Date de publication : 2019-02-20
Code postal : 35680

Grand débat - fiscalité et dépenses publiques

1. Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?

D'abord, il faut rappeler que tout le monde paie des impôts aujourd'hui car la TVA touche tout le monde. Il faut rappeler que l'impôt est payé non seulement par chaque citoyen mais aussi par les entreprises. Il faut aussi plus de transparence et d'information sur tous les services financés par l'impôt.

2. Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?

Il faut d'abord rappeler comment se répartit l'impôt selon les revenus de chacun et mettre en évidence que cette répartition actuelle n'est absolument pas juste. Elle permet que certains, en particulier les plus fortunés, paient, proportionnellement à leurs revenus, beaucoup moins d'impôts que ceux qui ont les plus faibles revenus. Ceux qui ont les plus faibles revenus paient entre 10 et 15 % d'impôt même s'ils ne paient pas d'impôt sur le revenu parce qu'il paient la TVA sur tous leurs achats. Les revenus moyens paient plus d'impôts car ils paient la TVA et l'impôt sur le revenu. Les plus riches paient beaucoup moins d'impôts car une bonne partie de leurs revenus échappent à l'impôt (niches fiscales, suppression de l'ISF). Pour rendre la fiscalité plus juste, il faudrait diminuer le poids de la TVA et augmenter l'impôt sur le revenu pour les ménages aux revenus les plus élevés et augmenter l'impôt sur les successions. La justice serait que l'impôt payé par chacun soit proportionnel à ses revenus, ce qui n'est pas le cas actuellement.

3. Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?

Il faut baisser la TVA et augmenter l'impôt sur le revenu et répartir plus équitablement l'impôt sur les sociétés pour empêcher certaines entreprises, notamment les multi-nationales, de se soustraire à l'impôt.

4. Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...

Augmenter les impôts|Il faut surtout considérer les dépenses sociales comme un investissement et non seulement un coût. Elles doivent permettre que tous accèdent aux droits de tous et être évaluées en fonction des progrès de ceux qui ont le plus difficilement accès aux droits de tous.

5. S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?

Cessons de laisser croire que les conditions d'attribution des aides sociales favorisent indûment certains. Au contraire, certaines conditions sont tellement complexes que beaucoup y renoncent. Les services chargés de mettre en oeuvre une aide sociale doivent avoir des politiques de "prospection des ayants droits" de façon à garantir que tous accèdent aux droits de tous.

6. Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?

Il faut renforcer le soutien des parents, notamment de ceux qui ont eu une vie difficile et ne cessent de se battre pour que "leurs enfants ne passent pas par où ils sont passés". Dans tous les domaines, il faut renforcer l'accès de tous aux droits de tous et refuser ce qui ne conduit pas certains au droit commun mais les enferme dans une discrimination injuste.

7. Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?

pour la politique familiale, l'école de la réussite de tous les enfants et pour une transition écologique qui n'abandonne personne

8. Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

L'Etat doit être exemplaire dans la transparence, mettre en place, dans tous les domaines, une évaluation des politiques menée avec les citoyens pour avancer ensemble dans l'accès de tous aux droits de tous.

Grand débat - démocratie et citoyenneté

1. En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Pourquoi vouloir un "hit parade" de celui qui représente le mieux... La démocratie permet aux citoyens d'avoir plusieurs canaux pour être représenté, associé aux décisions et donner son avis. Il y a le canal institutionnel avec les élus (locaux, départementaux, régionaux, parlementaires et présidence de la République) qui gagneraient à plus se respecter et à respecter les rôles et les prérogatives de chacun. Il y a le canal syndical que le président de la République et le gouvernement devrait également respecter d'avantage Il y a le canal associatif dans lequel je suis très engagé depuis des années car c'est, pour moi, mon canal d'engagement civique et politique. Je suis membre du mouvement ATD Quart Monde (Agir Tous pour la Dignité) qui se bat pour une démocratie enracinée dans l'égale dignité de tous les citoyens, par l'accès de tous aux droits de tous et le refus de l'abandon de certains.

2. En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?

Oui

3. Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?

Pourquoi vouloir donner plus d'importance à tel ou tel type d'associations ? Les associations et les syndicats sont un des rouages essentiels de la démocratie et de l'action civique. Les élus doivent d'avantage les considérer comme des rouages permettant d'associer les citoyens à l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques publiques. C'est dans cet esprit que le mouvement ATD Quart Monse s'est toujours battu pour être associé, lui et d'autres associations, à l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques publiques d'accès de tous aux droits de tous, dans les différents domaines du droit.

4. Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?

Tout d'abord, il ne faut pas sous-estimer le lien qui reste très fort entre les élus locaux (municipaux) et les citoyens de leur commune. Si ce lien n'existe pas de la même manière avec tous les élus, c'est sans doute parce qu'on ne sait pas suffisamment entretenir la proximité entre citoyens et élus. Ensuite, peut-on mieux valoriser les moyens que les élus se donnent et doivent se donner pour dialoguer, rendre compte, associer les citoyens à leur action, en particulier les citoyens qui n'osent pas leur donner leur avis et n'en ont pas l'habitude.

5. Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :

Une bonne chose

6. Pourquoi ?

Le cumul des mandats est, je crois, une anomalie française par rapport à beaucoup d'autres pays européens. On nous dit qu'un député qui n'a pas de mandat local est un député "hors sol" mais je crois au contraire que le non cumul des mandants l'oblige et lui permet d'inventer des moyens, en tant que député, d'associer les citoyens qui l'ont élu. Par ailleurs le cumul des mandats aboutit dans certains cas à ce que le pouvoir confié à l'élu soit, en fait, assumé par un membre de son cabinet qui n'a aucun compte à rendre aux citoyens mais seulement à celui ou celle qui l'a fait roi.

7. Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?

Il me semble que la proportionnelle introduite dans les scrutins municipaux de villes de plus de 2500 habitants permet une représentation des différentes sensibilités qui n'empêche pas un fonctionnement majoritaire. La clé est surtout dans le respect, porté par les élus, à ceux qui n'ont pas la même sensibilité, sans pour autant remettre en cause la démocratie.

8. Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?

Oui

9. Si oui, lesquels ?

Il ne s'agit pas de réduire le nombre d'élus mais le nombre de strates qui, en France, est beaucoup plus important que dans les autres pays européens, me semble-t-il. Je trouve qu'on doit absolument garder l'échelon municipal, très proche des citoyens, même si on peut réduire le trop grand émiettement des communes dans certains départements. Le nombre de communes de Normandie est en train de se réduire, par regroupement, est c'est une bonne chose. Je pense que plusieurs compétences doivent être traitées et développées au niveau des inter-communalités (politique du logement à traiter au niveau d'un bassin d'habitat ou politique de l'emploi au niveau d'un bassin d'emploi). Je pense qu'on devrait supprimer l'échelon départemental en transférant ses compétences soit au niveau régional (ex; transports) soit au niveau des intercommunalités (politiques sociales). Il faudrait en même temps aller plus loin dans la décentralisation pour désigner plus nettement ,dans les différents domaines, qui est chef de file et lui donner une vraie délégation. L'Etat, dans ce cas, est garant de l'accès de tous aux droits de tous et garant du respect des minorités, même lorsque les politiques sont menées par des collectivités locales.

10. Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?

Bien sûr, le développement de l'abstention est inquiétant et révélateur. On la jugulera lorsque chacun veillera à ce que le citoyen puisse être associé à l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques publiques. On la jugulera par l'exemplarité des élus et en créant un statut d'élu qui rende cette fonction réellement accessible à certains citoyens qui ne peuvent l'envisager aujourd'hui alors qu'ils en auraient les qualités et les capacités.

11. Faut-il prendre en compte le vote blanc ?

None

12. Si oui, de quelle manière ?

None

13. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?

Etre plus rigoureux, à tous les niveaux de l'action publique, pour permettre aux citoyens d'être associés à l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des politique publiques. Un exemple : le 17 octobre est, chaque année, la Journée mondiale du refus de la misère. Cela pourrait être l'occasion d'un vaste échange, chaque année, entre les élus et les citoyens, en particulier et en priorité les plus exclus du fait de la misère, sur les politiques publiques d'accès de tous aux droits de tous, pour mesurer ensemble et publiquement, les progrès qu'elles permettent ou non de franchir, vers l'accès de tous, aux plus démunis, aux plus éloignés des droits de tous.

14. Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?

None

15. Si oui, comment ?

On peut sûrement développer une "culture du référendum" que nous n'avons pas (contrairement à d'autres pays comme la Suisse) et le faire en s'appuyant sur les réseaux sociaux et sur internet. Le gouvernement a l'occasion de montrer son attachement à ce type de consultation en donnant suite à la pétition "climat" qui a recueilli plus de deux millions de signatures.

16. Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?

None

17. Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?

Le Sénat joue pleinement son rôle et doit être soutenu. Le CESE est le lieu qui a permis, depuis près de 50 ans, de faire comprendre que la misère est une violation des Droits de l'Humain et doit être combattu comme telle par des politiques d'accès de tous aux droits de tous, portées par la mobilisation de tous et évaluée "à l'aune des progrès des plus exclus, des plus éloignés du droit de tous." S'il faut le réformer, c'est pour lui donner plus de place et plus de responsabilité, tout en restant une assemblée où les choses se gagnent par l'accord et non par la loi majoritaire.

18. Faut-il les transformer ?

None

19. Si oui, comment ?

None

20. Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?

None

21. Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

L'école a un rôle majeur

22. Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?

None

23. Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?

None

24. Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?

None

25. Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?

None

26. Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?

None

27. Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?

None

28. Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?

None

29. Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?

je constate régulièrement des discriminations pour cause de pauvreté. On s'autorise avec les pauvres ce qu'on n'autoriserait jamais pour soi ou pour les siens.

30. Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?

Approfondir et faire comprendre le sens de l'égale dignité. Le premier repère, le plus simple, est de ne pas accepter pour d'autres ce qu'on n'accepterait pas pour soi ou pour les siens.

31. Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?

Non

32. Si oui, lesquelles ?

"instaurer des contreparties"... Je ne peux m'empêcher d'entendre la réflexion du président de la République s'offusquant "qu'on dépense un pognon de dingue" avec les dépenses sociales et les allocations de solidarité. Alors, quand même, on pourrait bien demander une contrepartie.... Mais est-ce la bonne façon d'aborder les choses ? Si l'on raisonne en contrepartie, il faudrait comparer par exemple les sommes engagées par l'Etat pour accompagner un jeune qui peut faire des études supérieures avec les sommes engagées par l'Etat pour la scolarité des enfants de milieux défavorisés. Il faudrait comparer les contreparties offertes par l'Etat en matières d'équipements culturels, de transports en commun, etc entre les populations habitant dans les centres des grands villes et ceux habitant des quartiers périphériques ou des communes délaissées. etc. Les allocations de solidarité doivent permettre, dans les domaines du logement, de la santé, de l'éducation, de la politique familiale, que tous accèdent aux droits de tous de façon que chacun puisse assumer ses responsabilités. L'immense majorité de ceux qui sont privés de ces droits y aspirent et souhaitent assumer leurs responsabilités de citoyens.

33. Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

Comment passer d'une politique d'accueil ou de refus des migrants à une politique de réel partenariat international, de contrôle des sociétés qui, aujourd'hui encore, continuent à piller les ressources de certains pays, pour permettre à tous les pays de se développer et d'assurer l'avenir de leurs citoyens sans que ceux-ci soient obligés de s'exiler ? Mais comment tenir cet axe au quotidien ?

34. En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?

None

35. Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?

None

36. Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?

None

37. Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Nous devons veiller, en France comme dans d'autres pays européens, à éviter que certains n'aient aucun droit à l'existence légale. C'est le cas de personnes, par exemple, dont aucune commune ne veut reconnaître la domiciliation.

Grand débat - transition écologique

1. Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

None

2. Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?

None

3. Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

None

4. Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?

None

5. À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

None

6. Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

None

7. Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

None

8. Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

None

9. Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

None

10. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?

None

11. Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

None

12. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?

None

13. Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

None

14. Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?

