Date de publication : 2019-02-03
Code postal : 44340

Grand débat - fiscalité et dépenses publiques

1. Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?

Faire du débat budgétaire au Parlement un vrai débat public.

2. Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?

On pense bien sûr d'abord à la chasse à la fraude, et à taxer ce qui ne l'est pas encore ou pas assez (transactions internationales, transport aérien ou maritime, etc.). Si l'on en croit nos précédents gouvernements, cela progresse... Alors, encore un effort, nous verrons les résultats. Mais même le retour de l'ISF, si ardemment demandé, ne suffira pas. La solution consisterait alors à augmenter le progressivité des impôts. Comment ? • d'abord jouer sur les tranches de l'impôt sur le revenu ; • ensuite jouer sur la TVA, qui pourrait être augmentée jusqu'à 25 % pour les produits et services de luxe (je me souviens de l'époque où les voitures et les disques étaient taxés à 33 %), et diminuée, voire supprimée, sur les produits de première nécessité ; • le rendement des impôts sur les successions pourrait aussi être amélioré, en réduisant les nombreuses manières qui existent pour y échapper ; • la fiscalité foncière devrait aussi être adaptée, afin de faciliter aux personnes modestes l'acquisition de logements dans les zones tendues, et faire payer ceux et celles dont le patrimoine prend de la valeur grâce à l'amélioration des équipements publics. En revanche, moduler la CSG en fonction du revenu ne me paraît pas une bonne idée, cela nuirait au caractère "social", et donc égalitaire, le cette contribution. S'il fallait la rendre progressive, pourquoi alors ne pas la fusionner avec l'impôt sur le revenu maintenant qu'il est prélevé à la source ? Rappelons aussi que les taux d'imposition sur le revenu et les sociétés ont été, avant la vague de libéralisme économique des années 1980, bien plus élevés que maintenant.

3. Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?

La TVA sur les produits de base (y compris les abonnements devenus indispensables : accès à internet, etc.).

4. Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...

Revoir le traitement de la fin de vie (voir plus loin)

5. S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?

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6. Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?

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7. Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?

La recherche et la culture Il ne s'agirait pas de diminuer ou d'augmenter les budgets, mais d'en faire un meilleur usage. En tant que chercheur, j'ai vécu dans ma carrière le passage d'un financement "classique" (budget relativement constant, et programmes discutés dans des comités de coordination associant personnel de recherche, industriels et autorités de tutelle) à un financement par projets (ANR, ADEME, fonds européens). J'ai personnellement trouvé que cette évolution présentait plus d'inconvénients que d'avantages. Dans l'ancien système, on pouvait promouvoir et faire évoluer son travail, depuis l'idée de départ jusqu'à la réalisation industrielle. Le "bon" élément, apprécié de ses pairs et de sa hiérarchie, était celui dont les développements (appareils de mesure, logiciels, méthodologies) fonctionnaient, répondaient à des besoins, et pouvaient être diffusés ou commercialisés. Dans le nouveau, le "bon" élément est celui qui connaît les astuces pour monter un dossier, qui sait où il faut s'adresser pour le défendre, et qui, en phase d'exécution, remplit à la lettre les obligations du cahier des charges (délais, rapports d'étape, suivi des dépenses). Et tout cela, sans que la qualité du contenu, ni le travail réel (confié souvent à des stagiaires ou des personnels en contrats courts) n'y trouve toujours son compte. J'ai connu également le poids croissant donné aux publications, le quantitatif tendant à éclipser la qualitatif. En ce qui concerne la culture, tout est affaire de bon goût, et personne n'en a le monopole, ni les élites parisiennes, ni le marché de l'art, ni les autorités locales. Je ne prétends pas non plus avoir un sens esthétique meilleur que la moyenne de mes concitoyens et concitoyennes, mais je trouve que l'argent public (ou celui du mécénat, ce qui revient au même s'il est associé à des réductions d'impôts) est souvent mal employé, lorsque nos autorités cherchent à suivre des modes qui peuvent s'avérer passagères et élitistes. Vouloir mettre l'art et la culture à la portée de tous et toutes par la gratuité (ou presque) profite souvent à une élite qui accepterait sans doute de payer à un prix plus proche du coût réel. D'autres formules devraient être trouvées pour donner le goût du beau à toutes et tous, et notamment aux scolaires, aux étudiants et étudiantes, ou par le biais des associations et des comités d'entreprises.

8. Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Le traitement de la fin de vie Pour moi, atteindre un âge avancé n'est pas une fin en soi, et j'espère bien ne jamais me trouver dans une situation que toutes les familles connaissent : une personne âgée dépendante, qui ne prend plus aucun plaisir à la vie, qui n'a plus de relation sociale, qui ne reconnaît même plus ses enfants, et qui supporte la situation grâce aux médicaments, ou à une totale déconnexion par rapport au monde. Et tout cela pour un coût financier, mais aussi social, affectif, écologique... qui devrait continuer à augmenter. Car, ne nous faisons pas d'illusion, il n'existe aucun traitement, et très peu d'actions préventives contre Alzheimer, Parkinson et les autres formes de démences séniles. Et rien encore à l'horizon. Il reste bien sûr à définir dans quelles conditions doit intervenir l'euthanasie, puisque c'est de cela qu'il s'agit. Il faudrait accorder ce droit à ceux et celles qui estiment que leur situation le justifie, et étendre le principe des directives anticipées. Selon la loi en vigueur, elles consistent à demander à l'avance, en cas de maladie insupportable et incurable et si l'on est dans l'incapacité d'exprimer son choix, que l'on cesse les soins ou que l'on procure une sédation terminale. Il faudrait donc étendre ce principe aux situations de dépendance (il existe des échelles qui la définissent), et demander que l'euthanasie soit pratiquée lorsque le niveau indiqué est atteint. Dans ces conditions, la décision reste individuelle ; aller plus loin semble difficile dans l'état actuel des choses, mais les mentalités évolueront je le crois, comme on l'a vu pour d'autres problèmes de société. En diminuant cette charge financière, sociale et affective, bien des choses deviendront possibles : offrir des soins adaptés à ceux et celles qui en ont vraiment besoin, sortir de l'ornière les services hospitaliers sinistrés (comme la psychiatrie...), donner leur juste place aux personnes handicapées, offrir une retraite anticipée en compensation d'un travail pénible... L'effet négatif sur l'emploi devrait ainsi être largement compensé grâce aux services rendus accessibles par un surcroît de liberté et de pouvoir d'achat.

Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

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2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

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3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

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4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

None

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

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7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

