Date de publication : 2019-01-22
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Grand débat - transition écologique

1. Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

Il faut en tout premier lieu arrêter de penser que les problèmes sont indépendants. L'épuisement des ressources minières, la surexploitation des ressources renouvelables,le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité sont liés entre eux. Résoudre l’un d’entre eux sans réfléchir aux autres ne ferait probablement qu’aggraver les autres.

2. Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?

Repenser en profondeur notre mode de développement (nos objectifs) et le fonctionnement de notre société (comment on y parvient).

3. Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

Oui

4. Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?

L'intensification des sécheresses au Sahel et sur le pourtour méditerranéen contribue aux instabilités politiques et aux guerres dans de nombreux pays (Tchad, Mali, Tunisie, Libye, Égypte, Syrie). Les populations appauvries, affamées ou en insécurité émigrent alors en partie vers l'Europe, où leur arrivée dans un contexte de chômage et de croissance économique molle déstabilise nos démocraties en renforçant les partis extrémistes.

5. À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

Oui

6. Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

Nous mangeons beaucoup moins de viande qu'auparavant, nous consommons bio, nous préférons le train à l'avion, nous n'avons pas de voiture (car nous profitons des transports en commun parisiens très efficaces) et nous nous chauffons à l'électricité (certes nucléaire, mais au moins non carbonée)

7. Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

Non concerné directement.

8. Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

Non concerné directement.

9. Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

Oui

10. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?

Dans mon cas (chauffage électrique), il n'y a pas d'urgence à changer car l'électricité produite en France conduit à très peu d'émissions de CO2. En revanche, pour les personnes qui se chauffent au gaz et surtout au fioul, obligation devrait être faite de passer au solaire thermique (dans les régions concernées) et aux pompes à chaleur. Cette obligation devra évidemment être accompagnée financièrement, voire intégralement prise en charge, pour les foyers les plus modestes. Cela dit, ne pas oublier qu’il est normal qu’il ne fasse pas 21°C dans la maison en plein hiver.

11. Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

Je n'utilise pas la voiture pour des déplacements quotidiens

12. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?

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13. Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

Dans les grandes villes, les transports publics et le vélo devraient y être développés à très grande échelle et la place de la voiture extrêmement réduite. Dans des villes moyennes à petites, le vélo est parfaitement adapté à un grand nombre de déplacements et la voiture pourrait là aussi quasiment disparaître. Enfin, à la campagne, il est beaucoup plus difficile de se passer complètement de voiture. Il faut donc dans ce cas concevoir et produire des voitures beaucoup plus légères (loin des SUV à la mode) consommant très peu, de l’ordre de 1L/100km. L’incitation à l’achat de ce type de voiture peut se faire par une prime à la casse très importante et par l’élévation graduelle du prix du carburant. Avec ce type de voiture fabriquée et utilisée en France, on réduit le chômage (il faut en construire des millions) et on réduit le déficit commercial (moins de pétrole importé) tout en limitant fortement les émissions de CO2.

14. Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?

Pour le vélo, la réponse doit être locale, à l'échelle de la communauté de communes ou d'agglomération. Pour les nouvelles voitures à concevoir et fabriquer, la gestion d'ensemble et le pilotage des industriels doivent être assurés au niveau national.

15. Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

Les pays prêts à partager les mêmes choix peuvent se regrouper au sein d'un marché unique muni d’un système fiscal unique également et protégé de la concurrence déloyale (des points de vue social et environnemental) des pays non adhérents par des taxes aux frontières. Si aucun pays ne veut nous rejoindre au début de l’aventure, les taxes seraient alors à mettre à nos frontières.

16. Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

La problématique de l’épuisement graduel des ressources (notamment des énergies fossiles, en premier lieu le pétrole) est à la racine du chômage dans notre société, car moins d’énergie disponible implique moins de machines en fonctionnement et donc moins d’emplois à pourvoir. L’incapacité des économistes et des politiques à raccorder les faits sociaux (chômage) aux faits physiques (contraintes sur l’énergie) est sans doute le drame de notre époque. Pour sortir de ce piège, la seule solution réellement durable est de tirer un trait sur la croissance comme unique objectif à atteindre. Cela ne sera plus possible pour des problèmes de ressources et cela n’est plus souhaitable pour des raisons climatiques et environnementales. Si l’on veut durer comme civilisation, il faut atterrir le plus en douceur possible à un niveau d’extraction de ressources et de pollution compatible avec le taux de renouvellement de la nature. Il y aura donc moins de biens matériels disponibles pour tous, ce qui signifie qu’ils devront être mieux partagés pour que cela puisse être accepté par l’ensemble de la société. En bref, une société réellement durable ne pourra qu’être une société moins inégalitaire.