les équipes de Prévention Spécialisée, ou bénévoles font un travail de fourmi, mais oh combien important pour rendre concrètes les notions de laïcité, de vivre ensemble avec les populations. Malheureusement, leur présence se réduit à peau de chagrin et on ne peut que constater le délitement du lien social à ces endroits-là. Rétablir et renforcer les équipes d'éducateurs de rue, rétablir la police de proximité avec des agents volontaires et formés, afin de donner une autre image des missions policières dans les quartiers peut concourir à travailler la question du droit et de la laïcité.

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

Par l'éducation à la citoyenneté, dans les écoles, avec réunions périodiques en présence des parents ; en multipliant et finançant les initiatives associatives en ce sens. Je pense que cela ne peut être qu'un engagement sur le long terme, pour permettre une évolution en profondeur : je ne crois absolument pas au saupoudrage et aux actions qui promettraient une résolution éclair du problème

22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

Généraliser le Service Civique dans les associations, favoriser les implications des enfants dans des projets de proximité en lien avec la citoyenneté dans les écoles

23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

L'entraide, le goût de la découverte, le don de soi, la générosité

24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

Développer les actions de solidarité dans les écoles (obligation de participer au moins une fois dans l'année à une collecte alimentaire, un stage de nettoyage du littoral, de son quartier et permettre aux parents d'être plus présents dans ces projets

25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

Il me semble que pour les populations les plus en difficulté, un accompagnement personnalisé (contrats aidés ? services civiques ?) pourrait être proposé. Mais avant tout, une simplification de certaines démarches administratives et une formation des agents à l'accueil des personnes en difficulté sont des priorités. A chaque fois que je fais une démarche administrative qui, d'un simple problème devient une énormité kafkaïenne, je pense aux personnes démunies, qui ne parlent pas la langue, sont seules et ont du mal à se débrouiller avec le quotidien : comment font-elles dans ces situations ? J'ai la chance d'être éduquée et je me retrouve moi-même à certains moments à pester contre cette administration qui peut rendre fou : j'imagine que des personnes qui n'ont pas les mêmes ressources doivent exprimer leur colère, et je les comprends même si je refuse toute forme de violence. Quand on n'a pas les mots face à la folie d'un fonctionnement institutionnel, on redevient des animaux...

26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

Le sentiment d'insécurité, les dégradations constantes et répétitives, les agressions contre les personnels de police et/ou de secours, le harcèlement Encore une fois, il me semble que c'est sur l'éducation qu'il faudrait s'appuyer. Apprendre que ce sont nos impôts qui financent les espaces publics, apprendre à quoi servent les services de police et de secours en les rendant plus présents et visibles dans les quartiers, en organisant des rencontres... J'ai vu il y a quelques temps une initiative policière que j'ai trouvé magnifique : "un café avec un policier" permet de venir à la rencontre d'un policier volontaire et d'échanger avec lui sur son rôle,ses fonctions, parler de prévention... J'imagine bien des éducateurs de prévention spécialisée accompagner un groupe de jeunes volontaires à ce genre de rencontre, afin de leur permettre d'avoir un autre regard sur la fonction policière En ce qui concerne le harcèlement, continuer à développer les campagnes de prévention, les actions dans les écoles, les collèges et les lycées... Un certain nombre d'associations sont formées pour travailler ces questions avec les enfants et les adolescents, mais ne peuvent intervenir, faute de moyens... Je le répète : pour moi, l'élément central est la question du lien social, et on oublie malheureusement que des professionnels (les éducateurs spécialisés) ont une expertise sur cette question, mais que faute de budgets qui se réduisent d'années en années, ils ne peuvent plus mettre cette expertise au service du collectif

27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

Donner des priorités budgétaires (en terme de personnels, de formation...) aux actions éducatives dans les quartiers en particulier et dans les établissements scolaires en général

28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

Se sentir citoyen, comme faisant partie de notre société, et non pas un individu esseulé et autocentré : mais là encore, dans notre société où l'individualisme et la consommation prennent le pas sur la collectivité, il faudrait compter sur plusieurs générations afin d'opérer un réel changement de paradigme !!! L'éducation en priorité permettra de changer le regard de la place de chacun

29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

Les discrimination en lien avec la place de la femme dans la société, l'homosexualité dans les quartiers, les discriminations à l'embauche en raison de l'origine sociale ou du quartier d'habitation... J'ai participé un jour à une réunion de travail avec entre autres des gendarmes sur la question de la sécurité devant les collèges, et je me suis entendue dire par ce gendarme qu'en tant que femme, je n'étais pas capable d'assurer cette sécurité !!! Si même la gendarmerie tient ce genre de discours, on n'est pas sortis des ronces !!!

30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

Encore une fois, miser sur les actions éducatives, qu'elles soient nationales ou associatives...et former les fonctionnaires des différents corps sur ces questions !!!

31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

Non

32. Si oui, lesquelles ?

None

33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

Je pense que c'est un scandale humanitaire, et que pour le coup, une organisation européenne de l'accompagnement de ces flux migratoires est à réfléchir. Pour moi, il n'y a pas de critère : une personne qui quitte son pays au risque de sa vie ne le fait de gaieté de cœur, que ce soit pour des raisons de sécurité ou pour des raisons économiques... Interrogeons nous sur ce que l'on peut faire pour que tous ces êtres humains puissent vivre chez eux, avec leurs familles, sur leurs terres en sécurité et dignement : ici se pose plutôt la question des relations diplomatiques, voire militaires avec ces pays...