Dès que l'on évoque un Parlement plus représentatif avec des pouvoirs étendus, aussitôt se profile le fantôme de la Quatrième République. Au vu des derniers événements et des critères précédemment définis, doit-on réviser le jugement négatif qui prévaut depuis soixante ans ? La Quatrième était-elle égalitaire ? Oui, si l'on considère que les différentes opinions étaient mieux représentées, de l'extrême gauche incarnée alors par les communistes jusqu'à la droite nationale (l'extrême droite se faisait alors politiquement discrète afin de faire oublier la Collaboration). La Quatrième était-elle cohérente ? Il semblerait que non, si l'on considère la durée de vie des ministères. La Quatrième était-elle décisive ? C'est son incapacité à résoudre le drame algérien qui a causé sa perte. Mais regardons les choses de plus près : de 1945 à 1958, nos institutions ont permis, en partant d'un pays ruiné et divisé, de relever de redoutables défis (avec, il est vrai, des taux de croissance et d'inflation assez forts). Citons la protection sociale, les retraites, les services publics, le début de la construction européenne, le maintien d'une présence mondiale, le statut des DOM TOM, le programme énergétique... Tout cela s'est fait d'une manière (relativement) continue et consensuelle. Évidemment, on peut ne pas être d'accord maintenant avec l'état de notre politique sociale, étrangère, européenne, ou trouver que cela nous coûte trop cher. Mais sommes-nous prêts à jeter le bébé avec l'eau du bain ? N'oublions pas non plus que l'épisode de la gauche au pouvoir nous a évité de passer par la case Reagan-Thatcher... Et que, contrairement aux peuples grec, portugais ou espagnol, nous nous sommes tirés à bon compte de la crise des subprimes. Alors, entre le système actuel, qui favorise les majorités dociles, et la proportionnelle intégrale qui livrerait le pouvoir à des coalitions d'intérêts particuliers (comme en Israël), il y a sans doute de la place pour un système où les grands courants d'opinion seraient représentés, et pourraient effectivement agir sur la construction des lois et le contrôle de l'action gouvernementale. Mais la proportionnelle n'est pas sans inconvénient, on l'accuse de favoriser les combines de partis et, à chaque élection européenne, les rumeurs vont bon train sur ceux et celles qui ont "acheté" leur place sur les listes. Sous la Cinquième, nous avons connu un épisode d'élections législatives à la proportionnelle (en 1986), sur la base de listes au niveau départemental. Mais la chambre ainsi élue n'a pas attendu longtemps pour revenir à l'élection majoritaire par circonscription, d'où l'idée selon laquelle la solution n'était pas bonne. Mais est-ce vraiment le cas ? Si l'on regarde de plus près, il apparaît que le rejet n'était pas fondamental, mais plutôt conjoncturel : la proportionnelle aurait été introduite par la gauche avec l'idée de priver la droite d'une majorité nette (ce qui n'a pas eu lieu), en ouvrant la porte à une représentation du Front National. La proportionnelle au niveau départemental paraît à mon avis un bon compromis, dans la mesure où elle atténue les mauvais effets de ce type de représentation : elle conserve aux parlementaires un ancrage local, et impose de fait un effet de seuil. L'inconvénient de ce dernier est qu'il dépend du nombre de sièges à pouvoir dans chaque département (de deux à une vingtaine), d'où une inégalité de traitement. Mais le regroupement de départements en zones plus grandes éloignerait les élus de leurs électeurs et donnerait plus de pouvoir aux partis dans l'élaboration des listes. Inversement, le découpage des départements les plus peuplés en plusieurs circonscriptions rétablirait une certaine égalité. D'autres solutions existent, mais qui me paraissent moins souhaitables : • solution "mixte", à l'allemande, consistant à élire deux sortes de députées et députés, par circonscription au scrutin majoritaire, et par région à la proportionnelle ; • découpage en zones à plusieurs départements (comme ce fut le cas pour les Européennes) ; • élection par circonscription avec possibilité de regroupement. Cette dernière solution permettrait à des "apparentements", où des candidats ou candidates dans deux circonscriptions voisines, passeraient des accords avant l'élection pour regrouper leurs voix ; ainsi : • dans les circonscriptions où la majorité absolue est atteinte, le siège est pourvu et aucun accord n'est appliqué ; • si, dans deux circonscriptions faisant l'objet d'un accord, une paire faisant l'objet d'un accord obtient plus du quart du total des voix, un siège est attribué à l'un des deux, selon un choix fait à l'avance ou selon le meilleur score ; • si le siège de l'autre circonscription peut être attribué par la même procédure, le problème est résolu (deux élus pour deux circonscriptions), sinon il est attribué à un membre de la paire ayant fait le second meilleur score ; • ce principe pourrait être étendu à plus de deux circonscriptions, mais cela devient plus compliqué. Ce système aurait l'avantage de limiter le nombre de seconds tours, et donnerait du poids aux votes minoritaires. Un autre problème est celui de l'autonomie du pouvoir législatif, qui est, dans le système actuel, trop dépendant du Président. Pour cela, il faudrait découpler les élections législatives et présidentielles. On pourrait agir sur le calendrier électoral, par exemple en répartissant l'élection par moitié, tiers, quart ou plus... Mais cela interdirait en pratique la possibilité de dissolution.