None

15. Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

None

16. Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Nous avons organisé une rencontre le 7 février sur ce thème. Ci-dessous son compte-rendu : Mouvement ATD Quart Monde - Université Populaire Quart Monde du grand Ouest Compte-rendu de la rencontre du 7 février 2019 « Le réchauffement climatique, la transition écologique : c’est notre affaire ? » Nous étions 82 dont 9 personnes qui venaient pour la première fois. Nous avons été très bien accueillis par le groupe « Sud de Rennes » pour cette rencontre qui avait lieu à Bruz, en Ille-et-Vilaine. Notre invité était monsieur Daniel Cueff, maire de Langouet, commune de 602 habitants au nord de Rennes. 150 personnes ont participé à l’une des 20 réunions qui l’ont préparée. Elles ont réfléchi à partir des questions suivantes que chacun avait reçu dans l’invitation (envoyée à 400 personnes) : Beaucoup disent qu’on demande trop d’efforts, pour la transition écologique, à ceux qui ont déjà du mal à boucler leur fin de mois. Le gouvernement demande aux mairies de recueillir l’avis de tout le monde. C’est le moment de dire ce que nous, on pense, ce qu’on fait, ce qu’on souhaite. C’est le moment de dire si c’est notre affaire ou pas et comment. Nous vous proposons quelques questions pour préparer cette rencontre. 1. « Transition écologique », « réchauffement climatique ». Peut-on se redire ensemble ce que cela veut dire ? 2. Si on ne fait rien, beaucoup disent « qu’on va dans le mur ». On en pense quoi ? 3. Agir là où on est : dans son alimentation, dans les transports, dans le chauffage, en faisant attention au gaspillage, etc. On en pense quoi ? Qu’est-ce qu’il faut pour pouvoir agir ? Geneviève « Dans les équipes de préparation, chacun peut dire ce qu’il veut. Et puis j’aime bien le moment où on est tous réunis et l’invité qui peut apporter des choses. » Daniel Cueff nous explique les mots « transition écologique » la transition, c’est comment on va essayer de vivre ou de survivre dans le climat tel qu’il va être dans quelques années Ecologique, c’est une science qui observe comment on réagit face au climat, au soleil, au froid, à la qualité de l’air. La transition écologique, c’est prendre conscience de cette nouvelle vie sur terre, cette vie en train de changer, pour la sauver d’ailleurs. On essaie d’économiser l’eau, l’électricité, et de ne pas gaspiller Geneviève nous présente son four « marmite norvégienne » Il faut commencer la cuisson sur le gaz ou sur l’électricité et dès que ça arrive à ébullition, on met dans la boite, on complète avec les chiffons ou les bouts de couverture et on laisse mijoter et ça marche très bien. Annick n’a pas pu venir ce soir mais elle nous a donné une autre piste. Quand elle prend un bain, elle met toute son eau dans des seaux, après le bain. Elle commence sa lessive avec et après, ça lui sert à laver le sol, etc. Nadine Maintenant, je n’achète plus de vêtements neufs parce que c’est vrai qu’on n’y pense pas mais un vêtement, je crois qu’on met beaucoup d’eau et du coup, moi, j’achète mes vêtements d’occasion. Anne Maurice nous disait « quand je veux prendre une douche, il faut vider toute la Vilaine avant que j’aie de l’eau chaude ». Alors il récupère toute cette eau froide et il s’en sert pour les plantes, pour donner à boire au chien, etc. Nicolas Des patates à l’eau, je les cuis au faitout et après, l’eau des patates, je fais le sol avec. Simone Moi, j’ai mis une cuve de mille litres sous ma gouttière et je récupère mes mille litres d’eau. Jérôme Moi, j’ai des ampoules à basse tension pour la lumière et comme ça, ça fait des économies pour le porte-monnaie. Catherine Moi je dis d’éteindre tous les appareils en veille et d’éteindre la lumière derrière soi. Hocine Moi, pour le réveil, je me sers du meilleur réveil qui puisse exister, le soleil. Je ne ferme pas les volets, quand le soleil se lève, je me lève aussi. Anne Une dame disait que les lampadaires éclairent toute la nuit alors qu’il n’y a personne qui passe dans les rues. Une idée, ce serait d’installer des çapteurs de mouvement pour qu’ils se déclenchent uniquement quand quelqu’un passe. Christelle Quand j’achète des aliments, j’essaie d’acheter le plus local possible, et je cuisine de plus en plus. Claude Les produits locaux, ils n’ont pas voyagé. On les trouve sur les marchés où on trouve des choses moins chères, locales et meilleures. Philippe Too good to go, c’est une appli qui est disponible sur Androïd. On récupère les invendus des restaurateurs et des commerçants. Marcel Les premiers écologistes, c’est les