34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

Non. Je pense qu'une réflexion européenne doit être menée, et non pas Etat par Etat

35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

Que nous nous concentrions plutôt sur l'origine du problème que sur des solutions de sauvetage en bout de course. A l'heure d'une mondialisation décomplexée, je ne comprends toujours pas comment notre pays, la France, accepte que des génocides se passent encore aujourd'hui. "Que diront nos enfants ? Comment a-t-on pu laisser faire ça ?"

36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

L'éducation citoyenne avec ses droits et ses devoirs, l'accès à l'emploi, l'accompagnement social solide et bientraitant

37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Les travailleurs sociaux, et en particuliers les éducateurs spécialisés sont les maillons du tissage social. On n'entend jamais parler d'eux, ils travaillent sans bruit, dans des conditions déplorables bien souvent, pour des salaires de misère, mais investis d'une mission oh combien essentielle. Que ce soit dans les quartiers, dans les structures d'accueil, ils sont confrontés à la misère, à la violence au quotidien. Ils font partie des catégories professionnelles les plus exposées au burn-out. Mais, ils continuent, malgré tout, pour les familles, pour les jeunes qu'ils accompagnent... Cette profession si discrète devrait être reconnue et revalorisée, car elle est souvent le seul lien entre des populations perdues et notre société.

Grand débat - transition écologique

1. Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

L'érosion du littoral

2. Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?

Donner la priorité à toute initiative, publique ou privée, permettant de limiter la pollution au quotidien

3. Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

Oui

4. Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?

Coups de mer destructeurs sur le littoral

5. À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

Oui

6. Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

Tri des déchets, achats en circuits courts, achat d'un appartement dans un écoquartier, norme BBC, pas de climatisation, chauffage par pompe à chaleur...

7. Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

Une réelle politique d'incitation d'achat de véhicules électriques, de développement de technologies comme les véhicules à hydrogène. Aujourd'hui, et malgré le développement technologique en la matière, les ventes de véhicules électriques restent confidentielles, en raison de leur coût, encore prohibitif. Pourquoi ne pas imposer aux industriels automobiles le développement rapide de cette branche, combinée à la formation des techniciens, permettant en cela à la fois de développer le parc automobile et mettre à niveau les compétences professionnelles des salariés, limitant ainsi la désaffiliation professionnelle et le chômage, les fermetures d'usines, les délocalisations...? Les savoirs faire existent en France : utilisons les et développons les... Je suis personnellement prête à faire des efforts importants au niveau financier pour l'acquisition d'un véhicule électrique, mais même avec la meilleure volonté du monde, mes revenus ne me permettent pas aujourd'hui de faire cet effort...Je comprends les engagements politiques et financiers dans les filières des énergies fossiles, mais il me semble que la transition écologique se joue aussi sur des priorités franches et assumées, au-delà des arrangements lobbyistes. En ce qui concerne le chauffage, je ne l'éclaire que dans la salle de bains, quelques heures par jour : nous portons des pulls et des chaussettes supplémentaires à la maison en hiver, tellement plus agréable que de surchauffer !!! Quant à mes déplacements, je n'hésite pas à utiliser les transports en commun, sauf le TER, qui dans ma région (PACA) est une catastrophe et ne permet pas de respecter des horaires de travail, ni de circuler de manière plus digne que des troupeaux qui vont à l’abattoir !!!

8. Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

Développer les branches électriques et autres alternatives écologiques dans les entreprises automobiles afin de proposer in fine (et le plus rapidement) des gammes équivalentes financièrement aux gammes actuelles

9. Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

Non

10. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?

None

11. Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

Oui

12. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?

Proposer une offre fiable sur le réseau TER (juste des trains à l'heure, pas annulés au dernier moment pour des raisons farfelues, suffisamment grands pour transporter tous les passagers et pas en laisser la moitié sur les quais bondés, qui vont attendre le prochain train qui sera annulé, ou lui-même déjà bondé...) Au-delà de l'aspect touristique de notre région, il y a aussi majoritairement des salariés qui utilisent le train pour rien moins qu'aller travailler tous les jours...

13. Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

None

14. Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?

Il me semble que cela devrait relever, si ce n'est pas le cas, d'instances locales (Départements, Métropoles), plus informés des enjeux territoriaux. Mais, une compétence privée pourrait être envisagée, sous forme de délégation de service public, permettant la création d'emplois et une mise en concurrence qui pourrait être saine dans certains domaines

15. Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

Commencer par poser des actes forts, réels, visibles et montrer que des solutions sont possibles en mettant en avant les savoir-faire nationaux. La preuve par l'exemple est pour moi le meilleur des discours

16. Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Il me semble que nous pourrions prendre aussi exemple sur ce qui se fait dans d'autres pays européens, notamment en terme de ferroutage. Utilisant quotidiennement l'autoroute, je ne peux que constater l'envahissement des voies par des camions de toutes origines. Au-delà du danger que cela représente, la pollution engendrée par tous ces véhicules pourrait être considérablement diminuée si nous pouvions développer des solutions de ferroutage.