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Oui

9. Si oui, lesquels ?

None

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

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11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

Oui

12. Si oui, de quelle manière ?

Le compter, sans que cela ait d'influence sur le choix des élus. Pour un référendum, le vote blanc peut avoir plusieurs significations, comme "je désapprouve la façon dont la question est posée", "je ne me sens pas concerné", etc. Pour que la réponse "oui" soit validée, il faudrait qu'elle remporte la majorité absolue de tous les suffrages "exprimés" y compris les blancs.

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

Il faudrait commencer par améliorer la représentativité (voir question précédente) et le fonctionnement du Parlement. Si l'élaboration de certaines lois fait l'objet d'un débat public étendu (les questions "de société" notamment), d'autres sont jugés trop techniques, mais on se réveille parfois un matin dans un monde qui n'est plus tout à fait le même que la veille, avec l'impression de ne pas avoir été consulté... Si l'on y voit le travail souterrain des lobbys, on n'a pas toujours tort. N'étant pas spécialiste, je n'entrerai pas dans les détails, mais je voudrais faire ressortir deux points : la prise en compte des conséquences des lois votées et le rôle des amendements. Tout projet de loi devrait faire l'objet d'une évaluation complète, concernant le quotidien des citoyens et citoyennes, les incidences sur le budget, les relations internationales, la cohérence juridique, etc. Ces évaluations devraient être mises sur la place publique d'une façon compréhensible par tous et toutes. Le rôle des amendements devrait aussi être revu. Leur discussion à l'Assemblée offre souvent un spectacle pitoyable, qui fait perdre un temps précieux à l'avancée des projets. Parfois une proposition de dernière minute transforme un texte bien ficelé en usine à gaz, ou détruit d'un seul coup des années de travail diplomatique (à l'exemple du "rôle positif de la colonisation").

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

Oui

15. Si oui, comment ?

Le fondateur de la Cinquième République a introduit le référendum dans la Constitution, mais en le réservant à l'initiative du Président et en le limitant à des questions institutionnelles. À l'époque, cela lui avait valu de vives critiques. Et, malgré quelques retouches successives, l'article 11, qui précise les conditions d'un appel au référendum, ne semble pas donner satisfaction. D'ailleurs, les cas où il a été appliqué n'ont guère laissé de souvenirs, à deux exceptions près : • en 1969, où le Président a donné volontairement (rien ne l'y obligeait) un caractère "révocatoire" au référendum ; • en 2005, où la "volonté du peuple" (le NON au traité constitutionnel européen) a par la suite été contournée. Ce dernier cas est intéressant, car il montre le caractère "incohérent" de l'appel au référendum, qui portait alors sur un texte d'une complication extrême. Fallait-il graver dans le marbre le refus du peuple à CHAQUE article, considérer que le refus était général et détricoter les institutions européennes, ou encore proposer un nouveau texte (comme pour la constitution de 1946) ? Aucune solution n'étant satisfaisante, les dispositions du texte refusé ont été peu ou prou reprises par voie parlementaire, d'où une frustration qui s'exprime encore aujourd'hui. Dans le cas du Brexit, la question était simple et précise, mais sa réalisation se révèle diablement compliquée. On peut citer aussi le cas, en Autriche, d'une centrale nucléaire prête à démarrer, mais fermée pour cause de NON populaire. Cas typique d'incohérence, mais au moins la question de "sortir du nucléaire" était tranchée... Et, au niveau local, le référendum sur le transfert de l'aéroport nantais a montré combien, entre autres problèmes, celui de la zone géographique de consultation était insoluble. Si l'on introduit le référendum d'initiative citoyenne, le peuple pourrait être amené à voter en même temps OUI à deux questions antinomiques, par exemple augmenter les effectifs des fonctionnaires et diminuer les impôts. Alors, pour être cohérent, faut-il rendre chaque question "budgétairement neutre" (en couplant toute décision budgétivore à des économies bien identifiées) ? Difficile à mettre en musique, les estimations n'étant jamais sûres... et le peuple y verrait sans doute de la "vente forcée". Il peut aussi y avoir conflit entre un consensus au niveau national ou régional et son application au niveau local, par exemple sur le développement d'activités créatrices d'emplois mais sources de nuisances, l'accueil des migrants, le logement social... Enfin, le référendum n'est peut-être égalitaire qu'en apparence : que doit-on penser d'une décision qui nuirait gravement à un groupe minoritaire (c'est le problème de la "dictature de la majorité" évoqué par Tocqueville) ? En pratique, la question posée lors d'un référendum devrait obéir aux principes suivants : • être formulée de façon à déboucher sur une décision claire et exécutable (mais qui en jugera ?), et répondre à la question "que fait-on en cas de vote négatif ?" ; • être appuyée par un nombre suffisant de citoyens et citoyennes ; • respecter les principes "intangibles" tels qu'exprimés dans les textes annexes de la Constitution (déclaration des Droits de l'Homme, préambule de 1946, charte de l'environnement), ou certains pactes internationaux ; • au niveau local, ne pas remettre en cause des principes d'intérêt commun définis au niveau national ou régional ; • ne pas concerner certains domaines, comme l'action diplomatique (qui par nature ne permet pas une information complète), les opérations militaires, etc.

