Date de publication : 2019-02-21
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Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Moi-même. Parce que j'étudie constamment pour construire la philosophie qui me correspond le mieux.

2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

Oui

3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

Les associations (à déterminer lesquelles) ont une connaissance et une pratique concrète des terrains, ce dont les politiques peuvent manquer (ce qui est normal). On gagnerait donc à les écouter pour répondre aux besoins de manière efficace et spécifique quels que soient les domaines.

4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

Bien sûr. Mais cela doit aller dans les deux sens, je ne crois pas que les politiques sont les seuls à s'isoler des citoyens, les citoyens eux-mêmes tendent à s'isoler des élus politiques, il importe de réparer le lien dans les deux sens. Favoriser l'engagement des citoyens par une éducation et une sensibilisation adaptées (qui implique également la reconnaissance du droit à na pas vouloir participer, à s'abstenir) ; pour les politiques, je ne sais pas, sans doute l'ouverture du champ politique et de ses règles au public (encore une fois par une simplification de la terminologie et une meilleure éducation des citoyens), par une meilleure diffusion des règles du "jeu politique" (toujours dans cette notion de champ) afin que chaque citoyen et citoyenne ait les moyens de les comprendre, de se les approprier et de se lancer activement dans ce domaine.

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

Pour permettre une meilleure circulation des idées, des propositions. La démocratie est un organisme vivant, l'oligarchie partisane tend à la faire stagner et à favoriser la montée d'idéologie. Cela permettrait en outre de limiter l'aspect compétitif de notre République, le pouvoir n'est pas un enjeu mais un bien commun, partagé. Cela favoriserait non plus l'opposition des partis dans des luttes stériles mais la coopération et l'entraide pour avancer du mieux possible pour tout le monde, en donnant à chaque philosophie politique la chance de s'exprimer et de proposer des mesures à expérimenter.

7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

Mettre un terme à la Vème République, repasser à un régime parlementaire qui ne s'appuie pas essentiellement sur l'exécutif. Sans doute, introduire la proportionnelle dans les élections mais aussi donner une éducation aux citoyens qui leur permettent de construire véritablement ces sensibilités.

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Non

9. Si oui, lesquels ?

Non ! Le nombre d'élus est essentiel pour une représentation la plus juste possible de la diversité "du peuple".

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

Un meilleur système éducatif, relatif aux questions de citoyenneté. Une initiation à l'engagement dès le plus jeune âge en faisant participer les enfants à des actions solidaires via des associations qui seraient en partenariat avec les écoles, dans le domaine de leur choix. Favoriser les pratiques démocratiques (votes, établissements de programme, élaborations d'idées) au sein des écoles, des activités péri-scolaires. La participation, ça s'apprend en théorie et en pratique et cela demande, il me semble, une pratique régulière. L'esprit se muscle autant que le corps par des exercices réguliers. Voilà ce qu'il faut tenter de trouver : des exercices adaptés et réalisables au renforcement de l'esprit critique et politique (ainsi, les abstentionnistes le seront par véritable revendication et non parce qu'ils sont désabusés ou mal renseignés).

11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

Oui

12. Si oui, de quelle manière ?

Le vote blanc doit compter comme un vote normal, selon son résultat (et les élections en question), il doit pouvoir amener à un nouveau vote (interdisant donc aux candidats non élus de se re-présenter) ou bien, à la proportionnelle, au tirage au sort de citoyens et citoyennes.

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

Mettre en place des referenda pour les grandes décisions (et dont la décision sera respectée), même si cela peut poser de véritables problèmes de logistiques et qu'à trop demander de voter les gens ne voteront peut-être plus non plus. Mais je crois que tout ceci passe encore une fois par de l'éducation (une vraie éducation, menée par des experts, pas de la démagogie), le non-cumul des mandats qui permettrait notamment d'endiguer l'oligarchie partisane, la proportionnelle. (évidemment, la démocratie participative met en péril les partis eux-mêmes et je pense, chers organisateurs, que vous avez conscience que ces questions jouent complètement contre vous et qu'elles ne seront donc pas prises en compte tout à fait honnêtement).

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

Je ne sais pas

15. Si oui, comment ?

Je ne suis pas sûre de l'utilité de cette mesure. On dispose déjà d'outils comme le referendum, quelle utilité d'en ajouter un nouveau aux nuances subtiles que personne n'est à même de déchiffrer clairement ?