pauvres. C’est eux qui recyclent en allant fouiller dans les poubelles, en allant récupérer tout ce qui est bon pour être recyclé (le cuivre, l’aluminium, la ferraille). Et donc, c’étaient les premiers recycleurs. « Moi, j’ai un logement, il n’est pas isolé du tout » Alain On voit le décalage entre les objectifs écologiques et ce que vivent les gens, Quelqu’un parlait de sa maison : notre VMC ne fonctionne pas, l’eau coule sur les carreaux par la condensation, nos murs sont noirs de moisissures, mes prises de courant sont cassées, je prends du courant quand je branche. C’est dangereux, alors on a réclamé mais le propriétaire s’en fout. On ne va plus payer. Brigitte Moi j’ai un logement, il n’est pas isolé du tout ; la propriétaire, elle n’en a rien à foutre. Dominique On avait des jeunes voyageuses avec nous qui disaient qu’elles devraient faire des efforts mais que c’était difficile parce que, par exemple pour le chauffage, elles polluent énormément avec leur poêle à bois et elles n’ont pas d’autres possibilités. Thierry J’ai vendu ma voiture, donc je suis dans les transports en commun ; je rencontre des gens que je ne croisais plus dans la vie. En voiture on ne croise personne. Dans les transports en commun, on croise des gens, c’est aussi de l’écologie : se voir, être ensemble, alors ben voilà je suis écologiste sans l’être en quelque sorte, c’est une espèce d’écologie intérieure, c'est-à-dire gagner moins d’argent, consommer moins d’énergie, essayer d’en faire moins quoi ; Ça rend moins con, ça rend plus proche des autres et puis sans doute du coup, je consomme moins. Martine A mon travail (chez les particuliers, je fais leur ménage), on a suivi une formation pour utiliser des produits naturels donc j’utilise en priorité le vinaigre de cidre, le bicarbonate de soude et le savon noir. Daniel Cueff Que l’on soit écologiste ou pas, si on a peu d’argent, on gagne à faire des économies. Il faudra bien qu’on le dise un jour très clairement, plus les gens consomment, plus ils sont riches, plus ils polluent. « Nous, les citoyens, on fait des efforts, mais le gouvernement, souvent, il ne veut pas bouger. » Daniel Cueff On essaie d’être très concrets dans une commune. A Langouët, nous avons commencé par nous intéresser à la cantine qui est 100% bio depuis 15 ans maintenant. Tous les produits sont issus de l’agriculture biologique, en circuit local. Et nous avons des tarifs très bas pour les parents les plus modestes, 1,35€ le repas. 2ème action, c’est faire du logement social sans quasiment besoin de chauffage. On a une flotte de véhicules en auto-partage dans laquelle il y a une Zoé électrique qui est fournie gracieusement pour aller travailler et y a un service de vélos à assistance électrique qui permet de se déplacer de son domicile jusqu’à l’aire de co-voiturage Tout ça, on le fait par décision politique, c’est une position ferme, politique, non négociable. Ça n’est pas discutable, l’écologie, chez nous. Par contre, comment y arriver, comment faire, comment réussir, ça ce sont les citoyens qui le décident. Quand on a décidé que la cantine serait 100% bio, on a pris la décision politique, on ne pouvait pas revenir en arrière mais comment s’y prendre pour y arriver, là c’est la cuisinière, les agriculteurs, les parents d’élèves, les instituteurs, tout le monde ...qui se sont mis autour de la table pour réussir le projet. Geneviève Au sujet de l'électricité, où va-t-on la prendre ? Parce qu'il faut bien la fabriquer. Pas avec le charbon. Avec le soleil, c'est bien quand il y en a, et puis les panneaux solaires, comment on les fabrique ? Quels matériaux on utilise ? Quel chauffage on utilise, etc. ? Je ne sais pas si le vélo électrique, c'est vraiment un progrès. Daniel Cueff C'est vrai que les batteries, c'est du lithium, ça vient de Chine, ça vient de Bolivie, donc ce n'est pas très écologique. Ce n'est même pas écologique du tout. Donc, il y a de la recherche aujourd'hui qui essaie de remplacer ces batteries non raisonnables par d'autres batteries. Marie-Françoise Se chauffer avec l'énergie des ordures comme ils font à Villejean, interdire le kérosène ou le faire payer plus cher, interdire le dégazage des bateaux. Dans les campagnes, les personnes âgées ne peuvent pas prendre leur voiture, il faudrait des petits bus pour pouvoir les emmener, ça devrait être aidé par l’État, parce que c'est très important pour eux. C'est pareil, les magasins dans les petites communes, il n’y en a pas beaucoup, les boulangeries. Aliette C'est vrai qu'on est chauffé par l'usine d'incinération des ordures à Villejean, mais les logements ne sont pas isolés, et