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

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17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

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18. Faut-il les transformer ?

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19. Si oui, comment ?

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20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

Le principe de base de la loi de 1905 doit bien sûr être conservé : séparation des Églises et de l'État. Mais depuis plus d'un siècle bien des choses ont changé, d'où l'intérêt pour une mise à jour. En 1905, l'Église catholique, tout en se proclamant victime, a su négocier de substantiels avantages, qu'elle conserve encore. Maintenant, il faut compter avec les autres religions, mais aussi avec les athées, agnostiques, indifférentes et indifférents, qui souvent gardent une "sensibilité" à la religion de leurs racines. L'Église catholique reste "attributaire" de la plupart des lieux de culte construits avant 1905, ce qui lui donne des pouvoirs étendus sur leur utilisation, et un entretien financé par la collectivité. À mon sens, il faudrait revoir les bases juridiques du lien entre les autorités religieuses et les autorités civiles : il devrait être rompu pour les édifices qui ne sont plus utilisés de façon régulière pour le culte, de façon à ce que la puissance publique puisse en faire ce qu'elle veut, dans le respect des autres lois et règlements (concernant les monuments historiques, les règles d'urbanisme, etc.). Pour les édifices qui resteraient affectés au culte, le droit commun devrait prévaloir : cession en toute propriété, location permanente ou mise à disposition pour le temps des cérémonies. Les fêtes légales sont en majorité celles du catholicisme. Loin de moi de vouloir supprimer Noël ou la Toussaint (dans mon rêve, je les appelle fête du Souvenir et fête du Devenir), mais que dire de l'Ascension ou l'Assomption, dont la signification tend à être oubliée ? Alors, faut-il garder ces habitudes bien ancrées, malgré le problème des "fêtes mobiles" ? On pourrait aussi introduire de nouvelles fêtes, par exemple celles qui ont un sens pour un nombre croissant de Françaises et de Français dont les traditions sont issues de l'immigration ; cela faciliterait les échanges entre nous et une meilleure compréhension des différences culturelles. La visibilité du catholicisme aussi me pose problème : pas question évidemment de supprimer les calvaires bretons, qui font partie de notre patrimoine au même titre que les menhirs. Mais d'autres symboles pourraient disparaître du paysage sans perte esthétique ni patrimoniale. Quant aux crèches de Noël, elles ne me dérangent pas, j'y vois le symbole universel de l'arrivée de l'Enfant. Non pas celui qui naquit en Palestine il y a quelque deux mille ans, mais je pense aux enfants qui naissent ou vont naître en ce moment, et qui, chacun et chacune à sa façon, vont contribuer à sauver le monde. La place des religions devrait être fonction de l'effectif de leurs "adhérents, adhérentes, sympathisants et sympathisantes", comme pour les partis politiques et les associations sportives : facilités données pour participer aux fêtes et célébrations, aide au financement transparent des lieux de culte (après tout, la puissance publique finance bien des stades, alors que le football n'intéresse pas tout le monde). Dans le cadre bien sûr des principes républicains et du respect mutuel. Enfin, le principe d'égalité voudrait que l'on applique de la même loi à l'ensemble du territoire, y compris l'Alsace et la Moselle. Mais je sais qu'il y a le poids de l'Histoire...