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

Encore une fois, éduquez-nous correctement au fonctionnement de notre République, à l'histoire des régimes (et de tous les régimes), à l'histoire sociale, à la sociologie de notre pays et de ses populations, à l'organisation de l'Etat et de ses services et ensuite seulement nous pourrons prendre position intelligemment ! Initiez-nous mieux à tous ces enjeux et l'engagement suivra.

17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

Celui qui leur a été attribué, qui est défini dans nos textes.

18. Faut-il les transformer ?

Oui

19. Si oui, comment ?

La question est bien trop vaste pour être répondue de manière exhaustive et honnête. Je ne suis pas assez spécialiste de ces questions, je m'en tiendrai jusque-là à dire que je rejoins essentiellement les positions du Mouvement Radical Social et Libéral sur ces questions.

20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

Simplement de respecter la loi 1905 qui a été établie et réfléchie très justement. De laisser la parole aux experts de la notion pour mieux la définir auprès de la population et des politiques eux-mêmes mais aussi de les inclure dans les décisions de justice peut-être sur ces questions, en tout cas sur les projets de loi et d'amendements qui touchent aux principes de cette laïcité.

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

Une meilleure éducation ? Les cours d'éducation civique sont clairement plus que lacunaire à l'école. Proposer plus d'histoire de la société moderne, de sa construction mais aussi s'assurer d'un suivi adapté à chaque élève du mieux possible (donc plus de professeurs, de professionnels de l'enfance et de la médecine/social), des cours de philosophie, de sociologie, d'histoire de la pensée, des cours pour apprendre à réfléchir de manière critique (généraliser l'exercice de la dissertation et du débat plus tôt avec des professionnels mieux formés). Je ne suis en revanche pas d'accord avec le terme "intangible", les valeurs sont toujours évolutives, ne serait-ce que parce qu'elles dépendent d'un contexte et d'une Histoire qui sont toujours en mouvement. En revanche proposer des cours de réflexions sur ces termes, ce qu'ils veulent dire aujourd'hui en regard de l'histoire nationale mais aussi locale ça pourrait être intéressant.

22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

Encore une fois : apprendre. Théoriquement et pratiquement, via des dispositifs variés dès l'école mais aussi, dans les entreprises pourquoi pas, dans les administrations, etc. Pourquoi ne pas instaurer quelque chose comme "une semaine de l'engagement" obligatoire chaque année, tous les deux ans, pour toutes les personnes, dans des associations de leur choix ?

23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

La curiosité. C'est mon sujet de thèse et je crois qu'il s'agit là d'une valeur essentielle mais aussi d'un véritable besoin fondamental signe de bonne santé mentale. Il faut absolument que les gens puissent être curieux, poser des questions et trouver les informations, les moyens de réaliser leurs ambitions pour la société et avoir la sensation que leur action a un véritable impact.

24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

Ainsi, peut-être favoriser plus l'engagement local participatif par l'organisation de débats, (même de débats via Facebook comme Villeurbanne l'a fait récemment sur la question de la légalisation du cannabis), de conférence sur les questions citoyennes, renforcer le rôle des bibliothèques et des espaces de culture qui peuvent diffuser des films, des concerts, des pièces de théâtre engagées ou en tout cas dans des dynamiques d'éducations populaires, proposer des formations, etc.

25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

Simplifier les démarches sans doute. Je serais tentée de dire une meilleure information concernant les mesures qui sont prises mais ces informations sont déjà accessibles et diffusées (au niveau local comme départemental, régional et national). Je crois qu'encore une fois tout se joue dans l'éducation qu'on a reçu : les connaissances sur ces questions et la capacité à les réfléchir, se les approprier, les remettre en question, etc.

26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

La violence généralisée (verbale et physique) des rapports entre tout le monde. La répression n'est pas la seule solution, même si les comportements abusifs doivent pouvoir être dénoncés et punis. Pour cela, il faut absolument simplifier les démarches de plainte mais aussi sensibiliser et éduquer pour limiter la violence (le respect et l'opposition calem ça s'apprend).

27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

Favoriser l'éducation en mettant plus de postes de professeurs et de professionnels de la psychologie/psychiatrie (pas psychanalyse, c'est scientifiquement faux sur quasiment tous les plans), financer les écoles mais aussi prendre des mesures drastiques contre la pauvreté qui, à l'évidence, est la source de toutes les inégalités et donc de la violence (la mise en place d'un revenu de base/universel sans supprimer les aides sociales, serait un premier pas essentiel).