il y a d'énormes problèmes de moisissures dans énormément de logements sociaux. Maurice A Rennes on densifie la ville. Dès qu'on démolit une maison, on construit un immeuble à la place, donc il y a plus de monde dans le centre de Rennes, mais en même temps, les grands magasins où on peut acheter à pas cher, ils sont à la périphérie. Et donc les gens, pour aller aux magasins, ils peuvent y aller en transports en commun, mais ce n'est pas toujours simple. Benoît 3 produits sont la source de la dégradation de la qualité de l'eau : les pesticides, le phosphore et les nitrates. Pour les pesticides, il y a eu d'énormes efforts faits, notamment par les communes, pour arrêter d'utiliser les pesticides pour désherber. Il y a besoin d'une attitude des habitants, qui acceptent de temps en temps qu'il y ait de l'herbe sur les trottoirs. Pour les nitrates, il y a eu des efforts énormes qui ont été faits pour que les agriculteurs mettent des doses qui correspondent aux cultures qu'ils pratiquent. Pour le phosphore, aujourd'hui on utilise des lessives qui sont sans phosphore. Gérard Violaine a expliqué que pour les goûters dans les écoles, chaque enfant vient avec son goûter et c'est très sucré... Si on mettait en place des goûters communs, on aurait quelque chose de beaucoup plus équilibré qui, en fait, coûterait moins cher. Marcel Quand j'étais dans le milieu professionnel, dans les salles de sport, on remplissait la machine pour laver la salle avec les bouteilles d'eau qui restent, c'est énorme, c'est 300 litres. Régis Faire de l'environnement une cause commune, c'est aussi lutter contre la violence, lutter contre la stigmatisation des plus pauvres qu'on condamne à vivre dans des barres HLM pourries, mal isolées, comme j'ai pu l'être où j'avais des dépenses de chauffage pas possibles. Joseph Au Rwanda, on a essayé d'apprendre comment on peut éviter les plastiques. Quand tu arrives au Rwanda, tu ne peux pas trouver le plastique, c'est un pays sans plastique. Et puis on a réussi de planter les arbres. Partout au Rwanda, tu trouves des arbres et c'est interdit de couper les arbres. Pour chaque coupe d'un arbre, tu dois planter 3 ou 2 arbres. Vone Dans le petit groupe d'habitants qu'on forme, on fait un geste au quotidien qui est de donner une deuxième vie à tout, à des objets. Je crois qu’on a tous envie de faire un geste et donc chacun aussi doit se dire que, au lieu d'avoir des gilets jaunes - peut-être que c'est bien aussi les gilets jaunes - et bien, on se fait un mouvement, on s'appelle les jardiniers de la terre et on se promène avec la petite fleur. Catherine Jacky a parlé de la ville de Détroit qui avait été dévastée par l'abandon des usines de voitures. Les gens étaient complètement désespérés, la ville avait été désertée par ses habitants, et Detroit a rebondi depuis en instaurant un mode de vie collectif beaucoup plus tourné vers l'écologie, le recyclage. Il y a vraiment une culture différente qui s'est développée chez les habitants. Christelle C'est important aussi de ne pas oublier les multinationales et tous ces gros marchands qui polluent la planète, et aussi le gouvernement. Nous, on fait plein d'efforts, nous les citoyens, mais le gouvernement souvent, il veut pas bouger parce qu'il y a beaucoup d'argent, ce qui compte pour eux, c'est l'argent et le pouvoir. Daniel Cueff Il faut faire bouger le gouvernement, les gouvernements du monde, ça c'est certain. Ça se passe toujours par un rapport de forces entre les citoyens et le gouvernement. Si aujourd'hui vous êtes sensibles à la question par exemple des pesticides vous pouvez aller signer une pétition en ligne, ça s'appelle "nous voulons des coquelicots". Il y a plus de 500 000 signatures déjà et nous espérons arriver à 5 millions de signatures. Si nous arrivons à 5 millions de signatures, nous obligerons à ce qu'il y ait une loi qui interdise les pesticides. Sinon, on n'y arrivera pas. Mais on est encore plus crédibles si on a des solutions. Tout à l'heure, il y a plein de petites solutions qui sont extrêmement simples. Pierre Notre préoccupation, notre engagement, c’est d’abord que nous, chacun de nous, on soit vraiment des acteurs de ce changement, puisqu’on en mesure l’importance. C’est aussi que personne ne soit abandonné pour faire face tout seul à des conséquences qui seront peut-être encore plus dramatiques pour lui. On sait aussi que si on ne va pas vers ces changements, ceux qui vont payer le prix le plus fort, c'est ceux qui ont le moins le moyen de faire face à ces évolutions et à ces modifications qu'on doit pouvoir encaisser parce qu'elles sont inéluctables.