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

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22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

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23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

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24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

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25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

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26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

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27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

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28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

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29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

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30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

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31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

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32. Si oui, lesquelles ?

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33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

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34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

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35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

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36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

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37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Le Président Le questionnaire est muet sur le sujet, et pourtant les pouvoirs du Président, et son mode d'élection, sont au cœur de nos institutions. Déposséder le peuple de sa parenthèse démocratique au niveau national n'est envisagé par personne. Et je me souviens de l'enthousiasme créé par cette nouveauté en 1965, et la première campagne télévisée ! Je ne votais pas, j'avais dix-huit ans et il en fallait vingt-et-un. En fait, si l'élection au suffrage direct n'est guère contestée, c'est l'étendue des pouvoirs du Président qui pose problème (tiens, personne ne parle plus de l'article 16 de la Constitution...). Et ce pouvoir repose aussi sur la "trop" bonne entente avec le pouvoir législatif (voir questions précédentes), surtout depuis l'instauration du quinquennat. Il en est qui estiment d'ailleurs que nos institutions n'ont jamais aussi bien fonctionné qu'en période de cohabitation, du temps du septennat (que pourtant personne ne regrette). Alors, une meilleure représentation du peuple au Parlement (voir précédemment) serait-elle suffisante pour redonner au Président sa juste place ? Un autre problème est celui de la continuité du pouvoir : en 1969 ou 1974, la vacance de la présidence était prévisible quelques mois à l'avance, mais qu'arriverait-il si le Président "craque", ou meurt subitement ? Faudrait-il un vice-président (ce qui permettrait de garder la même ligne politique), ou un système collégial assurant la transition ? Et puis, sur la base de ce qui s'est passé en 2017, il est permis d'imaginer des scénarios inquiétants. Rappelons qu'au premier tour trois candidats et une candidate se plaçaient au même niveau dans les sondages mais que, pour trois sur quatre, une majorité exprimait une réaction de rejet. Un seul était donc vu (alors) comme acceptable par la majorité du corps électoral, et c'est lui qui a été élu. Mais... s'il était arrivé en troisième ou quatrième position, il aurait fallu choisir entre deux personnes majoritairement désapprouvées ! On retrouve ici le paradoxe de Condorcet : le choix démocratique peut aboutir à une solution que la majorité trouve mauvaise. Internet et les réseaux sociaux Il est devenu impossible d'ignorer l'incidence des réseau sociaux sur le fonctionnement de nos institutions. On peut y voir un nouvel espace de liberté (d'expression), d'égalité (si l'on met à part les exclus de la fracture numérique) et de fraternité (on peut en quelques heures rassembler une cagnotte au profit d'une bonne cause). Certains pensent même que cette façon rapide de faire circuler l'information rendra nos institutions obsolètes, la démocratie représentative comme la presse et même la justice ! Mais les inconvénients de cette évolution sont tout aussi évidents : les réseaux sociaux donnent une visibilité indue aux opinions extrêmes, et ouvrent la porte à toutes sortes de manipulations. Sans oublier la cybercriminalité ou les nouvelles formes de guerre. Il en résulte une grande redistribution des pouvoirs au niveau mondial, au détriment des pays démocratiques, et au profit des entreprises monopolistiques (qui atteignent le trillion de dollars de capitalisation boursière, alors qu'en France le rabotage de quelques milliards sur le pouvoir d'achat provoque une révolution...) et les dictateurs. Car ceux-ci ont bien compris les avantages qu'ils peuvent en retirer : ils savent tout sur leurs mouvements d'opposition et ceux et celles qui y participent, ils peuvent les neutraliser par une campagne de calomnies et quelques équipes de gros bras. Et cela avec l'approbation d'une majorité abreuvée de propagande, et sans même avoir besoin de la police. Bien malin qui proposera la solution, entre les dangers ainsi évoqués et un contrôle liberticide. Mais cela doit faire partie du débat.

