Date de publication : 2019-02-09
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Grand débat - transition écologique

1. Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

Cette première question est réductrice et biaisée. Existerait-il un problème non concret et non important dans le domaine de l'environnement ? La pollution de l'air est un problème important. Le dérèglement climatique généralisé est important. L'érosion du littoral est un problème important. La 6ème extinction de masse est également un sujet important. Pourquoi prioriser ? En ne choisissant qu'un problème, on omet volontairement que notre système-Terre est complexe. On ne prend la question environnementale que par un bout et on omet que dans notre monde, tout est lié. Ainsi, la pollution de l’air engendrée par les activités humaines engendre à son tour des dérèglements climatiques. De même, l’érosion du littoral impacte la biodiversité ce qui va par ricochet engendrer une moins bonne qualité de l’air car les organismes qui renouvelaient cet air auront disparu. Bref, ce formulaire ne permet pas une contribution détaillée ici mais si il fallait donner un problème concret et important dans le domaine de l’environnement, ce serait : les activités économiques humaines prônées par notre modèle économique libéral et productiviste.

2. Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?

Pour apporter des réponses à ce problème, il faudrait changer de modèle et changer de récit. L’Homme n’est pas un être égoïste qui doit être régi uniquement par le marché, l’Homme est un animal dont la nature profonde est une nature altruiste. Ainsi, notre modèle économique qui prône la guerre de tout le monde contre tous n’est pas viable, il détruit économiquement, socialement et il détruit également la nature. Aucune mesure ne peut résoudre à elle-seule les changements climatiques. Il est d’ailleurs trop tard pour annuler les bouleversements à venir. Nous pouvons par contre, si nous agissons dès maintenant, ralentir et amoindrir ces dérèglements. Pour cela, il s’agit de mettre en route un ensemble de mesures économiques, sociales, environnementales… Prenons un seul exemple car le formulaire ne semble pas fait pour faciliter les longues contributions : Si toutes les cantines de France mettaient dans leur cahier des charges l’obligation d’avoir une nourriture biologique, locale et beaucoup moins riche en protéines animales, les bienfaits seraient nombreux. Ainsi, le fait de manger moins de viande dans les cantines réduirait drastiquement les utilisations d’eau, de pétrole et d’engrais liées à l’élevage pétrochimique tel que pratiqué aujourd’hui. Ainsi, le fait de manger local obligerait les mairies à faire des appels d’offre qui créeraient une demande autour de leur commune et donc créeraient des emplois car les agriculteurs/maraichers/ paysans répondraient à cet appel d’offres, ce qui en retour réduira l’empreinte carbone des aliments mangés en cantine car il y aurait moins de transports des aliments. Ainsi, le fait de manger bio améliorera la qualité des sols en régénérant les matières organiques des sols (détruites par les engrais) ce qui en retour favorisera la production qui consommera moins d’eau. Avec une seule mesure qui répond à plusieurs problèmes, il est possible d’agir au niveau local dans toutes les villes pour commencer à résoudre une partie des problèmes cités dans le questionnaire.

3. Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

Oui

4. Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?

Ma vie quotidienne est touchée par le changement climatique à tous les niveaux, ainsi que celle de chaque être humain. Notre air intérieur et extérieur est de moins bonne qualité. Les aliments que nous mangeons ont de plus en plus de micro-plastiques dans leurs cellules. L’eau que nous buvons est de plus en plus polluée. De plus en plus d’allergies apparaissent chez des adultes et des enfants. Les sécheresses, inondations et évènements climatiques extrêmes sont de plus en plus nombreux. Les pollinisateurs, insectes, oiseaux et autres êtres vivants indispensables à notre écosystème disparaissent. Toutes nos vies quotidiennes sont touchées, simplement, la vie quotidienne des personnes aisées vivant en ville sont impactées moins forts et plus tard que les personnes moins aisées vivant en campagne.

5. À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

Oui

6. Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

Aujourd’hui, j’agis à chaque niveau pour protéger l’environnement. Tout d’abord en achetant exclusivement local, biologique et en circuit court. Pour cela, il s’agit de nouer des partenariats directement avec les producteurs de la région (grâce à une AMAP par exemple), d’acheter ses produits hors des grandes surfaces et dans des enseignes indépendantes en centre-ville afin de revitaliser les centre-ville et de créer de l’emploi local. A cela s’ajoute le fait de générer le moins de déchet possible. Ainsi, en allant directement acheter ses produits avec ses sacs en tissus et ses bocaux en verre, on évite le suremballage plastique qui finit dans nos sols, nos océans et nos organismes. Il est également possible de consommer moins d’énergie en privilégiant les déplacements pédestres ou à roue sans moteur (vélo, trottinette non électrique), en isolant sa maison ou en baissant le chauffage. De plus l’énergie consommée peut être plus verte, par exemple avec les gaz issus de la fermentation de os déchets ou avec de l’électricité produite par les barrages hydrauliques. Évidemment, le compost et le récupérateur d’eau de pluie sont des alliés précieux pour éviter le gaspillage d’eau et pour réduire drastiquement ses déchets. Le boycott est également une arme formidable pour être en consonance cognitive et agir en accord avec ses principes ainsi que pour punir économiquement les acteurs économiques non respectueux de l’environnement. Pour finir, afin de ne pas encourager les banques qui investissent dans des projets dramatiques pour l’environnement, le social et le Vivant d’une manière générale, il s’agit avant tout de privilégier l’utilisation du liquide et de placer son argent des banques éthiques comme la NEF.

7. Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

L’être humain a besoin, pour être incité à avoir de bons comportements, d’un système de récompense/punition juste. En effet le système cognitif de l’être humain montre qu’il est très sensible à l’injustice. Actuellement le modèle économique, qui favorise l’accumulation à outrance, qui encourage l’évitement de l’impôt pour les plus riches et dont les mesures fiscales « écologiques » concentrent l’effort sur les moins aisés, favorise un fort sentiment d’injustice chez la majorité des français. Ainsi, pas de justice sociale sans justice fiscale. Il faut donc créer un sentiment de sécurité financier afin que tous puissent vivre dignement et ensuite il sera possible d’encourager des changements de comportement.

8. Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

Cette question met encore une fois l’accent sur le plan financer mais comme je l’ai mis dans le titre de cette contribution, il s’agit avant tout de changer de récit. Il faut donc avant tout montrer l’exemple : que le citoyen, l’entreprise et l’Etat aillent dans le même sens. N’oublions pas que normalement l’Etat est le peuple, il lui faut donc aller dans le sens de celui-ci. Pour revenir à cet idée de récit, il s’agit ici que le discours dominant (politique, médiatique et culturel) cesse de consacrer l’idéologie économique dominante et montre à quel point le bonheur n’est pas dans la consommation mais dans l’Entraide.

9. Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

Oui

10. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?

Pour convaincre ou aider à changer de mode de chauffage, il s’agit avant tout de redonner à chaque citoyen le pouvoir de vivre dignement. Ainsi, chaque citoyen pourra investir dans un nouveau mode de chauffage. Cela ne pourra être possible tant que la règle hors-sol et absurde des « 3% » sera respectée. Cela ne pourra être possible tant que les richesses ne seront pas réparties équitablement. Pour cela, il faudrait lutter contre la fraude et l’évasion fiscale en harmonisant les règles fiscales dans l’Union Européenne ou en arrêtant de supprimer des postes dans l’administration fiscale. Il faut également un impôt plus juste avec plus de tranches par exemple et un accès simplifié aux droits sociaux. Une seule aide qui serait de droit par exemple avec un seul interlocuteur (CAF). Ainsi, ce ne serait pas aux citoyens de faire les démarches car le grand nombre de citoyens en difficulté économiquement sont le plus souvent en difficulté sociale et renoncent à leurs droits par manque d’informations ou de compétences. Tous ceux qui auraient droit à des aides les toucheraient automatiquement.

11. Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

Non

12. Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?

Une seule raison m’oblige à prendre mon véhicule personnel individuel pour mes trajets professionnels. Il s’agit de la bulle immobilière qui donne aux logements une valeur d’échange sans aucun rapport avec leur valeur d’usage. Cela m’a obligé à acheter loin de mon lieu de travail. Pour résoudre ce problème il faudrait que la finance soit mieux régulée et qu’elle devienne un moyen à la place d’être une fin en soi. Mais nous en revenons à cette idée de changer de modèle et de récit.

13. Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

Les transports en commun|Le covoiturage|L'auto partage|Le transport à la demande|Le vélo|Tout ce qui pourra être inventé

14. Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?

L’État doit avant tout favoriser ces développements pour qu’ils soient proposés par des prestataires publics ou privés. Pour que ce type de solution émerge et devienne attractif, il s’agit avant tout d’arrêter de construire l’espace urbain et rural autour de la voiture. Les zones industrielles en dehors des villes sont un exemple criant de la géographie urbaine construite autour de la voiture individuelle. Il faut également baisser le coût des transports en commun et les augmenter en nombre et en qualité partout. Pour cela, l’État, qui est censé être l’émanation du peuple, devrait rester maître de ces questions de transport (ferroviaire, aéroport, route, autoroute) et ne pas tout livrer à la privatisation.

15. Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

La France a la chance d’être l’une des premières puissances mondiales. La souveraineté du peuple exigerait qu’elle fasse ses propres choix si les autres pays ne l’autorisent pas à agir comme son peuple le souhaite. Ainsi, en montrant l’exemple elle laisserait la possibilité à de nombreux pays de lui emboîter le pas.

16. Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

Peut-être pourrait-on commencer par simplement respecter les accords de Paris ? Cela ne réglerait pas tout mais pourrait au moins nous mettre sur la bonne voie. Dans tous les cas, merci aux personnes qui liront toutes les contributions et qui en feront une synthèse. Ce débat est peut-être une mascarade et un moyen pour donner à M. Macron plus de visibilité pour les élections européennes mais de nombreux citoyens ont donné de leur temps pour participer à ce débat, à sens unique certes, mais cela serait dommage de ne pas prendre en compte leurs contributions.