28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

Être responsable de soi-même, de ses actes et de ses propos après avoir pu bénéficier d'une éducation de qualité et adaptée et de conditions de vie dignes.

29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

Le sexisme puisque je suis une femme, j'ai été insultée, harcelée, agressée et violée de nombreuses fois. Le racisme pour avoir grandi près de cités dans des milieux riches et essentiellement blancs. Discriminations liées au genre ou à l'apparence physique (poids, le fait de ne pas vouloir se battre, de ne pas s'habille comme une fille/un garçon), des discriminations envers les handicapées (à l'école mais aussi parce que je travaille dans l'autisme) ; discriminations en raison de sa pauvreté/richesse, de son appartenance sociale, de son manque/trop plein de culture, de son intelligence (enfants/adultes surdoués).

30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

Réduire les inégalités financières, d'accès aux services publics, d'accès à tout d'une manière générale en sensibilisant et en modifiant les lois si nécessaire.

31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

Non

32. Si oui, lesquelles ?

Je ne maîtrise pas ce sujet.

33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

Je maîtrise trop peu le sujet pour bien m'exprimer sur la question. Pour avoir travailler avec des migrants, je dirais que la France n'est pas au point en matière d'accueil : un manque de structures d'accueil, un manque de personnel pour gérer les demandes mais aussi accompagner psychologiquement et médicalement, pédagogiquement tous les arrivants. Une fois la prise en charge des besoins primaires mise en place, il faut également pouvoir simplifier si possible les démarches administratives, avec un meilleur système de traduction ou de cours de FLE, la mise à disposition d'écrivains publics, etc.

34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

Je ne vois pas très bien ce que cette question signifie. A part s'assurer de la bonne prise en charge des personnes sur le territoire en situation de détresse, je ne vois pas, à moins qu'on puisse à terme tenter d'améliorer ces services ou pouvoir les offrir à plus de personnes au fur et à mesure.

35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

La mise en place de procédures claires et simples, au niveau local puis à plus grande échelle pour coordonner le tout, pour accueillir du mieux possibles les personnes sur le territoire. Augmenter considérablement le nombre de personnels en charge de ces personnes (agents administratifs, médecins, assistants sociaux, professeurs, etc.). Financement des structures impliquées et de nouvelles structures d'accueil.

36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

Permettre des conditions de vie décentes à tou.te.s (logement salubre, accès à la nourriture, l'eau et aux soins et à une vie sociale). Accès à une éducation adaptée et efficace.

37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Non. Je me servirai de cet espace pour résumer mes principales idées : - Donner à chaque résident.e du territoire des conditions de vie dignes et décentes (logement salubre, accès à la nourriture, l'eau, aux soins, à la vie sociale et à une éducation). - L'éducation doit être la priorité après les besoins matériels de base. Une éducation de qualité (meilleure formation des professeurs), adaptée (aux personnes mais aussi aux besoin de notre société qui ne sont plus les mêmes qu'il y a un siècle : le numérique par exemple et la maîtrise de ses outils), pour tou.te.s et tout au long de la vie et qui favorise la construction d'une véritable pensée critique et d'une culture qui permette de comprendre les enjeux du monde actuel et de limiter les discriminations (sociologie, histoire sociale, philosophie). - Un régime plus parlementaire qui s'appuie moins sur l'exécutif (fin de la Ve République), non-cumul des mandats, introduction de la proportionnelle, prise en compte du vote blanc, tirage au sort des citoyen.ne.s, des indemnités fixes et raisonnables pour les élus. - Favoriser et sensibiliser les pratiques d'engagement des citoyens dès le plus jeune mais également tout au long de la vie pour permettre une société plus participative. (La solidarité non pas seulement comme un droit mais comme un devoir) - Décentralisation du pouvoir : plus grande importance des pouvoirs locaux, départementaux, régionaux dans tous les domaines. - Rappeler la définition de la laïcité et comment elle se pratique au quotidien via la consultation d'experts (universitaires, juridiques, etc.) (mais ceci fonctionne pour tous les domaines). - Simplifier les démarches administratives et la terminologie politique quand il s'agit de demander l'avis de la population. - Améliorer notre politique d'accueil pas seulement en ouvrant les frontières mais en donnant les moyens aux personnes entrant sur le territoire d'être accueillies et prises en charge comme il se doit.