Grand débat - transition écologique

1. Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

On ne choisit pas entre la peste et le choléra, et il faudrait ajouter aux problèmes mentionnés d'autres comme la remontée vers le nord des maladies tropicales (et des moustiques tigres), la réorientation des productions agricoles, la disponibilité de l'eau et bien d'autres choses encore.

2. Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?

Évoluer vers un mode de vie plus frugal, favoriser les transports en commun, organiser le territoire avec des objectifs à long terme : densifier les villes mais conserver des noyaux actifs en campagne, bien desservis par les transports et les services publics. Taxer les transports aériens et maritimes, et les loisirs coûteux consommateurs de ressources.

3. Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

Oui

4. Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?

L'invasion des moustiques tigres en été, et la crainte d'une catastrophe de type Xynthia en bien des endroits de la côte.

5. À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

Oui

6. Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

J'ai déjà fait des efforts pour moins utiliser la voiture (avec mon épouse, nous n'en avons plus qu'une), et davantage la marche à pied et les transports en commun. Pour ma part, je ne pratique plus guère le vélo pour des raisons de sécurité. Je privilégie des produits locaux pour mon alimentation, et je mange moins de protéines animales. J'essaie autant que possible de faire durer mes équipements électroniques et électroménagers. Pour aller plus loin, il faudrait que je renonce aux voyages lointains, et à l'avion pour les trajets à moyenne distance. Je pourrais aussi habiter un logement plus petit en habitat dense (je vis avec mon épouse dans la maison de cinq pièces, où ont grandi nos enfants).

7. Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

J'ai déjà fait ce genre d'effort (voir question précédente).

8. Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

Pas de solution "simple", sinon l'adaptation des horaires des transports en commun (en soirée notamment).

9. Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

Non

10. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?

Je me chauffe au gaz, ce qui n'est pas, en l'état actuel des choses, une mauvaise solution. Le solaire ou la pompe à chaleur seraient a priori plus écologiques, mais difficiles à rentabiliser financièrement, et le bilan carbone n'est probablement pas favorable compte tenu de l'investissement.

11. Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

Non

12. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?

None

13. Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

None

14. Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?

None

15. Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

Elle devrait d'abord montrer l'exemple.

16. Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Je n'oublie pas ceux et celles qui ont du mal avec leurs fins de mois, mais parlons un peu du long terme. Même avec un plan drastique de réduction des émissions de gaz à effet de serre (qui pour l'instant continuent à augmenter), nous n'échapperons pas à une augmentation significative de la température à l'horizon 2050, ce qui aura de graves conséquences (et je ne parle pas des 3 à 6 degrés annoncés pour la fin du siècle) ; il est grand temps de s'y préparer, en adaptant nos villes côtières, nos installations portuaires, en modifiant nos documents et règles d'urbanisme. Préparons-nous aussi à combattre de nouvelles maladies. Et les migrations ne devant pas se tarir, il est temps de les organiser au niveau mondial. Car l'Europe n'est pas, et de loin, la première région concernée. Les productions et échanges agroalimentaires risquent aussi d'être bouleversés. Pour l'instant, on se consente de subir, ou d'attendre... Pour mieux produire l'énergie, la recherche devrait être orientée vers les solutions les plus prometteuses : développement des hydroliennes, des bioénergies (bactéries méthanogènes ou productrices d'hydrogène, et non l'huile de palme), de l'énergie nucléaire de fusion (à condition qu'elle soit vraiment propre...). De nouvelles techniques de stockage de l'électricité pourront être développées, pour les véhicules ou la gestion des aléas du solaire. Enfin, œuvrons pour la PAIX : n'oublions pas que, si la guerre tue, mutile et détruit, elle est aussi l'activité humaine la plus polluante qui soit.